Le président de la Chambre, Nabih Berry, a estimé jeudi matin que les propos du Premier ministre désigné, Saad Hariri, refusant que la future déclaration ministérielle stipule une normalisation des relations avec la Syrie, n'étaient "ni réalistes, ni utiles".
"Ces propos ne sont ni réalistes, ni utiles", a affirmé M. Berry, soulignant que "des relations diplomatiques existent entre le Liban et la Syrie". "Il y a à peine quelques mois, M. Hariri lui-même avait nommé un ambassadeur du Liban en Syrie", a-t-il rappelé. Le chef du Législatif a également rappelé l'existence du Conseil supérieur libano-syrien et le fait que le Liban "pourrait enfin demander à la Syrie de fournir du courant électrique". Il a encore mentionné "la coopération actuelle concernant le dossier du retour des déplacés", dans le cadre duquel la Sûreté générale libanaise coordonne avec le régime syrien les opérations de rapatriement qui ont lieu depuis quelques mois.
Mardi, Saad Hariri avait affirmé qu'il n'allait pas accepter un rétablissement des relations libano-syriennes. "Il n'y aura aucun débat sur la question dans la déclaration ministérielle du prochain gouvernement", avait-t-il martelé. "Si certains souhaitent le retour des relations normales via l'ouverture du poste-frontière de Nassib (entre la Syrie et la Jordanie), alors c'est sûr qu'on ne formera pas le gouvernement de sitôt", avait-t-il ajouté, en référence au point de passage qui était emprunté par des centaines de camions transportant des marchandises en direction des pays du Golfe, avant son blocage par les rebelles syriens.
Plusieurs responsables libanais s'étaient rendus dernièrement à Damas, alors que les formations prosyriennes et le Courant patriotique libre (aouniste) multiplient leurs appels pour une normalisation des relations avec le régime syrien et pour un retour des réfugiés en Syrie.
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"Le Conseil supérieur libano-syrien", créé aux temps de l'occupation syrienne avec à sa tête un membre éminent du PSNS, parti qui prône la dissolution du Liban dans un magma d'autres pays de l'hinterland, doit être dissous unilatéralement par le Liban à cause de son inutilité absolue suite à la présence des deux Ambassades. Nabih Berry n'a pas à critiquer la position du chef du gouvernement. C'est Saad Hariri qui gouverne et Nabih Berry qui légifère. C'est le pays où le Parlement légifère et le Gouvernement gouverne. Le Liban est une démocratie dans le plein sens du terme.
Un Libanais
17 h 59, le 16 août 2018