Le président de la République libanaise, Michel Aoun (gauche) et son homologue syrien, Bachar el-Assad. Photos d'archives ANI et AFP
Le président libanais, Michel Aoun, a appelé au téléphone son homologue syrien, Bachar el-Assad, "pour s'enquérir de l'état de santé de son épouse Asma, traitée pour un cancer", a indiqué jeudi une source proche du 8 mars à L'Orient-Le Jour.
S'il se confirme, cet entretien téléphonique du chef de l'Etat avec le président syrien, qui intervient à l'occasion de la fête de l'Adha, coïncide avec les appels du camp du 8 Mars pour une normalisation avec le régime syrien.
Interrogée par l'OLJ, une source autorisée au palais présidentiel libanais a refusé de confirmer ou d'infirmer cette information. Il s'agirait du premier contact entre les deux hommes depuis que M. Assad a appelé le président Aoun au lendemain de son élection en octobre 2016 pour le féliciter.
Le Premier ministre désigné, Saad Hariri, avait affirmé la semaine dernière qu'il n'allait pas accepter un rétablissement des relations libano-syriennes. "Il n'y aura aucun débat sur la question dans la déclaration ministérielle du prochain gouvernement", avait-t-il martelé.
La présidence syrienne avait révélé début août qu’Asma el-Assad, était atteinte d’un cancer du sein, et qu’elle avait entamé la première phase du traitement.
(Lire aussi : Normalisation avec Damas : Arslane favorable, le courant du Futur dit « niet »)
Humiliation
Les informations sur un appel du président Aoun au chef de l'Etat syrien ont provoqué des réactions hostiles parmi les partisans du 14 Mars sur les réseaux sociaux.
L'ancien député Farès Souaid a estimé que cet appel est "une humiliation pour les Libanais". "Que les services de sécurité prennent contact avec Assad est légitime, mais que le président de la République le fasse donne une légitimité (au président syrien)". Il a appelé "tous ceux qui refusent ce contact à ne pas s’asseoir à la même table que ceux qui le justifient, sauf s’ils peuvent arracher à Aoun la promesse de ne pas réitérer cet appel, qui constitue une humiliation pour les Libanais".
Dans un entretien à la MTV mercredi soir, le chef des Forces libanaises, Samir Geagea avait "souhaité que l’information selon laquelle le président libanais aurait appelé son homologue syrien soit fausse". "Nous reconnaissons l'Etat syrien mais la question qui se pose est de savoir si c'est Assad qui représente l'Etat syrien", avait souligné le leader des FL.
De son côté, le député pro-syrien proche du Hezbollah Jamil el-Sayyed a estimé que l’appel entre les présidents syrien et libanais "est dans l’intérêt du Liban".
"Lu dans le quotidien al-Akhbar : Le président Aoun appelle le président Assad et le commandant de l’armée libanaise (Joseph Aoun, NDLR) appelle le chef d’état-major syrien (Ali Ayyoub, NDLR). Cette information va déranger certains de ceux qui mangent au râtelier syrien depuis des années, et notamment (le Premier ministre désigné) Saad Hariri", a tweeté M. Sayyed. "Le président Aoun et le commandant de l’armée n’ont pas mangé un seul jour à ce râtelier et leurs appels ont été passés dans l’intérêt du Liban", a-t-il ajouté.
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Les haines inutiles nous éloignent parfois de l'essentiel. Au Liban, on a surpasser la guerre de cent ans ... Et si on revenait aux fondementaux, pour penser nos blessures, apaiser nos tensions et recréer des ponts entre nos communautés nationales et nos voisins ?
23 h 01, le 23 août 2018