Le président du Parlement libanais et chef du mouvement Amal, Nabih Berry, a affirmé mercredi que le Hezbollah et l'Iran ne se retireraient de Syrie que lorsque le pays sera "libéré" et que son "territoire sera unifié".
"L'Iran est en Syrie à la demande de l'Etat syrien, tout comme la présence russe en Syrie est intervenue à la demande du gouvernement syrien", a déclaré M. Berry dans une interview accordée à l'agence russe Sputnik. Interrogé sur la présence en Syrie du Hezbollah, qui combat aux côtés du régime de Bachar el-Assad, M. Berry a affirmé que le "Hezbollah se trouve dans son pays" et que s'il "n'était pas (en Syrie), Daech serait présent ici", au Liban. En réponse à une question sur les circonstances dans lesquelles un tel retrait pourrait être effectué, M. Berry a répondu : "Quand la Syrie sera libérée et que son territoire sera unifié".
Et M. Berry de poursuivre : "Le Liban et la Syrie étaient et sont toujours jumeaux et par conséquent, ce qui se passe en Syrie affecte le Liban, et une partition de la Syrie impliquera un nouveau tracé de la carte de la région, tout comme cela est arrivé avec (les accords de) Sykes-Picot".
Le 17 mai dernier, le président russe Vladimir Poutine et son homologue syrien Bachar el-Assad avaient jugé, lors d'une rare rencontre en Russie, qu'il était temps d'accélérer le processus politique censé tourner la page de sept ans de conflit en Syrie, pour passer à la reconstruction et au retrait des forces étrangères impliquées.
Les autorités russes ont explicité ces propos de manière contradictoire. L'émissaire du Kremlin pour la Syrie Alexandre Lavrentiev avait indiqué que ces propos concernaient "les Américains, les Turcs, le Hezbollah bien sûr et les Iraniens". Mais le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov avait précisé que la remarque de Vladimir Poutine concernait les troupes étrangères qui se trouvent en Syrie "de facto de manière illégitime du point de vue du droit international", semblant exclure l'Iran allié de Damas.
Quelques jours plus tard, le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Fayçal Mokdad avait néanmoins déclaré qu'un départ de l'armée iranienne de Syrie n'était "pas à l'ordre du jour" pour le régime de Damas.
Le régime syrien a multiplié les victoires grâce à l'aide de l'Iran et du Hezbollah, mais aussi de l'armée russe qui intervient en Syrie depuis 2015 aux côtés de l'armée syrienne, l'aidant notamment à reprendre la grande majorité des territoires conquis par l'organisation jihadiste Etat islamique et d'affaiblir significativement les groupes rebelles. Aujourd'hui, le régime de Damas contrôle plus de 50% du territoire.
Le conflit en Syrie a fait plus de 350.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés depuis 2011.
Lire aussi
Deraa et Qouneitra sur le point de retomber dans l’escarcelle de Damas sans combats
En Syrie, la fin de la lune de miel entre Moscou et Téhéran
"Israël ne permettra pas le transfert d'armes de la Syrie vers le Liban", prévient Netanyahu
commentaires (9)
Hezbollah = Liban = Hezbollah
Chady
10 h 30, le 08 juin 2018