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À La Une - Arabie saoudite

La répression mine les réformes sociétales de MBS

A Riyad, l'arrestation d'une dizaine de défenseurs des droits de l'homme a été interprétée par les défenseurs des droits humains et des diplomates comme un moyen de donner des gages au courant conservateur hostile aux réformes sociétales initiées par le prince héritier.

Le prince héritier saoudien, Mohammad ben Salmane, lors d'une réunion avec le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, au siège de l'organisation à New York, le 27 mars 2018. REUTERS / Amir Levy/File Photo

La campagne de répression en Arabie saoudite visant des militantes des droits des femmes, quelques semaines avant que celles-ci ne soit autorisées à conduire, sème le doute sur la méthode assez peu lisible choisie par le prince héritier Mohammad ben Salmane pour réformer le royaume.

Nommé prince héritier en juin 2017, Mohammad ben Salmane (MBS), 32 ans, a lancé un vaste programme de réformes visant notamment à bâtir une économie moins dépendante du pétrole et à libérer les mœurs dans ce pays musulman ultraconservateur.

Mais depuis le mois dernier, une dizaine de défenseurs des droits de l'homme, majoritairement des femmes qui réclament des réformes depuis des années, ont été arrêtés pour contacts suspects avec des entités étrangères, selon les autorités saoudiennes. Les médias d'Etat les ont notamment qualifiés de "traîtres" et "d'agents de l'étranger".


(Lire aussi : Quand MBS a peur que les femmes activistes lui fassent de l’ombre)


A Riyad, l'arrestation de ces militants a été interprétée par les défenseurs des droits humains et des diplomates comme un moyen de donner des gages au courant conservateur hostile aux réformes sociétales initiées par MBS.

"C'est délicat car, jusqu'à présent, nous avons soutenu les réformes saoudiennes", souligne un diplomate étranger, ajoutant qu'avec ces arrestations, le gouvernement saoudien semblait envoyer un message contraire à celui de sa volonté de réformer le pays.

Pour le directeur de l'Arabia Foundation à Washington, ces arrestations sont une erreur et ont écorné l'image du royaume. Mais d'après lui, MBS n'a jamais prétendu que l'ouverture politique allait régler le problème. "Une tâche aussi importante, dans un pays qui comprend un spectre politique et social aussi large aujourd'hui, ne peut être accomplie que par une méthode autoritaire émanant d'en haut. Personne ne prétend le contraire en Arabie saoudite", a écrit Ali Shihabi sur Twitter le semaine dernière.

Des soutiens du prince héritier estiment, quant à eux, que Mohammad ben Salmane va devoir rassurer les conservateurs après la répression dont ont été la cible des religieux opposés aux réformes sociétales, comme l'ouverture de cinéma dans le royaume.


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La campagne de répression en Arabie saoudite visant des militantes des droits des femmes, quelques semaines avant que celles-ci ne soit autorisées à conduire, sème le doute sur la méthode assez peu lisible choisie par le prince héritier Mohammad ben Salmane pour réformer le royaume.
Nommé prince héritier en juin 2017, Mohammad ben Salmane (MBS), 32 ans, a lancé un vaste programme de...

commentaires (2)

Ça va être compliquée la vision futuriste du royaume. Défendre le minimum syndical voir "l 'insignifiant" syndical (ailleurs dans le monde les femmes conduisent des avions et même des ... Pays), ne peut être traité de trahison ! Mais quelle logique mon Dieu, quelle logique!

Sarkis Serge Tateossian

18 h 05, le 28 mai 2018

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Commentaires (2)

  • Ça va être compliquée la vision futuriste du royaume. Défendre le minimum syndical voir "l 'insignifiant" syndical (ailleurs dans le monde les femmes conduisent des avions et même des ... Pays), ne peut être traité de trahison ! Mais quelle logique mon Dieu, quelle logique!

    Sarkis Serge Tateossian

    18 h 05, le 28 mai 2018

  • PUISQU,IL FAIT LES REFORMES ON DEVRAIT LUI DONNER LA CHANCE DE LE FAIRE SANS MANIFESTATIONS ET BOUSCULADES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 17, le 28 mai 2018

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