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À La Une - Contestation

Le gouvernement français "déterminé" face à la fronde sociale

La première grève de deux jours du rail amenée à se renouveler de manière intermittente sur trois mois ; la colère enfle au sein des universités.

Des étudiants français manifestant à Marseille, le 4 avril 2018, contre la politique du gouvernement en matière de sélection pour l'entrée à l'université. Photo AFP / BERTRAND LANGLOIS

Le gouvernement français a affiché mercredi sa "détermination" à mener à bout les réformes du président Emmanuel Macron, tandis que s'achevait une première grève de deux jours du rail, paralysante et amenée à se renouveler de manière intermittente sur trois mois.

Signe de fébrilité? Les services du Premier ministre ont annoncé qu'Edouard Philippe reportait "son déplacement au Mali pour rester ce week-end à Paris", laissant entendre que l'annulation était notamment liée à la grève à la SNCF, opérateur français du rail.

Au deuxième jour consécutif de grève, la participation était annoncée en baisse par la direction de la SNCF. Selon des chiffres contestés par les syndicats, 29,7% des employés étaient grévistes "en milieu de matinée" (après 33,9% mardi). Mais trois-quarts des conducteurs restaient mobilisés. En conséquence, seul un TGV sur sept et un train régional sur cinq en moyenne, soit sensiblement la même chose que mardi, circulaient mercredi.


(Pour mémoire : Les réformes Macron à l'épreuve des manifestations)



Cet arrêt de travail de deux jours n'est que le premier épisode d'une grève en pointillé, prévue deux jours sur cinq sur une période totale de trois mois. Pour tenir le coup, une "cagnotte" de soutien aux cheminots en grève, lancée le 23 mars par une trentaine d'écrivains, réalisateurs ou encore universitaires, avait franchi la barre des 220.000 euros, mercredi en fin de journée.

Le retour à la normale doit se faire jeudi matin mais seulement "progressivement", selon la SNCF. La grève reprendra dès samedi 20h00 et jusqu'à mardi 7H55, ce qui laisse présager de nouvelles journées chaotiques pour les plus de quatre millions d'usagers du train en France.

"Pour mon employeur, la grève, ce n'est pas son problème. Il faut être à l'heure", explique Véronique, une aide à domicile de 54 ans, à la gare de Lyon-Perrache (sud-est). "Je n'ai pas trop saisi le fond de la grève mais il faut qu'ils arrêtent."

Colère dans les universités
Face à "la galère" dont témoignent les usagers, et la fronde des syndicats, le gouvernement affichait sa "détermination". La "transformation" de la SNCF sera menée "jusqu'au bout, avec une grande détermination", a ainsi déclaré le porte-parole Benjamin Griveaux.

Les syndicats de la SNCF protestent contre la réforme du rail, qui fait partie de l'ambitieux programme de réformes du président Emmanuel Macron. Cette dernière vise en particulier à abolir le statut des cheminots à l'embauche, qui prévoit notamment la garantie d'emploi à vie. Selon les syndicats, cette réforme "vise à détruire le service public" et n'est que les prémices d'une privatisation.

"Je comprends les raisons de la grève", déclare Emilie Hoertel, 39 ans, clerc d'avocat à Paris, qui fait le trajet chaque jour depuis Dijon (centre-est). "Même si ça nous arrange pas la vie, pour garder un service public qui maille le territoire, ça vaut le coup de se battre."

Agents des finances publiques, dockers retraités, postiers, étudiants... : plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés mercredi à la mi-journée à la gare Saint-Charles à Marseille (sud-est) en soutien aux cheminots et "pour défendre le service public", ont constaté des journalistes de l'AFP.


(Pour mémoire : « Je fais ce que j’ai dit » : Macron assume son style et défend ses réformes )



Dans les universités, la colère semblait également enfler. Deux d'entre elles (Montpellier et Toulouse, dans le sud) sont entièrement bloquées, selon la Conférence des présidents d'universités (CPU), par des opposants à la loi sur les nouvelles modalités d'accès à la faculté. Plusieurs autres sites, au sein d'universités, sont également fermés, notamment la prestigieuse Faculté de lettres de la Sorbonne-Université, à Paris.

Certains syndicats espèrent une "convergence des luttes" contre les réformes tous azimuts d'Emmanuel Macron, voire une répétition de la révolution sociale de mai 1968, cinquante ans plus tard.
Mais reste à gagner "la bataille de l'opinion", comme titrait le quotidien Le Parisien mercredi: c'est l'opinion qui sera "l'arbitre" du bras de fer en cours.

Pour le député Adrien Quatennens (gauche radicale), interrogé sur RFI, il y a de fait "une bataille de l'opinion à mener" pour "faire la démonstration" que les mouvements sociaux tels celui à la SNCF ne sont pas "une bataille de quelques secteurs pour eux" mais plutôt "une bataille d'intérêt général".




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