Emmanuel Macron a déclaré lundi qu'il ne regrettait "absolument pas" ses propos sur les "fainéants" qui ont suscité de vives réactions dans une partie de la classe politique et les rangs des syndicats à la veille de la première manifestation contre la réforme du Code du travail.
Devant la communauté française d'Athènes vendredi, le chef de l'Etat a déclaré qu'il entendait réformer la France avec une "détermination absolue", assurant qu'il ne céderait rien "ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes"..
Des propos jugés "scandaleux" par la CGT, méprisants par la maire socialiste de Lille Martine Aubry et fustigés par le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon qui a appelé les "abrutis, cyniques, fainéants" à venir "tous dans la rue les 12 et 23 septembre !", jours de manifestations contre la réforme du Code du travail.
Interrogé sur ses propos lundi en marge d'un déplacement à Toulouse, Emmanuel Macron a assuré que son "discours [était] parfaitement clair".
"Les gens ont tort de vouloir déformer pour créer des fausses polémiques", a-t-il dit. "Je n'ai jamais été dans l'invective, j'aime la France et les Français."
Les fainéants "ce sont toutes celles et ceux qui pensent qu'on ne doit pas bouger", a expliqué le chef de l'Etat. "J'interpellais toutes celles et ceux qui 15 ans plus tôt avaient dit qu'en Europe ou en France on pouvait ne pas bouger et qui 15 ans plus tard se réveillent avec le Brexit, la Pologne qui nous tourne le dos, une crise européenne et des difficultés françaises."
"Je dis, oui, que celles et ceux qui pensent que nous pouvons ne rien faire, que nous avons ce luxe, que nous pouvons rester assis, se trompent profondément", a-t-il ajouté.
A la question de savoir s'il regrettait ses propos, Emmanuel Macron a répondu : "Absolument pas".
"Je ne l'ai pas fait avec l'esprit de polémique mais on ne peut pas faire avancer notre pays si on ne dit pas les choses en vérité", a-t-il dit.
Lorsqu'il était ministre de l'Economie, Emmanuel Macron avait déjà utilisé des expressions perçues comme des provocations.
Il s'était notamment excusé devant les députés après des commentaires sur les salariés "illettrés" des abattoirs Gad.
En février 2015, il avait fustigé les "fainéants" de la politique dans une attaque contre les députés socialistes "frondeurs" qui avaient obligé le gouvernement à passer en force pour faire adopter son projet de loi sur la croissance et l'activité, dans des déclarations publiées dans Le Monde.
"Je pense qu'il y a une politique de fainéants et il y a la politique des artisans", disait-il. "Moi, je fais la politique avec les artisans et les artisans, au sens fort du terme, ce sont ceux qui ont passé des jours et des nuits à travailler un texte au fond, qui savent ce qu'il y a dedans, qui peuvent en être fiers. Et il y a la politique des fainéants, qui consiste à regarder la surface de l'eau. On meurt de cela."
Devant la communauté française d'Athènes vendredi, le chef de l'Etat a déclaré qu'il entendait réformer...
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