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Liban - Législatives 2018 - Portrait

Antoine Kalaydjian : Sauvegarder la présence chrétienne au Liban est « un devoir »

Chrétiens d’Orient et décentralisation sont les deux leitmotivs du candidat au siège arménien-catholique à Beyrouth I.

Antoine Kalaydjian.

C’est en s’impliquant dans le travail social et caritatif au sein de la communauté arménienne-catholique dont il est issu qu’Antoine Kalaydjian, candidat au siège arménien-catholique à Beyrouth I sur une liste indépendante baptisée « La Fidélité à Beyrouth », a commencé à s’intéresser à la chose publique. Plus tard, il a intégré les rangs de l’association de bienfaisance Caritas, dont il a été membre du conseil d’administration et président des commissions d’information, de communication, des ressources et juridique. 

« J’ai commencé à faire de la politique en tant que membre d’associations caritatives. La politique me hantait en permanence », explique M. Kalaydjian, qui gère par ailleurs une entreprise familiale de vente de pianos créée en 1946. À 60 ans, ce père de famille diplômé en droit se dit prêt à faire la différence au Parlement. « Mon implication dans le domaine du social, ma lecture des événements survenus dans la région et ma peur de l’avenir m’ont poussé dans la sphère publique », déclare-t-il à L’Orient-Le Jour. 

Inquiet du sort des chrétiens d’Orient, M. Kalaydjian a cofondé en 2010 l’Assemblée des chrétiens d’Orient. Il est également secrétaire général du Forum d’Orient pour la diversité, qui œuvre en faveur de la coexistence dans la région. « C’est en voyant la situation des chrétiens en Irak qui commençait à se dégrader, il y a quelques années, que j’ai eu un sursaut », confie-t-il. « L’Assemblée des chrétiens d’Orient s’occupe de trouver des moyens pour garder les chrétiens là où ils sont. Nous essayons de trouver des moyens pratiques sur le terrain pour qu’ils puissent rester dans leurs régions d’origine et qu’ils ne quittent pas leur pays », explique-t-il. 

« Il faut dire à tout le monde, surtout à nos compatriotes musulmans, à quel point la présence chrétienne en Orient est nécessaire », lance M. Kalaydjian qui prône un Liban « terre de dialogue entre les religions ». Un sujet que l’on retrouve au cœur de son programme électoral, qui appelle à « faire du Liban un centre international des civilisations et du dialogue ». 


Un indépendant en contact avec tous

Questionné sur ses positions politiques, M. Kalaydjian assure être « un indépendant en contact avec tous, sans complexes ». « Je suis proche des partis arméniens, mais je suis également en contact avec les Kataëb, le Courant patriotique libre ou le Hezbollah », assure-t-il.

Concernant la question épineuse des armes du parti chiite, il considère que le dialogue est nécessaire pour trouver solution à ce dossier. « Cette question dépasse les capacités du Liban. Il faut des discussions à un niveau international afin d’arriver à un consensus qui puisse garantir les droits de chacun, sous la tutelle de l’État », estime le candidat. 

Son programme électoral est par ailleurs principalement axé sur l’amélioration du secteur judiciaire, son « cheval de bataille » en tant que juriste de formation. « Nous avons besoin de mettre en place un État de droit et des institutions, protégé par un pouvoir judiciaire indépendant, honnête et efficace. La Constitution parle de l’indépendance de ce pouvoir, mais quand commencera-t-on à appliquer la Constitution ? » se demande-t-il, dénonçant par la même occasion « le contrôle du judiciaire par l’exécutif ». 

S’il est élu, M. Kalaydjian entend par ailleurs travailler à instaurer la décentralisation administrative et réviser et moderniser les lois liées à l’économie dans le pays. « Il faut redonner confiance dans l’économie et faire en sorte que le public et le privé travaillent conjointement », estime-t-il.

À noter que les droits de la femme et sa participation à la vie politique font également partie de ses préoccupations. « Avec force et conviction, je déclare mon appui à la participation de la femme à la vie politique et la fonction publique libanaises, d’où la nécessité de motiver les Libanaises à se lancer dans le domaine », souligne-t-il.


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C’est en s’impliquant dans le travail social et caritatif au sein de la communauté arménienne-catholique dont il est issu qu’Antoine Kalaydjian, candidat au siège arménien-catholique à Beyrouth I sur une liste indépendante baptisée « La Fidélité à Beyrouth », a commencé à s’intéresser à la chose publique. Plus tard, il a intégré les rangs de l’association de...

commentaires (2)

C,EST UNE NECESSITE HISTORIQUE ET UNE OBLIGATION !

LA LIBRE EXPRESSION

13 h 15, le 20 avril 2018

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Commentaires (2)

  • C,EST UNE NECESSITE HISTORIQUE ET UNE OBLIGATION !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 15, le 20 avril 2018

  • Mille fois bonne chance! Droiture, désintéressement, intégrité et passion de servir, ... caractérisent ce type de candidats, mais auront-ils le soutien nécessaire des partis pour gagner leur pari ? Je l'espère.

    Sarkis Serge Tateossian

    00 h 54, le 20 avril 2018

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