Le ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman (centre), visitant le point de passage de marchandises entre Israël et la bande de Gaza, le terminal de Kerem Shalom, le 22 juillet 2018. REUTERS/Amir Cohen
Israël a annoncé dimanche la réouverture mardi du seul point de passage de marchandises entre Israël et la bande de Gaza fermé depuis le 9 juillet, à condition qu'un calme total règne d'ici là, après une nouvelle escalade de violences cette semaine.
L'ONU a souligné que la bande de Gaza, soumise à un strict blocus israélien, faisait face à une sérieuse pénurie de carburants qui affecte les hôpitaux ainsi que le réseau de distribution et d'assainissement de l'eau, et appelé à la levée des restrictions imposées par Israël.
Le ministre israélien de la Défense Avigdor Lieberman a affirmé qu'"hier (samedi), avait été sans doute la journée la plus calme depuis le 30 mars", date du début dans la bande de Gaza d'un mouvement de protestation palestinien, le long de la barrière de séparation, contre le blocus imposé depuis plus de dix ans par Israël. Au moins 149 Palestiniens ont été tués par l'armée israélienne dans l'enclave depuis cette date.
A la suite d'un cessez-feu annoncé dans la nuit de vendredi à samedi par les islamistes du Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza après une nouvelle escalade de violences cette semaine, aucune roquette palestinienne n'a été tirée samedi vers le territoire israélien et seul un cerf-volant incendiaire a été lancé ce jour là vers le sud d'Israël.
"Si aujourd'hui et demain la situation qui prévalait hier (samedi) reste inchangée, nous autoriserons mardi que le terminal de Kerem Shalom reprenne son activité normale" (...), a indiqué le ministre Lieberman dans un communiqué.
"Mais la clé de tout cela c'est le calme: zéro ballon incendiaire, zéro affrontement près la clôture (marquant la frontière) zéro roquette et Dieu nous en préserve zéro tir", a prévenu le ministre.
Ces dernières semaines, les autorités israéliennes ont fait état d'une vingtaine d'incendies par jour et de près 3.000 hectares brûlés depuis le 30 mars par des engins incendiaires artisanaux lancés de la bande de Gaza.
(Lire aussi : A Gaza et en Israël, la peur de la guerre malgré la trêve)
M. Lieberman a également annoncé que les zones de pêche autorisées au large de Gaza qui avaient été réduites "reviendraient à ce qu'elles étaient auparavant", sans donner d'autre précision.
Israël avait annoncé le 9 juillet la fermeture du terminal de Kerem Shalom, le seul point de passage de marchandises entre Israël et la bande de Gaza, renforçant le blocus dans l'enclave palestinienne où selon la Banque mondiale quelque 80% des deux millions d'habitants sont tributaires d'une aide.
Le 17 juillet, Israël avait encore davantage renforcé son blocus avec l'arrêt des fournitures de carburant à la bande de Gaza, tandis que les zones de pêche autorisées étaient de nouveau réduites à 3 milles contre 6 auparavant.
Le coordinateur de l'ONU pour les affaires humanitaires dans les territoires palestiniens Jamie McGoldrick a affirmé dimanche "que les approvisionnements d'urgence de fuel fournis par l'ONU pour des infrastructures vitales à Gaza étaient en train de diminuer rapidement".
Si la fourniture de fuel ne reprend pas "immédiatement, la vie de gens sera en danger avec les patients les plus vulnérables souffrant de problèmes cardiaques, sous dialyse, ou les nouveaux-nés dans les services d'urgence", s'est-il alarmé.
La bande de Gaza souffre de fréquentes et longues coupures d'électricité et dépend de générateurs qui fonctionnent au fuel.
Avant l'annonce d'un cessez-le-feu, cette semaine avait connu une nouvelle escalade de violences qui se sont traduites par la mort de quatre Palestiniens, dont trois membres de la branche militaire du Hamas à la suite de bombardements massifs de l'aviation israélienne. Un soldat israélien a pour la première fois depuis la dernière guerre à Gaza en 2014 été tué par des tirs de Palestiniens.
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