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A Gaza, funérailles de Palestiniens tués à la frontière israélienne

L'armée israélienne assure qu'elle "ne cible pas intentionnellement les journalistes". 

Des habitants de la bande de Gaza enterraient samedi des proches tués par balles la veille par l'armée israélienne à la frontière entre Gaza et Israël lors d'une nouvelle journée de protestations qui a fait neuf morts palestiniens, dont un journaliste. Photo AFP / SAID KHATIB

Des habitants de Gaza ont enterré samedi des proches, dont un journaliste, après la mort de neuf Palestiniens dans les derniers affrontements meurtriers en date avec des soldats israéliens près de la frontière avec l'Etat hébreu.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a "salué" l'armée qui "protège (Israël) en permanence". "Ils (les manifestants) parlent des droits de l'Homme mais veulent écraser l'Etat juif. Nous ne les laisserons pas faire", a-t-il dit lors d'une fête religieuse juive dans la localité de Gan Yavne (sud).

Malgré les mises en garde israéliennes, des milliers de Palestiniens ont pris part, pour le deuxième vendredi de suite, à des protestations près de la barrière de sécurité séparant l'Etat hébreu de l'enclave palestinienne. 

Des affrontements ont éclaté, comme le 30 mars, date à laquelle la bande de Gaza avait connu son bilan le plus sanglant (19 morts) depuis la guerre de 2014 entre l'armée israélienne et le mouvement islamiste palestinien qui contrôle l'enclave.

Des manifestants ont incendié des pneus et lancé des pierres et des cocktails molotov sur les soldats, qui ont riposté en tirant des gaz lacrymogènes et à balles réelles.

Neuf manifestants ont été tués par balles et près de 500 blessés, selon le ministère de la Santé du Hamas, mouvement considéré comme "terroriste" par Israël.

Parmi eux figure le journaliste trentenaire Yasser Mourtaja qui a succombé à ses blessures infligées lors d'affrontements à l'est de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, a indiqué le ministère samedi.

Une vidéo prise au moment du transport vers l'hôpital de Yasser Mourtaja, qui travaillait pour l'agence Ain Media basée à Gaza, le montre portant une veste avec l'inscription "PRESS" (presse).


(Lire aussi : La nouvelle quête de légitimité du Hamas) 


"Tirs délibérés"

Présent à ses côtés lorsqu'il a été atteint, son frère, Motazem, a affirmé que "la cible était très clairement les journalistes". Selon le syndicat des journalistes palestiniens, cinq journalistes ont été blessés vendredi, et ils étaient, a-t-il affirmé, clairement identifiables à leur veste.

Le secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), Christophe Deloire, a condamné "avec la plus grande indignation les tirs délibérés de l'armée israélienne contre des journalistes".

De son côté, le syndicat des journalistes en Israël a réclamé des éclaircissements sur la question des journalistes palestiniens visés par les soldats, dans une lettre au chef d'état-major Gadi Eisenkot.

L'armée israélienne a assuré qu'elle "ne cible pas intentionnellement les journalistes", tout ajoutant qu'elle examinait les circonstances des tirs.

Samedi, des dizaines de proches et de confrères du journaliste ont participé à une procession entre l'hôpital et sa maison lors de laquelle son corps était recouvert d'un drapeau palestinien et d'un gilet avec la mention "PRESS".

Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a accusé Israël d'attaquer des journalistes qui essayaient de montrer la "vraie image d'un peuple opprimé sous blocus".

Dans l'après-midi, des heurts mineurs ont eu lieu à l'est de Gaza près de la frontière, où trois Palestiniens ont été blessés -dont un grièvement- par les forces israéliennes, selon le ministère de la Santé.

La désespérance dans la bande de Gaza, éprouvée par plusieurs guerres avec Israël, les blocus de l'Etat hébreu et de l'Egypte, la réclusion, la pauvreté et les pénuries, alimente la forte tension et le ressentiment.


"Meurtre illégal"

Un groupe de plus de 70 ONG internationales opérant dans les territoires palestiniens occupés a de son côté condamné le "meurtre illégal de civils à Gaza", appelant à "une enquête indépendante et transparente".

Un mouvement de protestation palestinien lancé le 30 mars et baptisé "la marche du retour" prévoit des rassemblements et campements durant six semaines près de la frontière entre Israël et Gaza pour réclamer "le droit au retour" de quelque 700.000 Palestiniens chassés de leurs terres ou ayant fui lors de la guerre qui a suivi la création d'Israël le 14 mai 1948.

Ce mouvement est censé être pacifique mais des groupes de jeunes palestiniens s'approchent de la frontière pour lancer des pierres sur les soldats et incendier des pneus. Selon Israël, environ 20.000 Palestiniens ont participé aux rassemblements de vendredi.

Le ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman, a accusé le Hamas "d'envoyer des terroristes pour porter atteinte à notre souveraineté".

Les protestations palestiniennes interviennent dans une période à risques, les Etats-Unis prévoyant de transférer vers la mi-mai leur ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem.

La reconnaissance par le président Donald Trump de Jérusalem comme capitale d'Israël a ulcéré les Palestiniens qui veulent faire de la partie orientale de la Ville sainte occupée par Israël, la capitale de l'Etat auquel ils aspirent.


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