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Moyen Orient et Monde - Commentaire

Avantage Kim

Kim Jong-un tout sourire, hier, lors de sa rencontre avec Donald Trump, dans le cadre d’un sommet historique à Singapour. Kevin Lim/The Straits Times via Reuters

Au cours de ces dernières décennies, les prédécesseurs de Donald Trump avaient eu la possibilité de rencontrer les dirigeants suprêmes de la Corée du Nord. Ils avaient toutefois refusé de le faire sans garanties préalables de Pyongyang quant à son engagement à renoncer à son arme de dissuasion nucléaire. Ce rappel ne semble pas superflu à l’heure où certains seraient tentés d’attribuer au génie diplomatique de Donald Trump la tenue du sommet historique qui a eu lieu hier à Singapour.

Le président américain ne pouvait pas résister à la tentation d’écrire l’histoire et de prouver à ses détracteurs qu’il était plus fort que tous ses prédécesseurs, en particulier Barack Obama, vis-à-vis duquel il semble nourrir un réel complexe d’infériorité. Sans agenda et objectifs clairs, sans préparation particulière si ce n’est l’autopersuasion d’être un maître absolu de la négociation, Donald Trump s’est jeté sur l’occasion d’une rencontre en tête à tête avec Kim Jong-un. Sans doute la perspective d’être présenté à l’avenir comme un faiseur de paix, peut-être même ainsi d’obtenir le Nobel, a-t-elle fortement influencé la décision du locataire de la Maison-Blanche.

Au moment de compter les points, il faut ainsi garder en tête que Kim Jong-un partait avec un avantage certain par rapport à Donald Trump : la simple tenue de ce sommet constituait pour lui une victoire, validant sa stratégie.
Jadis le dirigeant le plus marginalisé du monde, le leader nord-coréen est ainsi devenu hier, le temps de quelques clichés, l’alter ego souriant de l’homme le plus puissant de la planète. Sans rien donner en retour si ce n’est la promesse de travailler à « la dénucléarisation de toute la péninsule coréenne », M. Kim a obtenu tout ce qu’il voulait : une reconnaissance officielle de son régime, une période de détente lui permettant de soulager son économie et de s’adapter aux sanctions, une occasion de débarrasser la région de l’ombre américaine pour le plus grand bonheur de Pékin.


(Lire aussi : Trump et Kim signent un document de principes qui reste ambigu)


M. Kim a gagné son pari, laissant le président américain tomber dans son propre piège. Il va désormais chercher à obtenir de lui la signature d’un traité de paix et d’un pacte de non-agression, comme promis par le texte signé hier par les deux protagonistes, qui réduiraient les risques d’une opération militaire contre son régime. Devant les caméras du monde entier, M. Trump a pour sa part démontré qu’il accordait plus de respect au dictateur d’un régime liberticide qui a menacé à maintes reprises de lancer une bombe atomique sur le territoire américain qu’il ne l’avait fait avec ses propres alliés du G7, 48 heures plus tôt.

L’enjeu du sommet dépasse largement le cadre bilatéral. Si elle est autre chose qu’une chimère, « la dénucléarisation de toute la péninsule coréenne » promise par M. Kim implique un désengagement américain dans la région, ce qui a de quoi inquiéter les alliés de Washington et nourrir l’appétit de la Chine et dans une moindre mesure de la Russie.


(Voir ici le texte signé par Trump et Kim à l'issue de leur sommet)


La Corée du Nord n’a jamais tenu ses promesses de renoncer à l’arme atomique par le passé. Rien ne permet aujourd’hui de penser que la situation serait différente. Il faut sans aucun doute se réjouir que la menace d’une intervention militaire américaine contre la Corée du Nord soit pour l’instant écartée grâce à cette période de détente. Mais cette rencontre tant attendue aura finalement confirmé ce que beaucoup redoutaient depuis quelques mois : des deux protagonistes, c’est clairement le président américain le plus imprévisible. Celui-là même qui menaçait il y a quelques mois de « détruire totalement la Corée du Nord » disait hier être honoré de rencontrer l’héritier de la dynastie Kim. Pareil revirement peut tout à fait fonctionner dans le sens inverse.


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Au cours de ces dernières décennies, les prédécesseurs de Donald Trump avaient eu la possibilité de rencontrer les dirigeants suprêmes de la Corée du Nord. Ils avaient toutefois refusé de le faire sans garanties préalables de Pyongyang quant à son engagement à renoncer à son arme de dissuasion nucléaire. Ce rappel ne semble pas superflu à l’heure où certains seraient tentés...

commentaires (2)

Je me dis en fin de compte que dans le fond on est pas si bête que ça. On réalise toujours un peu tard ce que le réalisme du terrain nous montre des conflits qui nous gouvernent , les désinformations et les propagande du système américano occidental sous influence néfaste des sionistes, finit toujours par être démasqué à temps . Et que reste t'il en fin de compte ? Les pauvres MANIPULÉS que nous sommes , face à des ogres qui profitent de notre crédulité, celle qui continuera de nous faire croire qu'on est pire qu'eux, et pire encore qu'ils sont mieux que nous. S'il fallait se déculotter de cette façon vis avis d'un clown déséquilibré mental américain, je serai prêt à le faire tous les jours devant toutes les caméras du monde .

FRIK-A-FRAK

09 h 20, le 13 juin 2018

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Commentaires (2)

  • Je me dis en fin de compte que dans le fond on est pas si bête que ça. On réalise toujours un peu tard ce que le réalisme du terrain nous montre des conflits qui nous gouvernent , les désinformations et les propagande du système américano occidental sous influence néfaste des sionistes, finit toujours par être démasqué à temps . Et que reste t'il en fin de compte ? Les pauvres MANIPULÉS que nous sommes , face à des ogres qui profitent de notre crédulité, celle qui continuera de nous faire croire qu'on est pire qu'eux, et pire encore qu'ils sont mieux que nous. S'il fallait se déculotter de cette façon vis avis d'un clown déséquilibré mental américain, je serai prêt à le faire tous les jours devant toutes les caméras du monde .

    FRIK-A-FRAK

    09 h 20, le 13 juin 2018

  • Père Poutine Parrain des deux dirigeants semble avoir réussi son coup. En gardant Kim comme maître pacifiste des Corées, aujourd'hui renforcé, et en donnant à Trump un succès important pour un deuxième mandat,assurera à Poutine un milieu idéal pour se confirmer comme maître du jeu...

    Wlek Sanferlou

    03 h 51, le 13 juin 2018

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