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À La Une - Liban

Nasrallah : Le Hezbollah ne se retirerait de Syrie que sur demande du régime d'Assad

Le leader du parti chiite critique les monarchies du Golfe sur le dossier palestinien.

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé vendredi 8 juin 2018 que ses forces armées ne se retireraient de Syrie que sur demande du régime du président syrien Bachar el-Assad. REUTERS/Aziz Taher

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé vendredi que ses forces armées ne se retireraient de Syrie que sur demande du régime du président syrien Bachar el-Assad.

"Le Hezbollah est intervenu en Syrie sur demande du régime de Bachar el-Assad. Même si le monde entier le voulait, personne ne nous imposerait de quitter la Syrie. Cela n'arriverait que lorsque le pouvoir syrien nous le demanderait", a déclaré Hassan Nasrallah lors d'un discours télévisé retransmis à Maroun el-Ras, près de la frontière avec Israël, au Liban-Sud, où des centaines de partisans du Hezbollah se sont rassemblés pour "envoyer un message à l'ennemi".

Le 17 mai dernier, le président russe Vladimir Poutine et son homologue syrien Bachar el-Assad avaient jugé, lors d'une rare rencontre en Russie, qu'il était temps d'accélérer le processus politique censé tourner la page de sept ans de conflit en Syrie, pour passer à la reconstruction et au retrait des forces étrangères impliquées. Les autorités russes ont explicité ces propos de manière contradictoire. L'émissaire du Kremlin pour la Syrie Alexandre Lavrentiev avait indiqué que ces propos concernaient "les Américains, les Turcs, le Hezbollah bien sûr et les Iraniens". Mais le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov avait précisé que la remarque de Vladimir Poutine concernait les troupes étrangères qui se trouvent en Syrie "de facto de manière illégitime du point de vue du droit international", semblant exclure l'Iran allié de Damas.

"Je dis aux Israéliens : admettez-le, vous avez perdu", a ajouté Hassan Nasrallah, en commentant toujours le dossier syrien. 
Israël affirme s'employer à rester à l'écart de la guerre en Syrie voisine mais ne cesse de proclamer qu'il ne permettra pas à Téhéran, soutien du régime de Damas, de se servir du pays en guerre comme tête de pont contre lui. Ces derniers mois, il a mené des dizaines de raids contre des positions syriennes, le Hezbollah, et, de plus en plus, les forces iraniennes. Le 10 mai, Israël a ainsi procédé à des dizaines de raids aériens meurtriers contre des cibles présentées comme iraniennes en Syrie, affirmant riposter à des tirs de roquettes iraniennes contre la partie du plateau du Golan sous son contrôle.

Sur un autre plan, Hassan Nasrallah a mis en garde contre la diabolisation de l'Iran. "Tout le monde doit comprendre que les ennemis de Téhéran servent les intérêts d'Israël. Il revient aux peuples arabes et musulmans de ne pas laisser Israël et les Etats-Unis transformer l'Iran en ennemi". Les Etats-Unis ont décidé de se retirer de l'accord nucléaire de 2015 et de rétablir des sanctions contre Téhéran. Ces annonces ont été saluées par Israël, ennemi juré de l'Iran, et l'Arabie saoudite, son rival régional.


(Lire aussi : Berry : Quand la Syrie sera libérée, le Hezbollah et l'Iran s'en retireront)



Jérusalem
Par ailleurs, le patron du Hezbollah a consacré la majeure partie de son discours au dossier de Jérusalem, critiquant les positions de l'Arabie saoudite et des pays du Golfe qui servent selon lui les intérêts d'Israël dans le conflit autour de la question de la Ville sainte et, plus globalement, de la cause palestinienne, et appelant les musulmans du monde à se mobiliser.

"L'Arabie saoudite et certains pays du Golfe ont une grande responsabilité dans ce dossier lorsqu'ils disent que les Juifs israéliens ont le droit historique d'être présents sur les terres de Palestine", a déclaré le chef du Hezbollah à l'occasion de la traditionnelle "Journée de Jérusalem" en soutien aux Palestiniens, dénonçant une "hérésie religieuse". "Ils falsifient et distordent les versets du Coran afin de préserver leur pouvoir en se soumettant aux ordres américains, en reconnaissant Israël et en éradiquant la cause palestinienne. Cela représente un danger qui n'était pas apparu dans le monde arabe depuis 70 ans", a-t-il lancé.

La "Journée d'al-Qods" (Jérusalem en arabe), créée par l'imam Khomeiny, est marquée tous les ans depuis la révolution islamique de 1979 en Iran, le dernier vendredi du ramadan, le mois de jeûne musulman. "Depuis plusieurs décennies, les grandes puissances essayent d'éliminer la commémoration de cette journée. Des coalitions internationales se sont formées pour éliminer la cause palestinienne", a déclaré le leader du parti chiite.

"A ce titre, tous les pays qui font partie de l'axe saoudo-américain n'ont pas le droit d'évoquer le dossier de Jérusalem", a déclaré le leader du Hezbollah, dénonçant le silence de ces pays sur le conflit au Yémen. "Alors que l'axe que nous représentons est attaché à la cause palestinienne, comme en témoigne la forte mobilisation de la population en Iran, en Irak, ainsi que dans d'autres pays", a-t-il ajouté.

A couteaux tirés, l'Arabie saoudite et l'Iran sont engagés dans des conflits et crises par alliés interposés, que ce soit au Yémen, en Syrie ou en Irak.


(Lire aussi : Syrie : Israël 1, Iran 0)


"Défi démographique"
"La question de Jérusalem est le symbole du conflit qui dure depuis plus de 70 ans. Ce conflit s'est aggravé avec la décision du président américain Donald Trump de transférer l'ambassade américaine à Jérusalem. "Il s'agit d'éliminer la lutte des Palestiniens et la cause palestinienne au profit d'Israël", a indiqué le chef du Hezbollah. 

"Après la décision américaine, une bataille a été lancée par les factions palestiniennes, ainsi que les pays arabes et musulmans, contre la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël. Ces forces ont signifié leur opposition à ce fait accompli en signifiant que Jérusalem devait être la capitale de la Palestine", a rappelé Hassan Nasrallah, en référence au dernier sommet de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) à Istanbul à l'issue duquel les pays musulmans ont apporté leur soutien aux Palestiniens.

"Il y a un défi démographique. Depuis l'annexion de Jérusalem-Est, Israël tente de provoquer un changement démographique, notamment au détriment des habitants musulmans et chrétiens de Jérusalem", a déclaré le leader du parti chiite. "Il faut tout faire pour sauvegarder leur présence afin de préserver l'identité de Jérusalem et qu'il puisse vivre décemment là où ils habitent", a-t-il ajouté, appelant les musulmans à soutenir financièrement la présence des Palestiniens à Jérusalem.

"Nous pouvons être en désaccord sur plusieurs dossiers de la région mais nous devons nous accorder sur la question de Jérusalem. Les plus d'un milliard de musulmans de la planète doivent se mobiliser pour protéger la mosquée al-Aqsa", a-t-il lancé.

Le leader du Hezbollah est revenu sur les derniers événements meurtriers autour de la frontière entre Gaza et Israël. "Malgré les agissements d'Israël qui tire à balles réelles et des bombes lacrymogènes, les Palestiniens font preuve de courage et continuent de manifester", a affirmé le leader du Hezbollah, soulignant que "la bande de Gaza fait partie intégrante de la Palestine".

Les Palestiniens se mobilisent au nom du droit au retour des Palestiniens sur les terres qu'ils ont fuies ou dont ils ont été chassés à la création d'Israël en 1948. Ils dénoncent aussi le blocus de Gaza. Israël assure que cette mobilisation sert de couvert au mouvement islamiste Hamas qui dirige l'enclave pour tenter de s'infiltrer et d'attaquer des soldats ou des civils. Au moins 128 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens depuis le 30 mars. Aucun Israélien n'a été tué.



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Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé vendredi que ses forces armées ne se retireraient de Syrie que sur demande du régime du président syrien Bachar el-Assad. "Le Hezbollah est intervenu en Syrie sur demande du régime de Bachar el-Assad. Même si le monde entier le voulait, personne ne nous imposerait de quitter la Syrie. Cela n'arriverait que lorsque le pouvoir...

commentaires (10)

Le Hezbollah est intervenu en Syrie sur demande du régime de Bachar el-Assad. Même si le monde entier le voulait, personne ne nous imposerait de quitter la Syrie. disait HN... alors quoi, toutes les autres explications quant aux but de leur croisade en syrie, etaient mensongeres ?

Gaby SIOUFI

13 h 26, le 09 juin 2018

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Commentaires (10)

  • Le Hezbollah est intervenu en Syrie sur demande du régime de Bachar el-Assad. Même si le monde entier le voulait, personne ne nous imposerait de quitter la Syrie. disait HN... alors quoi, toutes les autres explications quant aux but de leur croisade en syrie, etaient mensongeres ?

    Gaby SIOUFI

    13 h 26, le 09 juin 2018

  • J'aimerais bien croire a cette these: La presence armee du Hezbollah en Syrie serait une arme a double tranchants! Et le regime syrien s'en rendrait bien compte. La declaration du Hezb intervient justement maintenant que le Liban s'agite a faire rappatrier en Syrie les deplacers syriens! c.a.d. c'est ou tous les refugies a majorite sunnites restent au Liban et le regime syrien ne profite plus du soutien du Hezb, ou le regime accepte et facilite le retour des refugies chez eux et le Hezb maintient son soutien au regime!

    Bibette

    11 h 41, le 09 juin 2018

  • Monsieur Hassan Nasrallah montre une fois de plus son profond mepris pour l'Etat Libanais qu'il usurpe sur les ordres de l'Iran. Il clame sans aucune gêne que son autorité est le régime Assad...alors qu'il nous fiche la paix une bonne fois pour toutes et parte vivre dans le pays des Assad, la Syrie. Sa "résistance" nous n'en avons pas besoin, notre armée libanaise est parfaitement capable de défendre notre patrie honorablement. Les vrais justes n'ont pas besoin de se cacher bien à l'abri dans des palais ou à des mètres sous terre dans des bunkers ! Et un jour notre DIEU demandera à Hassan Nasrallah des comptes pour tous les morts, destructions et malheurs qu'il a infligés à des innocents pour accomplir les projets de l'Iran ainsi que ses propres rêves de gloire personnelle. Quant à Jérusalem et Israël, il n'est mentionné nulle part dans les textes sacrés que ce sont l'Iran et Hassan Nasrallah qui doivent décider de leur sort ! Irène Saïd

    Irene Said

    09 h 43, le 09 juin 2018

  • Les mots ne coutent pas cher. Le jour ou Poutine le decidera, Bachar se mettra au garde a vous et demandera le depart de l'Iran et du Hassoun.. Tout le reste c est du baratin. Encore une fois, tartarin de tarascon. Et pendant ce temps la, que fait notre PRESIDENT FORT? Il signe des decrets de naturalisations et ronronne a Baabda!

    IMB a SPO

    21 h 11, le 08 juin 2018

  • Il est avec le JUSTE. Depuis que ce parti de la résistance s'est impliqué en Syrie les forces de l'usurpation n'ont cessé de reculer. Hasta la Victoria Siempre. HONTE à ces pays du golfe qui ont vendu les LEURS.

    FRIK-A-FRAK

    20 h 36, le 08 juin 2018

  • QUE PENSENT LE CHEF DE L,ETAT AOUN ET LE PREMIER MINISTRE HARIRI... CAR DU PRESIDENT DE LA CHAMBRE ON N,EN PARLE PAS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 18, le 08 juin 2018

  • Preuve que toutes les promesses de Distanciation et autres libanisitees ne sont que bluff... Si l'on pensait qu'il nous prenait pour des tannés, on en a la confirmation...

    Wlek Sanferlou

    19 h 57, le 08 juin 2018

  • RENCONTRE ENTRE LES CHEFS D,ETAT MAJOR DE RUSSIE ET D,AMERIQUE SUR LA SYRIE... ET LA CONNIVENCE EST TOUJOURS EN MARCHE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 50, le 08 juin 2018

  • HAHAHAHA ! MAIS C,EST EXACTEMENT PAR CAMOUFLAGE QU,ON LAISSERAIT OU ORDONNERAIT ASSAD DE DEMANDER LE DEPART ... ET LE DEPART SERA LE DEPART SOUS QUELLE FORME QU,IL SOIT ORDONNÉ ET EXECUTÉ !

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 47, le 08 juin 2018

  • Donc pas de retrait proche tant que le régime d'Assad perdurera.

    Antoine Sabbagha

    19 h 36, le 08 juin 2018

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