Rechercher
Rechercher

Liban - Que faire ce week-end

À Aqoura, un festival pour sauver la pomme

Au cœur des montagnes de Jbeil se tiendra demain samedi 1er septembre à 19 heures, dans un contexte de récolte compliqué, le Apple Festival Committee. Dîner convivial et musiques libanaises pour célébrer, le temps d’une soirée, le fruit qui fait la réputation de la commune.

La vue est saisissante, où qu’on soit, pratiquement, à Aqoura.

À 68 km de Beyrouth, après avoir emprunté les routes sinueuses du jurd de Jbeil, vous voici perchés à Aqoura, à 1 450m d’altitude. Au cœur d’un panorama à couper le souffle, mais où l’on respire nettement mieux qu’en ville, ce village est l’un des plus grands du Liban (1% de la superficie totale du pays). Ses vallons encaissés, ses lacs artificiels circulaires et ses montagnes rocheuses sont les emblèmes de la commune. Froid en hiver, mais agréable l’été, ce village jouit d’un climat montagneux et d’une irrigation naturelle grâce à ses deux rivières qui le traversent. Mais ce paysage somptueux doit se battre pour rivaliser avec les autres quand il s’agit des véritables symboles du village : les vergers verdoyants et, bien sûr, la pomme ! Goûteuse, à la fois acidulée et sucrée, la pomme de Aqoura est inégalable au Liban.

Pourtant, depuis quelques années, les récoltes sont mauvaises. Les champignons et les nuisibles ont raison des pommiers. Les insecticides pulvérisés en abondance ne suffisent plus. Pire, ils empêchent les agriculteurs d’exporter leurs marchandises. Les pays étrangers refusent ces pommes contenant cette quantité de produits cancérigènes. Les habitants sont désemparés et demandent de l’aide à la municipalité et à l’État.

C’est dans ce contexte quelque peu tendu que le village organise son festival. La municipalité veut rendre ses lettres de noblesse à son fruit emblématique.


Économie agroalimentaire
Pour sa troisième édition, l’Apple Festival Committee veut marquer le coup. La municipalité a de bonnes nouvelles pour les habitants, et les consommateurs de la pomme de Aqoura.

Vincent Wheibé est le président de la municipalité. D’origine libanaise, il a fait ses classes politiques en France, où il était élu municipal dans la région parisienne. À la retraite, il a voulu revenir au village de ses aïeux pour dynamiser l’économie locale. En partenariat avec Neemat Frem, un homme d’affaires libanais député de Jbeil, il a un projet pour les pommiers et les agriculteurs de Aqoura. « La municipalité est prête à offrir un terrain de 20 à 30 hectares à M. Frem pour qu’il ouvre un centre de recherche sur la culture de la pomme. L’objectif est de transformer le modèle agricole actuel en une véritable économie agroalimentaire », explique Vincent Wheibé. L’enjeu est de réduire l’utilisation de pesticides et d’insecticides tout en combattant tout ce qui peut porter atteinte aux vergers.

Les habitants, les producteurs locaux, mais aussi les consommateurs, sont impatients. Le festival a été choisi pour annoncer ces bonnes nouvelles. « Neemat Frem sera de la partie. Il prononcera une courte allocution et discutera avec les festivaliers », précise Nidal Rustom, organisatrice passionnée du Apple Festival Committee. Optimiste, elle s’attend à une belle réception pour ce festival qui, hormis la séquence politique, se veut surtout un moment de fête.


Et puis, Miss Apple 2018...
« Ce festival est l’occasion de réunir habitants et touristes autour d’un événement joyeux. Cette commune a l’habitude de ne se réunir que pour les cérémonies funéraires », déplore le président de la municipalité, avec un brin d’humour français. La programmation de ce festival promet une belle soirée.

Les festivités débuteront dès 19 heures avec une démonstration du savoir-faire artisanal local. La pomme sera bien évidemment à l’honneur et déclinée de toutes les façons : cidre, confiture, ou encore chips : il y en aura pour tous les goûts. S’en suivra un dîner convivial au milieu d’un panorama bucolique. Une fois le dîner avalé, les festivaliers pendront place dans les gradins, dans un cadre, encore une fois, absolument saisissant.

Perché sur la montagne et surplombant la vallée, les lacs et les pommiers de Aqoura, l’emplacement de la scène a été minutieusement choisi. « On change le lieu du festival chaque année pour montrer qu’où que l’on soit dans le village, il y a des vergers et des pommes », explique Nidal Rustom.

Et après le mot de Neemat Frem, place à la musique. « Comment organiser un festival sans musique ? Impossible, il faut danser ! Nous avons choisi de la musique arabe qui permet de réunir toutes les tranches d’âge. Au Liban elle devient carrément universelle », assure l’organisatrice, qui a choisi pour le concert les artistes Hady Khalil et May el-Zayed.

Clou du spectacle : l’annonce de Miss Apple 2018, avec 2 billets d’avion offerts par la Middle East Airlines à la clé. Ensuite il sera temps de rentrer, mais pas les mains vides. Chaque participant partira avec une cagette cadeau. Impossible de divulguer ce qui s’y trouvera. Petit indice : un fruit y sera à l’honneur, et ce ne sera pas la poire.


Dans la même rubrique
Tomber sous le charme de Ghineh, le temps d’un week-end ou plus...

Escapade à Rachaya el-Wadi et Aïn Hercha, entre nature et patrimoine historique

Sur les traces d’Amin Maalouf à Aïn el-Qabou, le village du rocher de Tanios

Ghalboun, localité paisible entre authenticité et modernité

Escapade loin du vacarme beyrouthin à Ram el-Batroun et Mayfouk

À Ghalboun, combiner tourisme interne et festivités musicales

Redécouvrir le Chouf et ses merveilles

Tyr comme vous ne l’avez jamais vue

À 68 km de Beyrouth, après avoir emprunté les routes sinueuses du jurd de Jbeil, vous voici perchés à Aqoura, à 1 450m d’altitude. Au cœur d’un panorama à couper le souffle, mais où l’on respire nettement mieux qu’en ville, ce village est l’un des plus grands du Liban (1% de la superficie totale du pays). Ses vallons encaissés, ses lacs artificiels circulaires et ses...

commentaires (5)

Peut-etre les pommiers sont plutot d'arbustes que des arbres et il leur faut un ecosysteme / la protection d'autres arbres avec lesquelles ils vivent en synthese pour pouvoir resister aux maladies. Je pense qu'au Liban la deforestation c'est un grand probleme (cfr Aïn Dara et les vergers de Aïn Dara / festival de pommes).

Stes David

20 h 11, le 31 août 2018

Tous les commentaires

Commentaires (5)

  • Peut-etre les pommiers sont plutot d'arbustes que des arbres et il leur faut un ecosysteme / la protection d'autres arbres avec lesquelles ils vivent en synthese pour pouvoir resister aux maladies. Je pense qu'au Liban la deforestation c'est un grand probleme (cfr Aïn Dara et les vergers de Aïn Dara / festival de pommes).

    Stes David

    20 h 11, le 31 août 2018

  • "Les champignons et les nuisibles ont raison des pommiers. Les insecticides pulvérisés en abondance ne suffisent plus." : je ne suis pas agriculteur mais dans un cas comme cela on peut se poser la question si les pommiers sont dans un bon endroit; peut-être des autres arbres sont mieux adapté au climat ou la géographie. Je m'étonne aussi d'apprendre qu'il y a tant de pommiers car d'après ma connaissance la cuisine libanaise n'utilise pas tant de pommes.

    Stes David

    19 h 13, le 31 août 2018

  • UNE INITIATIVE QU,ON VOUDRAIT VOIR COURONNER DE SUCCES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 52, le 31 août 2018

  • Faute d’orthographe ou de frappe : ses deux rivieres qui le traversENT.

    Marie-Hélène

    08 h 04, le 31 août 2018

    • Merci pour votre commentaire, la faute a bien été corrigée. Cordialement

      L'Orient-Le Jour

      10 h 24, le 31 août 2018

Retour en haut