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Liban - Réfugiés syriens

Merhebi : Le retour massif des réfugiés syriens est dans l’intérêt des Russes

137 réfugiés ont quitté Chebaa hier à bord de bus en partance pour la Syrie. Photo ANI

Les retours au compte-gouttes des réfugiés syriens se poursuivent. Hier matin, c’est 137 personnes, en majorité des femmes et des enfants, qui ont quitté Chebaa vers le poste-frontière de Masnaa. Ils ont ensuite rejoint le poste-frontière de Jdeidet Yabous, côté syrien, avant de se rendre dans le rif de Damas, plus particulièrement à Beit Jenn, localité sous contrôle du régime. Ce genre d’opérations se multiplient depuis quelque temps, mais à quand les retours massifs organisés, se demandent les observateurs ? Le plan russe pour le retour des réfugiés syriens réussira-t-il à être mis sur les rails ?

« À chaque fois qu’il y a un peu de calme, les gens sont encouragés à retourner, d’autant que l’année scolaire est terminée, mais il faut que le régime veuille bien les recevoir », indique à L’Orient-Le Jour le ministre d’État sortant pour les Affaires des réfugiés, Mouïn Merhebi, qui déplore le fait que le peuple syrien soit « soumis à l’injustice dans son pays et diabolisé au Liban ».
Des réfugiés syriens se trouvant dans la Békaa-Centre étaient supposés rejoindre le groupe parti hier mais ils n’ont pu prendre la route, leurs noms ne figurant pas encore sur les listes nominatives préparées par le régime syrien, apprenait-on par le biais de l’agence al-Markaziya. L’opération de rapatriement était orchestrée, tout comme les précédentes, par la Sûreté générale, en présence du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).
« Il y a un plan pour un changement démographique en Syrie qui transparaît à travers les accords donnés par le régime pour que les citoyens puissent rentrer ou non, estime M. Merhebi. Mais au final, ce sont les forces russes qui gouvernent et le retour massif n’est pas difficile, il est même dans l’intérêt des Russes. Ces derniers veulent assurer le financement de la reconstruction de la Syrie afin de fortifier leur propre économie. » Le retour massif a quand même besoin de trois à cinq ans, selon M. Merhebi, étant donné qu’il n’y a pas encore d’infrastructures à même d’assurer les services les plus basiques pour les réfugiés qui rentrent au pays.
 « Si on veut que les réfugiés retournent chez eux, il faut les aider. C’est ce que le Liban est en train de faire », souligne le ministre qui rappelle que la SG permet désormais aux Syriens dont les titres de séjour ne sont pas en règle de quitter le territoire libanais sans régler ce qu’ils doivent à l’État tout en leur interdisant néanmoins de rentrer à nouveau au Liban. Auparavant, ces personnes étaient bloquées à la frontière jusqu’à ce qu’elles règlent les impayés à la SG. Seuls les réfugiés inscrits auprès du HCR peuvent quitter le pays sans s’acquitter de frais.


(Lire aussi : Réfugiés : Bassil bientôt à Moscou pour discuter de l’initiative russe)


Un retour « symbolique » pour l’instant
Commentant le rapatriement hier du groupe de réfugiés parti de Chebaa, une source bien informée du dossier syrien estime qu’il s’agit, pour l’instant, d’un retour « symbolique ». « Il y a clairement une volonté de la part de la population de rentrer et la SG est en train de faciliter le processus mais ce n’est pour l’instant qu’un retour symbolique et non pas un retour progressif organisé, indique la source. Mais on ne sait pas si de l’autre côté de la frontière, le HCR a accès aux gens qui rentrent et s’il peut leur offrir des garanties socio-économiques », ajoute-t-elle.
 « Le retour des réfugiés qui ne sont pas présents sur les listes du régime doit se faire sous ombrelle onusienne. Il est nécessaire que l’ONU adopte le plan de retour massif. Mais la question est de savoir qui va financer ce retour. Est-ce que les Russes veulent faciliter le retour afin de financer la reconstruction de la Syrie et d’en tirer profit ? » se demande la source.
 « Le plan russe n’est pas encore très élaboré mais il s’agit d’un retour organisé sauf qu’il n’y a pas de garanties légales ou socio-économiques. Pour cela, il faut des accords internationaux », souligne la source qui rappelle qu’un sommet à quatre sur le retour des réfugiés en Syrie est prévu dans un avenir proche, avec la participation de la Russie, de la France, de la Turquie et de l’Allemagne. « Aujourd’hui, la discussion entre les Russes et la communauté internationale est la seule discussion sérieuse au sujet du rapatriement des réfugiés, mais elle n’est pas encore complète. Il faut donner des garanties concernant le service militaire et les dossiers légaux, sinon le retour ne sera que symbolique », lance la source précitée.


(Lire aussi : Réfugiés syriens : le mohafez du Nord interdit toute nouvelle tente « pour ne pas entraver le retour »)


Concernant l’implication du Liban dans le plan russe, la source précise que le pays du Cèdre doit en premier lieu créer un comité officiel qui sera chargé de plancher sur le dossier, « mais on ne sait pas encore si ce comité sera politique, sécuritaire ou diplomatique ». « Le comité est actuellement en cours d’étude et se chargera de spécifier le rôle des municipalités, des ministères et des services de sécurité. Il s’occupera également de la coordination avec le HCR et les Russes », indique la source.


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FAUX ! SUPER FAUX ! ILS JOUENT LA COMEDIE LES RUSSES ET LE REGIME. ILS VEULENT FAIRE UN TRIAGE ET DIEU SAIT QUE L,ECRASANTE MAJORITE DES REFUGIES AVAIENT FUI LES EXACTIONS DE CES DEUX ET ILS TROUVERONT DES EXCUSES POUR REFUSER LES REFUGIES NON PARTISANS DU REGIME....

LA LIBRE EXPRESSION

11 h 19, le 14 août 2018

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Commentaires (1)

  • FAUX ! SUPER FAUX ! ILS JOUENT LA COMEDIE LES RUSSES ET LE REGIME. ILS VEULENT FAIRE UN TRIAGE ET DIEU SAIT QUE L,ECRASANTE MAJORITE DES REFUGIES AVAIENT FUI LES EXACTIONS DE CES DEUX ET ILS TROUVERONT DES EXCUSES POUR REFUSER LES REFUGIES NON PARTISANS DU REGIME....

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 19, le 14 août 2018

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