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À La Une - Repère

Qatar-Arabie saoudite et alliés : retour sur un an de crise dans le Golfe

De la mise au ban du Qatar en juin dernier jusqu'aux dernière menaces saoudiennes de ce 2 juin.

Le prince héritier saoudien, Mohammad Ben Salmane (gauche), lors d'une conférence de presse à Riyad, le 25 avril 2016, et l'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani (droite), lors du Sommet du Conseil de coopération des pays du Golfe, à Riyad, le 10 décembre 2015. Photos AFP / Fayez Nureldine

Rappel des dates-clés de la crise diplomatique sans précédent opposant le Qatar à l'Arabie saoudite et ses alliés depuis tout juste un an. 

Mise au ban

Le 5 juin 2017, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l'Egypte rompent leurs relations diplomatiques avec le Qatar. Ils lui reprochent de soutenir des groupes islamistes radicaux et de ne pas prendre assez de distance avec l'Iran, puissance régionale chiite rivale de l'Arabie sunnite.
Cette rupture s'accompagne de mesures économiques comme la fermeture des liaisons aériennes et maritimes avec le Qatar et de la seule frontière terrestre de l'émirat (avec l'Arabie saoudite). Des restrictions sont aussi imposées aux déplacements des personnes. Les bureaux à Riyad de la chaîne de télévision qatarie al-Jazeera sont fermés.


(Lire aussi : L'avocat de Trump aurait tenté de vendre son entregent pour 1 million de dollars au Qatar)


Liste noire 

Le 22 juin, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l'Egypte soumettent au Qatar une liste de 13 demandes à satisfaire dans un délai de dix jours, dont la fermeture d'al-Jazeera, la réduction des relations avec l'Iran et la fermeture d'une base militaire turque au Qatar.
Le 4 juillet, Doha estime que la liste est "irréaliste et irrecevable". Le lendemain, Riyad et ses alliés annoncent le maintien des sanctions et menacent d'en prendre de nouvelles.
Le 25, l'Arabie saoudite et ses alliés ajoutent 18 groupes et individus, qualifiés de "terroristes", à une liste noire répertoriant des entités accusées de liens avec l'émirat. La liste compte désormais près de 90 noms.


(Lire aussi : Qatar : l’Arabie et les Émirats ont-ils cherché à faire pression sur les États-Unis ? )


Contacts, mais méfiance

Le 8 septembre, l'agence de presse officielle saoudienne SPA annonce que l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, a téléphoné au prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane pour exprimer son "désir de s'asseoir à la table du dialogue".
Mais juste après, un porte-parole officiel saoudien annonce la décision de Riyad de "suspendre tout dialogue et tout contact avec le Qatar", affirmant attendre que ce dernier clarifie ses positions.
Le 5 décembre, le Koweït s'engage à poursuivre ses efforts de médiation lors d'un sommet du Conseil de coopération du Golfe (CCG), auquel assiste l'émir du Qatar, mais pas le roi Salmane d'Arabie saoudite qui y a seulement dépêché son ministre des Affaires étrangères.


Briser l'isolement  

Le 7 décembre, le Qatar signe des contrats de plus de dix milliards d'euros pour l'achat notamment d'au moins 12 avions de combat Rafale et 50 Airbus A321, lors d'une visite du président français Emmanuel Macron.
Le 10, Doha affirme qu'il paiera 6,8 milliards d'euros pour l'achat de 24 avions de chasse Typhoon britanniques, lors de la signature finale de ce contrat.

En quête de soutiens extérieurs face au boycott, le Qatar multiplie les gros contrats d'armement, avec aussi l'Italie et les Etats-Unis. Il a approuvé un projet de loi autorisant des investisseurs étrangers à détenir 100% des parts d'une entreprise.
Téhéran et Ankara aident le Qatar, notamment pour ses importations de nourriture. La Turquie a établi une base militaire au Qatar. Le 17 mai, cheikh Tamim exprime personnellement sa "gratitude" au président iranien Hassan Rohani pour avoir contribué à "réduire l'impact économique" du "siège imposé au Qatar". 


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Incidents aériens 

En janvier 2018, le Qatar accuse des avions militaires émiratis d'avoir violé son espace aérien, le 21 décembre 2017 puis le 3 janvier, et annonce avoir déposé plainte auprès de l'ONU.
Les Emirats arabes unis affirment que des avions de combat du Qatar ont "intercepté" deux de ses avions de ligne, des accusations démenties par les autorités qataries.
Depuis, les incidents aériens de ce type multiplient entre le Qatar et les Emirats, qui se rejettent la responsabilité de ces incidents en affirmant saisir systématiquement l'Organisation de l'aviation civile internationale.


Menace saoudienne 

Le 10 avril, l'émir du Qatar affirme à la Maison Blanche son rejet de tout soutien au terrorisme lors d'une rencontre avec le président Donald Trump. Louant son invité, "un ami", "un gentleman", un homme "très populaire dans son pays", M. Trump assure travailler à "l'unité" des pays du Golfe. 
Dans un premier temps, M. Trump avait clairement fait écho aux accusations de Riyad en exhortant le Qatar à arrêter "immédiatement" de financer "le terrorisme à un très haut niveau". Il avait ensuite changé de ton au cours des mois suivants.

Le 2 juin, le quotidien français Le Monde affirme que l'Arabie saoudite se dit prête à mener une "action militaire" contre le Qatar s'il ne renonce pas à acquérir le système de défense antiaérien russe S-400. Riyad a informé la France de ses intentions en lui demandant son aide pour empêcher cette acquisition, précise le quotidien.    


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