Une vive polémique a éclaté hier entre le président du Parti démocratique libanais, Talal Arslane, et le député Walid Joumblatt, président du Parti socialiste progressiste (PSP) et chef du groupe parlementaire du Rassemblement démocratique. Talal Arslane a publié une lettre ouverte au leader druze, se distanciant clairement de lui. « Il semble que beaucoup me considèrent comme un partenaire dans ce monopole et dans ce jeu d’intérêts auquel vous excellez, alors que je n’ai jamais prétendu vouloir y réussir », a-t-il écrit.
Dans la circonscription de Chouf-Aley, le fils de M. Joumblatt, Taymour, préside une liste avec ses alliés, les Forces libanaises (FL) et le courant du Futur, alors que M. Arslane est allié au Courant patriotique libre (CPL) dans une autre liste. En 2009, M. Joumblatt avait gardé un siège druze vide dans sa liste qui a été occupé par Talal Arslane.
Pour ce dernier, les deux hommes « ont deux approches radicalement opposées », accusant son rival de profiter de la faiblesse et des besoins de la population pour asseoir son pouvoir, alors que lui veut préserver leur dignité. Il a ajouté que M. Joumblatt « joue au persécuté » et s’en prend à lui rien que parce qu’il a refusé de s’allier à son bloc aux élections, préférant d’autres alliances, dénonçant chez son adversaire « une incapacité à fonder de vrais partenariats ».
La réponse de M. Joumblatt ne s’est pas fait attendre, sous la forme d’un tweet. « Il ne sert à rien de se lancer dans une controverse avec le prince des sermons, de l’éloquence et des maximes. Pour ma part, alors que je m’apprête à quitter la scène, je lui souhaite bien de la chance avec cette constellation de perles et d’ego. »
Dans la même veine, le député Akram Chehayeb, du bloc de M. Joumblatt, a lancé une vive attaque contre M. Arslane sans le nommer. « Nous avons tendu la main pour réaliser une vaste alliance, mais certains ont préféré la confrontation alors que d’autres ont perdu le nord, étant habitués au suivisme, a-t-il déclaré dans un meeting. Pour notre part, nous sommes des gens de principe. »
(Pour mémoire : Chouf-Aley : un message de Riyad à Joumblatt ?)
Agression de partisans PSP contre Sabaa
Par ailleurs, une nouvelle agression contre un bus du parti Sabaa par des partisans du PSP est survenue samedi dans le village de Baakline (Chouf), la seconde en une semaine à peine. Sur sa page Facebook, Sabaa a publié une vidéo de l’incident, expliquant que « des partisans du PSP ont barré la route à un bus de Sabaa, déchirant les photos de la candidate Ghada Eid, ce qui a requis une intervention des forces de l’ordre et de la police municipale ». La formation précise que « les partisans des deux camps sont restés quelque deux heures dans la rue ».
Pour la seconde fois, le PSP a publié un communiqué à la suite d’un incident de cette nature, pour « dénoncer l’agression contre Sabaa ». « Nous renouvelons notre attachement à la liberté d’expression dans les différentes régions libanaises, notamment dans la Montagne, et nous refusons toute agression contre quelque partie que ce soit, précise le communiqué. Nous ne couvrons aucun agissement de la sorte et nous comptons collaborer avec les forces de l’ordre pour prendre les mesures adéquates. »
« La fidélité des gens du Chouf »
Les candidats étaient nombreux, durant le week-end, à effectuer des tournées électorales au Chouf. Camille Chamoun, candidat au siège maronite de Chouf-Aley, s’est rendu à plusieurs événements dans sa circonscription. Le fils du président du Parti national libéral (PNL) a évoqué « la fidélité des gens du Chouf » dans ses discours.
Les FL ont pour leur part organisé un rassemblement électoral avec leur candidat Anis Nassar, en présence du député Henri Hélou. Les allocutions ont insisté sur l’importance de préserver les acquis de la réconciliation dans la Montagne.
Le secrétaire général du courant du Futur, Ahmad Hariri, a lui aussi effectué une tournée électorale dimanche au Chouf en présence des candidats du parti, le ministre Ghattas Khoury et le député Mohammad Hajjar. M. Hariri a insisté sur le fait que « l’alliance dans cette circonscription, avec les FL et le PSP, (nous) ressemble ».
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commentaires (5)
La démocratie et au Liban ? Une vraie blague .
Antoine Sabbagha
17 h 09, le 10 avril 2018