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Plusieurs universités bloquées en France

Les protestataires, que le président Emmanuel Macron désigne pour nombre d'entre eux comme des "agitateurs professionnels, des professionnels du désordre", contestent les projets de réforme d'accès à l'université.

La prestigieuse université de la Sorbonne à Paris, symbole de la contestation estudiantine en Mai 1968, a été évacuée et fermée pour déloger des protestataires, une poussée de fièvre dans un climat social français qui se crispe, sans pour autant basculer vers la confrontation. Photo d'une manifestation devant l'université, le 10 avril 2018. REUTERS/Benoit Tessier

La prestigieuse université de la Sorbonne à Paris, symbole de la contestation estudiantine en Mai 1968, a été évacuée et fermée pour déloger des protestataires, une poussée de fièvre dans un climat social français qui se crispe, sans pour autant basculer vers la confrontation.

Quatre universités (sur environ 70) étaient bloquées ou fermées vendredi, et une dizaine de sites universitaires (sur 400) connaissaient de sérieuses perturbations (blocages, occupations, etc...), selon un comptage du ministère français de l'Enseignement supérieur. Un autre site à Lyon (est), fermé depuis jeudi en raison des blocages étudiants, a été évacué dans le calme tôt vendredi matin.

Les protestataires, que le président Emmanuel Macron désigne pour nombre d'entre eux comme des "agitateurs professionnels, des professionnels du désordre", contestent les projets de réforme d'accès à l'université.
Ils agissent depuis plusieurs semaines, mais le mouvement ne s'étend pas réellement, pas plus que n'apparaissent de synergies avec les autres mouvements sociaux qui secouent actuellement la France, comme celui de l'opérateur français du rail (SNCF), dont les salariés poursuivent depuis plusieurs semaines des mouvements de grève par épisode, ou même celui des "zadistes" en train d'être évacués par les gendarmes de terrains occupés à Notre-Dame-des-Landes (ouest). Une éventuelle convergence des luttes qui avaient notamment eu lieu il y a 50 ans lors des évènements de mai 68.

(Lire aussi : Contestations sociales : Macron "entend les inquiétudes" mais va continuer à réformer)



"On va rester" 
"On a va rester ici parce qu'on veut que le gouvernement nous entende. Les gens sont en colère, on le voit partout", déclare à l'AFP Natacha (prénom modifié), installée dans le site universitaire parisien de Tolbiac depuis une semaine.

Une camionnette de la police stationnait vendredi matin devant le bâtiment de la Sorbonne, fermé administrativement jusqu'à lundi. Un employé de la mairie de Paris effaçait les slogans écrits au marqueur sur la façade, notamment "Plus de libido, moins de lacrymo"...

Ces mouvements étudiants font planer des incertitudes sur les examens de fin d'année qui approchent, alors que le président Macron a prévenu qu'il n'y aurait pas de régime spécial en raison des troubles. "Les étudiants, s'ils veulent avoir leurs examens en fin d'année, c'est mieux de les réviser, parce qu'il n'y aura pas d'examens en chocolat dans la République", a-t-il dit à la télévision.

"Les présidents (d'universités, NDLR) ont un travail extrêmement difficile à faire. Ils sont sous une pression extrême parce que (...) on a rarement vu des étudiants qui veulent bloquer les examens d'autres étudiants", a déclaré la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal vendredi sur la radio France Culture.
Ceci explique les évacuations, selon elle, alors que, par tradition, les universités étaient des lieux où les interventions policières sont exceptionnelles.
Ces responsables "estiment la dangerosité de ce qui est en train de se dérouler" et doivent donc "normalement exercer le devoir de police, maintenir l'ordre public" et, "lorsqu'ils estiment qu'il peut y avoir des risques, ils doivent faire appel aux forces de l'ordre", a-t-elle ajouté.


(Lire aussi : Grèves en France: le fantasme d'une "convergence des luttes")



D'autres sites ont été évacués ces derniers jours, dont Nanterre, près de Paris, d'où était parti le grand mouvement étudiant en Mai 68. Il a rouvert au lendemain d'une intervention jugée "musclée" par les occupants, avant d'être à nouveau bloqué.

L'appel à la police "est une décision difficile" pour les présidents d'université, qui sont responsables de la sécurité, des personnels et des étudiants, souligne Frédéric Dardel, président de Paris-Descartes. "On a le pouvoir de police au sein des établissements" et "c'est très difficile à gérer".

Georges Haddad, président de Paris-1, a justifié son appel aux forces de l'ordre par "la gravité des violences" qui s'y étaient produites les jours précédents : lancers de projectiles contre les occupants par des jeunes casqués et armés de battes de baseball, découverte de cocktails Molotov dans l'enceinte du bâtiment.


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