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À La Une - Liban

Formation du gouvernement : Hariri se dit "optimiste"

Le Premier ministre désigné a mené des consultations parlementaires non contraignantes avec les représentants des différents blocs parlementaires issus des dernières élections législatives.

Le Premier ministre désigné Saad Hariri et le président de la Chambre, Nabih Berry, au siège du Parlement, le 28 mai 2018. Photo Marwan Assaf

Le Premier ministre désigné Saad Hariri, chargé par le président Michel Aoun de former un gouvernement élargi d'union nationale, a affiché lundi son optimisme à l'issue de consultations parlementaires non contraignantes qu'il a menées au siège du Parlement.

"Tout le monde fait preuve de coopération pour faciliter" cette procédure, a-t-il souligné et "toutes les parties sont d'accord sur l'importance de former rapidement le gouvernement, en raison des grands défis auxquels nous devons faire face". "Il ne fait aucun doute que toutes les parties ont pour objectif d'améliorer la situation économique nationale et de renforcer les institutions de l'Etat", a-t-il ajouté. Et de poursuivre : "toutes les parties ont le droit de demander ce qu'elles veulent et nous sommes tout à fait capable d'arriver à des accords". 

Les principaux pôles du pouvoir ont exprimé leur intention de former rapidement ce gouvernement. Mais Saad Hariri est appelé à surmonter plusieurs obstacles, dont le litige entre le Courant patriotique libre et les Forces libanaises, la représentation des sunnites proches du 8 Mars, ainsi que la représentation druze.

Dans la journée, M. Hariri s'était entretenu avec les représentants des différents blocs parlementaires issus des dernières élections législatives. Voici leurs déclarations principales à l'issue de leur réunion avec le Premier ministre désigné :


Bras de fer CPL-FL

- Gebran Bassil, chef du bloc "Le Liban fort", dont le Courant patriotique libre est la principale composante : "Nous avons le droit aujourd'hui d'obtenir un portefeuille régalien, le ministère des Finances ou de l'Intérieur, dont nous avons été privés depuis 2005". Il a demandé que les communautés alaouite et syriaque soient représentées au sein du gouvernement. Une source du CPL citée par la chaîne locale LBCI a indiqué que le bloc, qui compte 29 députés, réclamait 6 portefeuilles. La part du chef de l'Etat sera de cinq ministres "en vertu de précédents dans ce sens", a indiqué une source parlementaire du CPL à notre correspondante au Parlement Sandra Noujeim.

- Georges Adwan, député du Chouf, au nom du bloc "La République forte" des Forces libanaises qui compte 15 députés: "La représentation des FL doit être équivalente à celle du CPL au sein du gouvernement", car "les élections ont débouché sur une nouvelle configuration, les citoyens ont voté pour deux grands blocs chrétiens". ll n'a pas indiqué quelles sont les demandes du bloc en termes de portefeuilles. "Nous nous engageons à constituer la part du chef de l'Etat au sein du gouvernement", a-t-il ajouté, en référence aux ministres qui seront nommés par le président Michel Aoun. "Comment le chef de l'Etat peut prétendre avoir le droit à une part au sein du cabinet alors qu'il a mené la bataille législative du CPL?", s'interroge une source parlementaire des FL à L'Orient-Le Jour.

- Le bloc des Kataëb a indiqué qu'une autre réunion se tiendra avec M. Hariri car "c'est le programme et les priorités qui importent".

- Le bloc des députés arméniens, qui comprend trois députés, a réclamé deux portefeuilles pour la communauté arménienne - un arménien catholique et un arménien orthodoxe - au sein d'un gouvernement de 32 ministres. Selon notre envoyée spéciale au Parlement, le Tachnag réclame un portefeuille.

- Le chef du mouvement de l'Indépendance, Michel Mouawad, a exprimé le souhait que le gouvernement adopte "une stratégie de réformes, en plus d'une stratégie de défense".

- Le vice-président du Parlement Elie Ferzli : "J'ai encouragé le Premier ministre désigné à prendre en compte la présence de l'opposition au sein du gouvernement afin de ne pas paralyser le rôle de surveillance de la Chambre".


(Lire aussi : Litige FL-CPL : entre « isolement » et guerre des portefeuilles)


La représentation sunnite

- Bahia Hariri, députée de Saïda, au nom du bloc du Futur : "Nous avons insisté sur l'importance d'une formation rapide du gouvernement", et sur la nécessité d'"une représentation équitable des régions et des femmes". Une source du Futur citée par LBCI a déclaré que le parti de M. Hariri avait droit à 6 ministères sunnites. Le bloc du parti de M. Hariri, qui compte 21 députés, a perdu un tiers de ses sièges lors des législatives du 6 mai.

- Farid Haykal el-Khazen, député du Kesrouan, au nom du Bloc national, regroupant 6 députés, dont les Marada et l'ancien ministre Fayçal Karamé : "Nous réclamons deux portefeuilles, l'un pour un chrétien, l'autre pour un musulman. nous voulons un ministère important - les Travaux publics, l'Energie ou les Télécoms - ainsi qu'un autre ministère de services"."Il existe une représentation sunnite en dehors du Futur", a déclaré M. Karamé à l'OLJ.

- Le bloc du Centre indépendant, dirigé par Najib Mikati, a indiqué avoir demandé un portefeuille. "Nous avons droit d'être représenté au sein du gouvernement", a déclaré Nicolas Nahas, membre de ce bloc, à l'OLJ. "Nous n'avons aucun problème à être représenté par un sunnite", a-t-il ajouté, rappelant que M. Hariri était contre tout monopole communautaire.

- Fouad Makhzoumi, député sunnite de Beyrouth à l'OLJ : "Nous ne demandons pas de portefeuille. Nous souhaitons coopérer sur le développement de Beyrouth".

- L'ancien Premier ministre Tammam Salam, député indépendant de Beyrouth, élu sur la liste du courant du Futur : "Je suis contre le fait de précipiter la formation du gouvernement. J'encourage M. Hariri à séparer les fonctions de député et de ministre et à effectuer une rotation des portefeuilles".


(Lire aussi : Hariri sous pression des députés sunnites du 8 Mars)


Le tandem chiite et ses alliés

- Anouar Khalil, député de Hasbaya, au nom du bloc du mouvement Amal : "Nous avons demandé un ministère régalien et insisté sur l'équation 4 députés, un ministère", affirmant l'engagement du bloc envers la Constitution et le Pacte national. Le parti dirigé par Nabih Berry, qui a 17 députés, a exprimé à plusieurs reprises sa volonté de conserver le portefeuille des Finances.

- Mohammad Raad, chef du bloc parlementaire du Hezbollah : "Nous avons demandé des portefeuilles de poids que nous considérons comme nous revenant de droit". Il a insisté sur la nécessité de la création d'un ministère de la Planification, une demande exprimée ces derniers par le parti chiite. Selon notre correspondante sur place, le Hezbollah demande trois portefeuilles.

- Lors de ces consultations, Saad Hariri s'est entretenu avec Jamil Sayyed, élu à l'un des sièges chiites de Baalbeck-Hermel, ancien directeur général de la Sûreté générale et l'une des figures de la période de tutelle syrienne sur le Liban. "L'entretien avec M. Hariri était normal", a déclaré M. Sayyed, indiquant avoir évoqué la période de 2005, année de l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri. "J'ai demandé à M. Hariri que notre camp politique obtienne le ministère de la Justice qui a fabriqué les faux témoins", a-t-il ajouté, en référence aux témoins entendus par le Tribunal spécial pour le Liban (TSL), chargé de juger les responsables de l'attentat ayant coûté la vie à l'ancien chef du gouvernement et père du Premier ministre désigné. Le TSL a délivré cinq mandats d'arrêt contre des membres du Hezbollah, qui a rejeté toute paternité de l'attentat, sur lequel plane l'ombre du régime syrien. M. Sayyed lui-même a été emprisonné pendant quatre ans à la demande du TSL, qui l'a ensuite relâché pour manque de preuves.

- Assaad Hardane, au nom du bloc du PSNS (pro-syrien), a réclamé une réactivation des ministères des Municipalités, des Emigrés et de la Planification.

- Abderrahim Mrad, député de la Békaa-Ouest, a réclamé que cette région soit représenté au sein du gouvernement.

- Oussama Saad, député de Saïda (Liban-Sud), a déclaré que "le programme du gouvernement est plus important que la répartition des portefeuilles".


La représentation druze

- Teymour Joumblatt, chef du bloc parlementaire de la "Rencontre démocratique" : "Nous avons insisté sur la nécessité de former un gouvernement d'union nationale". Le fils du leader druze Walid Joumblatt n'a pas indiqué les demandes du bloc en termes de portefeuilles ministériels.

- L'émir druze Talal Arslane, au nom du bloc "La garantie de la Montagne" : "Nous avons insisté sur le fait que notre bloc doit être représenté au sein du gouvernement par un ministre druze, conformément aux résultats des élections".


Par ailleurs, Paula Yacoubian, députée arménienne-orthodoxe d'Achrafieh issue de la société civile, s'est prononcée en faveur d'un gouvernement restreint.


Le Premier ministre désigné avait débuté en fin de matinée ses consultations en s'entretenant avec le président de la Chambre, Nabih Berry. Vendredi, M. Hariri avait lancé le processus par une tournée des anciens Premiers ministres, Sélim Hoss, Najib Mikati, Fouad Siniora et Tammam Salam.

Le Premier ministre désigné a été nommé par 111 des 128 députés : 107 l'ont nommément désigné, alors que quatre députés prosyriens (trois députés du bloc du PSNS et Abderrahim Mrad) n'ont pas révélé le nom de leur candidat. Dix-sept députés n'ont nommé personne (les députés affiliés au Hezbollah et les parlementaires Jihad Samad, Jamil el-Sayyed, Oussama Saad et Paula Yaacoubian).



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commentaires (3)

Et pourquoi ne pas former un gouvernement de 128 LOL !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

sancrainte

16 h 36, le 28 mai 2018

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • Et pourquoi ne pas former un gouvernement de 128 LOL !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

    sancrainte

    16 h 36, le 28 mai 2018

  • CE NE SERA COMME D,HABITUDE QU,UN GOUVERNEMENT DE COMPROMIS... DONC INCAPABLE DE PRENDRE DES DECISIONS SANS LES BOYCOTTEURS DE COUTUME !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 54, le 28 mai 2018

  • La formation du gouvernement libanais devra tenir compte d'UN IMPÉRATIF, ET UN SEUL .

    FRIK-A-FRAK

    13 h 11, le 28 mai 2018

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