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Ce que l'on sait de la mission de l'OIAC en Syrie

Quelles tâches ont été imparties aux enquêteurs? Vont-ils pouvoir mener à bien leur mission? Quel impact peuvent avoir leurs conclusions ?



Les enquêteurs de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) à leur arrivée à Damas, le 14 avril 2018. REUTERS/Ali Hashisho

Les enquêteurs de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), ont débuté leur mission en Syrie après une attaque chimique présumée qui se serait déroulée le 7 avril dans la ville de Douma, près de la capitale syrienne Damas. 

Quelles tâches ont été imparties aux enquêteurs? Vont-ils pouvoir mener à bien leur mission? Quel impact peuvent avoir leurs conclusions ? 


- Qu'est-ce que l'OIAC ? -

L'OIAC, basée à La Haye, est chargée de superviser l'application de la Convention pour l'interdiction des armes chimiques. L'institution a été créée au moment de l'entrée en vigueur en 1997 de cette Convention, qui vise à éradiquer les armes chimiques à travers le monde.

Elle a obtenu le Prix Nobel de la Paix en 2013 "pour ses efforts considérables pour éliminer les armes chimiques".

Sa mission d'établissement des faits a été instaurée en 2014 "pour établir les faits entourant les allégations d'utilisation d'agents chimiques toxiques, prétendument de chlorine, (...) en Syrie".

L'OIAC a mené dans la foulée les travaux qui ont permis la destruction des stocks d'armes chimiques déclarés dans le pays.


(Lire aussi : La fessée est un plaisir qui se partage à deux, l'édito de Ziyad Makhoul)


- Quel objectif en Syrie ? -

La mission d'établissement des faits est arrivée samedi à Damas, pour enquêter sur les accusations d'un recours à l'arme chimique qui aurait eu lieu à Douma, dernier fief rebelle reconquis par le régime aux portes de la capitale syrienne.

Selon des secouristes, plus de 40 personnes ont été tuées dans cette attaque, qui aurait été menée avec du gaz de chlore et un autre agent neurotoxique semblable au sarin, d'après les estimations avancées par des experts.

Le régime a nié toute responsabilité, mais il a été accusé par les puissances occidentales qui ont mené samedi des frappes de représailles d'une ampleur sans précédent en Syrie.

La mission de l'OIAC, menée à la demande du gouvernement syrien, déterminera si des armes chimiques ont été utilisées à Douma, mais n'identifiera pas les auteurs.

Les enquêteurs de l'OIAC ont déjà tenu des réunions avec des responsables du gouvernement de Damas. Mais ils ne semblent pas avoir déjà commencé le travail sur le terrain à Douma.


- Comment travaillent les experts ? -

Les enquêteurs de l'OIAC peuvent recueillir des "échantillons chimiques, environnementaux et biomédicaux", interroger des victimes, des témoins, des personnels médicaux et même participer à des autopsies, explique l'organisation basée à La Haye.

"Il n'y a jamais de trouvaille miraculeuse. Dans la plupart des cas, aucune preuve, prise toute seule, ne sera suffisante", explique Ralf Trapp, consultant et membre d'une mission d'établissement des faits précédente.

"Les équipes de l'ONU comme celle de l'OIAC s'appuient sur les avis et le soutien du Département de sûreté et sécurité de l'ONU et leurs contacts locaux", explique M. Trapp.


(Lire aussi : Au Liban, des réactions limitées, à la mesure des frappes occidentales)


- Obstacles -

Durant ses recherches sur le terrain, la mission est escortée par des officiels syriens. Le travail des enquêteurs ne s'annonce pas aisé à Douma, où ils arriveront plus d'une semaine après les faits.

La ville, ravagée par une violente offensive du régime lancée le 18 février, a été déclarée "nettoyée" des rebelles par l'armée samedi, qui a lancé des opérations de déminage.

"Les enquêteurs chercheront aussi des preuves montrant si le site (de l'attaque) a été altéré", explique Ralf Trapp, en soulignant aussi le besoin de trouver des moyens d'authentifier d'éventuelles preuves présentées par des tierces parties.


- Quel impact -

Les puissances internationales, Etats-Unis et Russie en tête, ont réclamé une enquête sur le drame de Douma. Mais les résultats de l'OIAC n'ont pas été attendus.

Les présidents américain Donald Trump et français Emmanuel Macron ont affirmé avoir la preuve que des armes chimiques ont été utilisées à Douma, menant des frappes de représailles samedi avec les Britanniques.

La Russie a accusé les puissances occidentales de s'appuyer sur des "fabrications" pour trouver un "prétexte" à des frappes en Syrie, assurant que ses experts avaient déjà enquêté à Douma, et n'avaient rien trouvé.

Certains détracteurs des frappes occidentales ont estimé que les puissances auraient dû attendre les conclusions de l'OIAC.

Après le début de la mission, un premier "rapport de situation" doit être soumis. Le rapport final n'est pas attendu avant plusieurs semaines.


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commentaires (2)

UNE MARIONETTE MANIPULEE SELON LES BESOINS ET LES OCCASIONS DE CHACUN !

LA LIBRE EXPRESSION

17 h 27, le 16 avril 2018

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Commentaires (2)

  • UNE MARIONETTE MANIPULEE SELON LES BESOINS ET LES OCCASIONS DE CHACUN !

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 27, le 16 avril 2018

  • Dans l'incroyable imbroglio des nouvelles et déclarations qui se croisent et se contredisent sans cesse, on ne peut plus croire personne, encore moins les futurs "résultats" de l'enquête annoncée par L'OIAC. Tout cela sera truqué, malheureusement, selon les besoins du moment de tous les participants à cette sale guerre de Syrie...pudiquement qualifiée de "crise". Irène Saïd

    Irene Said

    16 h 45, le 16 avril 2018

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