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Culture - Décoration

Philippe Aractingi, « un chevalier avec une caméra pour toute arme »

Philippe Aractingi en compagnie de Luciano Rispoli. Photo Ammar Abd Rabbo

En présence de l’ambassadeur de France au Liban, Bruno Foucher, et de nombreuses personnalités du milieu politique, artistique et de la presse, Philippe Aractingi s’est vu remettre les insignes de l’ordre des Arts et des Lettres.

« Je suis admiratif de votre travail créatif, courageux et engagé », commence par dire à l’adresse du cinéaste Luciano Rispoli, directeur adjoint de l’Institut français du Liban. « Nous saluons ce soir un artiste engagé, un humaniste, un artiste capable de changer de genre, de se renouveler et de se réinventer pour enchanter un réel et entraîner son public sur les sentiers qu’il fait le choix de défricher en les parcourant. Nous célébrons un cinéaste qui a ramené le public libanais au cinéma après de longues années de guerre. Mais aussi un amoureux du Liban, qui a eu à cœur de réconcilier son pays et ses habitants avec leur histoire, et de notre langue, ainsi qu’un défenseur de nos valeurs. »

Un bref aperçu sur le cursus riche de Philippe Aractingi, « une vocation sans appel », dira encore le conseiller de coopération et d’action culturelle, « qui commence à l’âge de 14 ans et se poursuit au gré des rencontres. Autodidacte, le réalisateur fait d’abord son stage à Londres dans une agence de publicité. Sa curiosité et son désir d’apprendre lui permettent très vite d’acquérir les bases du métier. LBC au Liban, mais aussi Envoyé spécial sur France 2 ou Faut pas rêver sur France 3, ses documentaires parcourent la planète. Aractingi est aussi un aventurier qui peut découvrir tout autant Le regard des mères que les girafes en Afrique du Sud ou l’archéologie du Sri Lanka. Sans cesse en mouvement, à la rencontre des autres, il témoigne du présent pour le futur avec notamment le documentaire De pierre et de mémoire en 1992. Pour que les images du centre-ville dévasté et transfiguré plus tard ne tombent pas dans l’oubli. En 2002, Philippe Aractingi participe à la création de la Fondation Liban Cinéma avant de commencer l’aventure des longs métrages. De Bosta à Listen en passant par Sous les Bombes et Héritages, ses films font mouche et touchent ».

Avant la remise des insignes, très applaudie, le cinéaste, ému par l’intensité du moment, répondra par un discours « moins sérieux » en racontant des histoires farfelues comme il les aime. « Quand on m’a annoncé que je serai chevalier, j’étais content car je croyais avoir un cheval. C’est avec fierté que je porte ces insignes. Je suis honoré par une France qui m’a appris mon métier, les valeurs et le sens de la rigueur. Cette France où les gens font encore la queue sous la pluie pour aller au musée. Une France où le cinéma du monde a sa place dans les salles. » Après avoir remercié Luciano Rispoli qu’il dit complice dans ce choix, le cinéaste « loukoum et oriental » trouve incroyable d’être « reconnu et honoré pour un don ». « Ce don m’a été octroyé, par une force, une énergie, poursuit-il, et j’ai tenté d’en être responsable. » Philippe Aractingi remerciera aussi sa famille et tous ceux qui ont contribué à faire de lui ce qu’il est. Et avant de devenir un vrai chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres, il enchantera le public avec cette fable, ce rêve qu’il a fait un jour. Un conte où un pays remplace, voire se mélange à un autre, sans pour autant effacer ses stigmates, et où une caméra remplace les armes. « Aujourd’hui, je ne devrai plus me battre pour les mêmes raisons mais pour les arts et les lettres, dira-t-il en conclusion. Quelle noble cause ! »



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