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À La Une - Contestation

En France, la grève contre la réforme des chemins de fer très suivie

"Le rail dans le dur", titre lundi le quotidien "Libération" pour résumer la situation de blocage, dont syndicats et gouvernement se renvoient la responsabilité.

Avec une quatrième journée de grève, les cheminots français maintenaient la pression lundi, jour où débute à l'Assemblée nationale l'examen de la réforme ferroviaire que le gouvernement entend mener "jusqu'au bout", malgré l'opposition des syndicats et de la gauche. Photo AFP / Philippe LOPEZ

Avec une quatrième journée de grève, les cheminots français maintenaient la pression lundi, jour où a débuté à l'Assemblée nationale l'examen de la réforme du transport ferroviaire que le gouvernement entend mener "jusqu'au bout", malgré l'opposition des syndicats et de la gauche.

Dénonçant une volonté de "détruire le service public", les cheminots ont déclenché début avril une grève marathon par épisodes de deux jours sur cinq. Entamée samedi soir, cette deuxième séquence doit s'achever mardi matin.
Un quart d'entre eux (24,9%) inscrits au planning lundi étaient en grève en milieu de matinée, contre 29,7% le 4 avril au deuxième jour de grève, selon les chiffres de l'opérateur français du rail (SNCF). Mais les conducteurs (75% de grévistes, contre 74% la semaine passée) et les contrôleurs (71%, contre 77%) restaient très mobilisés.

Le trafic reste toujours "très perturbé", mais moins que la semaine dernière : un TGV sur cinq, un train régional sur trois et un Intercités sur six en circulation.
La circulation routière a été touchée par ricochet dans la matinée en région parisienne.


(Lire aussi : Grèves en France: le fantasme d'une "convergence des luttes")


A l'ouverture des débats à l'Assemblée nationale, la chambre basse du Parlement, sur le projet de "nouveau pacte ferroviaire", la ministre française des Transports, Elisabeth Borne - qui fut directrice de la stratégie de la SNCF entre 2002 et 2007 -, a défendu lundi après-midi cette réforme "impérative" selon elle.
Elle a mis en avant un diagnostic "aussi clair qu'alarmiste", avec un modèle économique qui "n'est plus soutenable, menacé par un endettement vertigineux" de compagnie publique des chemins de fer.

La ministre s'exprimait devant les députés à un moment où, non loin de là, plusieurs centaines de cheminots et de sympathisants de leur mouvement s'étaient rassemblés pour défendre "l'avenir du service public ferroviaire", au quatrième jour d'une grève toujours très suivie.

"Le rail dans le dur", titre lundi le quotidien "Libération" pour résumer la situation de blocage, dont syndicats et gouvernement se renvoient la responsabilité.

L'exécutif ira "jusqu'au bout" de son projet, a assuré le Premier ministre Édouard Philippe dimanche. Pour lui, les grandes lignes de la réforme (ouverture à la concurrence, réorganisation de l'entreprise et fin du statut particulier pour les nouveaux embauchés) ne sont "pas négociables" et la discussion n'est possible que sur les "modalités".
"Pour mener une réforme comme celle-là, on ne peut pas compter sur la négociation", a renchéri le président de l'Assemblée nationale, François de Rugy (du parti présidentiel LREM), visant un syndicat, la puissante CGT, qui "a toujours refusé de négocier".


(Lire aussi : Le gouvernement français "déterminé" face à la fronde sociale)



"Face à un mur"
"Personne ne veut d'un conflit dur qui dure mais pour l'instant, on est face à un mur", a répliqué à la radio le patron de la CGT Philippe Martinez. Pour M. Martinez, les cheminots n'ont "aucun" autre choix que la grève : "c'est le gouvernement qui contraint à cette forme d'action".
Son homologue de la CFDT, Laurent Berger, s'est inquiété d'une guerre des mots où "chacun montre ses muscles de chaque côté", alors que, "pour l'instant, ce dont on a besoin, c'est pas tant de communication que de discussions et de négociations".

Face à cette situation bloquée, et à conflit qui a déjà coûté "une centaine de millions d'euros", selon le patron de la SNCF Guillaume Pepy, le président Emmanuel Macron va entrer dans l'arène jeudi, à l'occasion d'un entretien d'une heure avec la chaîne de télévision TF1.

Les syndicats ont de nombreux relais parmi les députés de gauche, dont la plupart soutiennent la cause des cheminots. Communistes et Insoumis (gauche radicale), en première ligne, ont déposé de nombreux amendements en vue de maintenir le statut particulier pour les nouveaux embauchés.

Outre la fin des recrutements avec ce statut, grévistes et partis de gauche déplorent la volonté du gouvernement de transformer la SNCF en société anonyme à capitaux publics et d'ouvrir le secteur ferroviaire à la concurrence.

Solidarité 
Les opposants à la réforme s'inquiètent d'une privatisation à terme de la SNCF. "Fantasme", leur répond la ministre des Transports.
En principe, les grévistes devraient faire une pause mardi matin, pour reprendre leur action jeudi soir. Mais une organisation syndicale, SUD-Rail, plaide toujours pour un mouvement reconductible chaque jour.
Pour l'heure, la SNCF prévoit un retour à un trafic "quasi normal dans l'après-midi" mardi.




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