Les quinze membres du Conseil de sécurité ont exprimé l'espoir qu'un nouvel exécutif sera formé "rapidement" au Liban, lors d'une réunion à huis clos lundi sur ce pays et le renouvellement en août de sa mission de Casques bleus.
Le Conseil espère "qu'un nouveau gouvernement d'unité nationale sera formé rapidement au Liban et attend avec intérêt le prochain mandat de la Finul", a déclaré aux médias à l'issue de la réunion son président en exercice, l'ambassadeur suédois Olof Skoog.
Après des élections législatives le 6 mai et la reconduction de Saad Hariri au poste de Premier ministre, le Liban, pays aux équilibres fragiles et à l'économie vacillante, est toujours dans l'attente d'un nouveau gouvernement. La formation des exécutifs fait souvent l'objet au Liban d'âpres discussions et peut durer plusieurs mois.
Interrogé pour savoir si le renouvellement pour un an des quelque 10.000 Casques bleus de la Finul serait purement technique ou s'il s'accompagnerait d'une modification de leur mission, Olof Skoog a répondu ne pas s'attendre "à des changements majeurs".
L'an dernier, le renouvellement de la Finul avait donné lieu à un bras de fer entre les Etats-Unis et leurs partenaires du Conseil de sécurité, Washington ayant alors cherché à durcir fortement la mission des Casques bleus pour répondre à des inquiétudes de son allié israélien. En définitive, les Etats-Unis n'avaient pas eu gain de cause, les pays contributeurs en troupes, France et Italie en tête, ayant mis en garde contre le risque d'être entraînés dans des confrontations armées avec la milice chiite du Hezbollah, soutenue par l'Iran et accusée par Washington de favoriser les trafics d'armes dans le sud du Liban où opère la Finul.
"Les membres du Conseil de sécurité se sont engagés à suivre de près la situation au Liban", a indiqué l'ambassadeur suédois sans autre précision.
Les armes du Hezbollah
Dans le cadre de son rapport trimestriel (1er mars 2018 jusqu'au 20 juin 2018) sur la situation au Liban et l’application de la résolution 1701, la coordinatrice spéciale de l’ONU pour le pays, Pernille Dahler Kardel, a souligné qu'"il n'y a eu aucun progrès concernant le désarmement des groupes armés".
"La possession d’armes par le Hezbollah et d’autres groupes en dehors du contrôle de l’État empêche le gouvernement libanais d’exercer pleinement sa souveraineté et son autorité sur son territoire", ajoute le rapport.
Le texte affirme qu'il est "essentiel, pour la stabilité du Liban et de la région, que toutes les parties se conforment à la résolution 1701 (2006)", notant que "la résolution n’est pas pleinement appliquée et que le Liban et Israël ne s’acquittent toujours pas de leurs obligations, ce qui accroît les risques de regain de tension, voire de flambée de violence".
Lire aussi
Paris insiste sur l’importance d’une formation rapide du gouvernement
Le cabinet dans les limbes, les craintes d’une dérive présidentialiste persistent
Arslane se déchaîne contre Joumblatt, le PSP refuse de répondre
Gouvernement : le conflit autour du leadership chrétien paralyse le processus
commentaires (4)
Le Conseil de sécurité de l'ONU espère "qu'un nouveau gouvernement d'unité nationale sera formé rapidement au Liban". Les quinze membres du Conseil de sécurité semblent ignorer que tant que Gébran Bassil et Walid Joumblatt revendiquent "Ce qui est à nous est à nous et ce qui est à vous est à nous aussi" il n'y aura pas de gouvernement d'union nationale au Liban.
Un Libanais
11 h 20, le 24 juillet 2018