Le président libanais Michel Aoun a appelé vendredi les Nations unies à soutenir le plan de Moscou de rapatriement de près d'un million de réfugiés syriens, décidé avec l'accord des États-Unis au cours du récent sommet de Helsinki et présenté jeudi par une délégation russe aux principaux dirigeants libanais.
"Nous avons salué l'initiative russe car elle assure le retour dans leur pays de 890.000 réfugiés syrien installés au Liban", a déclaré le chef de l'Etat à l'issue de son entretien avec la coordinatrice spéciale de l’ONU pour le Liban, Pernille Dahler Kardel, reçue au palais de Baabda, ajoutant que le Liban allait créer un comité de suivi avec les Russes pour examiner les modalités techniques de ce rapatriement. "Nous espérons que l'initiative russe bénéficiera du soutien des Nations unies afin de mettre fin aux souffrances de ces réfugiés", a ajouté M. Aoun. De son côté, Mme Kardel a indiqué que l'ONU "reste engagée dans son partenariat complet avec le Liban afin de préserver sa sécurité, sa stabilité et à l'éloigner des hostilités dans son voisinage", selon le compte Twitter de la présidence. De son côté, la responsable onusienne a indiqué sur Twitter avoir eu "un très bon entretien" avec le président Aoun, ajoutant avoir discuté avec lui de la dernière réunion du Conseil de sécurité sur la résolution 1701 et du soutien international au Liban.
Mme Kardel a également été reçue par le ministre sortant de la Défense, Yaacoub Sarraf, qui a souligné "les répercussions sur la situation au Liban de la crise des déplacés syriens". Il a insisté sur "l'importance de l'initiative russe pour le retour progressif, sûr et digne des réfugiés", ajoutant que "la communauté internationale a changé de position au sujet de ce retour". Le ministre a par ailleurs assuré que "la situation au Liban est stable, en dépit des crises qui l'entourent".
Jeudi, une délégation présidée par l’émissaire russe pour la Syrie, Alexandre Lavrentiev, formée de treize responsables, dont des représentants des ministères russes des Affaires étrangères et de la Défense, avait présenté son plan à Baabda lors d'une rencontre élargie avec Michel Aoun, le Premier ministre sortant Saad Hariri, le président du Parlement Nabih Berry, le ministre sortant de la Défense Yaacoub Sarraf, le commandant en chef de l'armée libanaise, le général Joseph Aoun, et le directeur de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim. Ce dernier s'est entretenu sur ce dossier dans la journée avec l'ambassadeur de Syrie à Beyrouth, Ali Abdel Karim Ali.
A l'issue du sommet de Helsinki, qui a réuni dernièrement le président russe, Vladimir Poutine, et son homologue américain, Donald Trump, Moscou a fait savoir qu'il préparait un plan commun pour le retour des réfugiés syriens vers les lieux où ils habitaient avant le début du conflit. Un général russe a indiqué que des centres, ouverts 24 heures sur 24 en Jordanie et au Liban, et que des plans détaillés des mouvements des réfugiés de la Jordanie, du Liban et de la Turquie vers la Syrie seront ouverts. Il a affirmé que ces centres commenceraient à opérer à partir du 30 juillet. Selon des déclarations russes, quelque 30 000 réfugiés syriens installés au Liban seulement souhaitent y rester, mais tous les autres seraient prêts à regagner leur pays.
Le Liban accueille près d'un million de réfugiés syriens, inscrits comme tels auprès de l'ONU. Lundi, des centaines de réfugiés syriens, installés dans le village frontalier de Ersal, dans la Békaa, et originaires du Qalamoun, ont quitté le territoire libanais. Il s'agissait de la quatrième opération de rapatriement de réfugiés depuis fin juin. Ces opérations de retour volontaire sont organisées par la Sûreté générale en coordination avec le régime syrien qui approuve au préalable les noms des réfugiés.
Par ailleurs, M. Aoun a réaffirmé que le Liban demande le renouvellement d'un an du mandat de la Finul sans changement de sa mission ou du nombre d'hommes. La FINUL a été établie en 1978 par le Conseil de sécurité pour confirmer le retrait des troupes israéliennes du sud du Liban. Après la guerre de l’été 2006, elle a été chargée par le Conseil de contrôler la cessation des hostilités. Elle compte actuellement 11 400 membres.
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TERGIVERSATIONS ET DIRECTIONS OPPOSEES ENTRE LE SOMMET ET LA TROISIEME BRANCHE DE L,ARBRE MALADE !
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15 h 11, le 27 juillet 2018