La France et l'Arabie saoudite ont signé un nouvel accord de coopération en matière de défense, à l'issue d'une visite de la ministre française des Armées, Florence Parly, samedi et dimanche dans le royaume, a rapporté lundi l'agence saoudienne officielle SPA. D'après la même source, Mme Parly s'est entretenue dimanche à Jeddah (ouest) avec le prince héritier Mohammad ben Salmane, et l'accord signé porte sur "la protection des données classées". Aucun autre détail n'a été fourni. La veille, elle avait rencontré le roi Salmane, évoquant "les développements dans la région", selon SPA.
Interrogé à Paris, le ministère français de la Défense a pour sa part précisé que l'accord "technique" signé concernait "le statut juridique d'échanges d'informations, dans le domaine du renseignement notamment".
Cette visite de M. Parly dans le royaume intervient dans le sillage d'une polémique sur la vente d'armes françaises à l'Arabie saoudite. Amnesty International et deux autres ONG ont dénoncé le 4 juillet la poursuite des ventes d'armement français à destination de l'Arabie saoudite et des Émirats Arabes Unis, accusés de violer le droit humanitaire au Yémen, après la publication du rapport sur les exportations de matériel militaire en 2017. Selon ce rapport, le Proche et Moyen-Orient ont représenté l'an dernier quelque 60% des commandes de systèmes d'armement français, soit 3,9 milliards d'euros sur un total de 6,9 mds d'euros. Le Koweït est en tête (1,1 md EUR) suivi du Qatar (1,08 md EUR), des Émirats (701 millions) et de l'Arabie (626 millions).
Jeudi, c'est avec l'Espagne que Mohammad ben Salmane avait signé un protocole d'accord pour l'achat par Riyad de cinq corvettes à Madrid pour environ 1,8 milliard d'euros. La signature de cet accord avait été annoncée par le ministère espagnol de la Défense sur son compte Twitter, lors de la visite du prince héritier saoudien en Espagne, dernière étape d'une tournée qui l'a également mené aux Etats-Unis, en France, au Royaume-Uni et en Egypte.
Depuis l'intervention en 2015 de la coalition sous commandement saoudien au Yémen, visant à chasser les rebelles houthis, le conflit a fait près de 10.000 morts et provoqué "la pire crise humanitaire au monde", avec des millions de personnes au bord de la famine, selon l'ONU.
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