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À La Une - France

Offensive sociale de Macron, accusé d'être le "président des riches"

Le chef de l'Etat rencontre à Amiens les salariés d'une usine dont les difficultés avaient marqué la campagne présidentielle.

Le président français Emmanuel Macron (d) discutant avec François Ruffin, député de la France insoumise, et des salariés de l'usine Whirpool, à Amiens, le 3 octobre 2017. AFP / POOL / PHILIPPE WOJAZER

Le président français Emmanuel Macron a investi mardi le terrain social en allant à la rencontre des salariés d'une usine dont les difficultés avaient marqué la campagne présidentielle, se défendant de conduire une politique au seul profit des plus riches.

Le chef de l'Etat, élu en mai, avait promis de revenir dans sa ville natale d'Amiens (nord) sur le site du groupe américain d'électroménager Whirlpool où, en tant que candidat, il avait eu droit à un accueil houleux entre les deux tours de la présidentielle. Menacé à l'époque de fermeture, le site a depuis trouvé un repreneur, la société WN, qui devrait y créer 277 emplois.

C'est donc dans une ambiance nettement plus apaisée que M. Macron, vêtu d'un gilet jaune fluo, est venu discuter mardi avec les salariés et les représentants syndicaux.
Aujourd'hui, "on a un repreneur qui vient s'installer sur le site, on ne peut être que satisfait. M. Macron avait promis qu'il reviendrait, il le fait, il respecte sa promesse", s'est félicité Patrice Sinoquet, représentant du syndicat CFDT.
Le député du parti de gauche radicale La France insoumise François Ruffin s'est également félicité que les pouvoirs publics aient été "attentifs". "Mais il ne faut pas oublier les dégâts qu'a fait subir et que continue à faire subir la mondialisation", a-t-il ajouté.

Pour M. Macron, 39 ans, cette visite s'inscrivait dans un cadre plus large d'une offensive sur le plan social, après avoir été décrié récemment comme "le président des riches".
Alors que les syndicats sont en train de durcir le ton contre la réforme du Code du travail, M. Macron a également été critiqué pour son projet de réforme de la fiscalité et en particulier de l'impôt sur la fortune, qu'il veut limiter au patrimoine immobilier.

 

(Lire aussi : Premier revers électoral pour Macron, la droite confortée au Sénat)

 

Riche "très vite"
Face à la presse à Amiens, le président s'est vivement défendu de mener une politique pour les riches. "Beaucoup de gens qui dénoncent (les riches, ndlr) en sont parfois quand on regarde les statistiques parce que, dans notre pays, statistiquement, on l'est très vite", a tancé le chef de l'Etat, interpellé par une journaliste de l'AFP.

"Qui sont les gens qui investissent? Des gens qui sont prêts à prendre des risques et qui vont gagner quand, au rendez-vous de ces risques, il y a le succès", a-t-il ajouté, fustigeant "ces formules dans lesquelles les passions tristes françaises aiment s'enfoncer".
"Vous savez, pendant des années, on a bien taxé dans notre pays les gens qui réussissaient et puis on a bien rigidifié les choses sur le marché du travail. On a fait quoi ? Des bons plans sociaux avec beaucoup d'intérimaires à côté", a-t-il développé.
"Moi, je ne veux pas de ça pour mon pays et en particulier pour ma région", a dit ce natif d'Amiens.

Après son retour à Whirlpool, l'ancien ministre de l'Economie du président socialiste François Hollande devait également inaugurer mardi un nouveau site d'Amazon dans la région. L'occasion de saluer les créations d'emplois des géants du numérique qu'il veut par ailleurs taxer davantage, sachant que le même jour Amazon a annoncé l'ouverture à l'automne 2018 d'un sixième centre de distribution en France.

Séquence sociale toujours, Emmanuel Macron est ensuite attendu mercredi à Egletons (centre) sur le nouveau campus de l'Ecole d'application aux métiers des travaux publics pour parler formation et apprentissage.

"Emmanuel Macron est remonté dans les sondages en septembre mais surtout à droite et beaucoup moins dans les catégories populaires. Il a donc intérêt à prendre la parole dans ce domaine et aller au contact des citoyens, ce qui jusqu'ici lui a plutôt bien réussi", relève Jean-Daniel Levy, expert à l'institut Harris Interactive.

 

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