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À La Une - Liban

Depuis Bkerké, Hariri évoque ses relations "en montagnes russes" avec Joumblatt

Le chef du gouvernement appelle à cesser de prendre en otage les élèves des écoles privées et à trouver une solution.

Le Premier ministre libanais, Saad Hariri, s'entretenant mardi 3 avril 2018 avec le patriarche maronite à Bkerké. Photo Dalati et Nohra

Le Premier ministre libanais, Saad Hariri, a reconnu mardi depuis Bkerké, où il s'est rendu auprès du patriarche maronite, Mgr Bechara Raï, que ses relations avec le leader druze Walid Joumblatt, assombries par la mise à l'écart, par le leader du Futur, d'Antoine Saad, proche du Parti socialiste progressiste (PSP) qui voulait briguer le siège grec-orthodoxe dans la circonscription de la Békaa II, étaient "en montagnes russes".

"Ma relation avec Joumblatt est en montagnes russes mais je n'en suis pas responsable", a déclaré M. Hariri, qui est arrivé en hélicoptère à Bkerké, à l'issue de son entretien avec le patriarche maronite. "Cependant, nous sommes d'accord sur les dossiers stratégiques. Le reste, ce ne sont que des détails", a-t-il ajouté.

Durant le week-end, plusieurs personnalités joumblattistes ont critiqué le choix de M. Hariri. En fin de semaine dernière, M. Joumblatt est monté au créneau pour dénoncer les efforts concertés du Premier ministre et du chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, de l’isoler politiquement.   

M. Hariri a par contre assuré que ses relations avec le chef des Forces libanaises Samir Geagea étaient "excellentes". "Je l'ai appelé hier pour lui souhaiter une bonne fête et nous allons bientôt nous rencontrer", a-t-il dit.


(Lire aussi : Békaa-Ouest-Rachaya : La mise à l’écart d’Antoine Saad pourrait-elle se retourner contre Ghattas Khoury ?)



Écoles privées
Par ailleurs, le chef du gouvernement a évoqué le dossier l'application de la nouvelle grille des salaires aux enseignants des écoles privées. "Tout le monde doit comprendre la situation délicate des établissements scolaires, des parents d'élèves et des professeurs. Il faut penser positif. Nous devons trouver des solutions et cesser de prendre les élèves en otage", a-t-il déclaré.

Plus tôt dans la journée, Mgr Raï avait reçu le ministre de l'Education, Marwan Hamadé, qui a déclaré que l'Etat ne pouvait pas assumer les frais de l'application de la nouvelle grille des salaires aux enseignants des écoles privées, comme le réclame le patriarche maronite.

Samedi, Mgr Raï avait pris la défense des écoles privées qui affirment être obligées de majorer leurs frais de scolarité afin d'accorder des augmentations aux enseignants en vertu de la nouvelle grille des salaires, appelant l'Etat à assurer les frais de la nouvelle grille.

Les enseignants du public et du privé protestent depuis plusieurs mois contre la non-application de la loi 46 sur la nouvelle grille des salaires pour la fonction publique et les écoles privées, faisant l'objet d'un bras de fer avec leurs employeurs. Le ministre de l’Éducation propose un échelonnement du financement des nouveaux salaires et la préservation des droits des enseignants. Les enseignants réclament, eux, le paiement en une seule fois des six échelons dont ils ont été privés au moment de la promulgation de la nouvelle grille des salaires.

M. Hariri a par ailleurs souligné que "la communauté internationale réclame des réformes structurelles dans l'intérêt du Liban", soulignant que "dans certains départements officiels, on utilise encore la machine à écrire".

Après un Conseil des ministres qui aura lieu mercredi, M. Hariri doit se rendre à Paris pour la conférence CEDRE, consacrée au financement du programme d’infrastructures préparé par le gouvernement libanais, qui se tiendra vendredi. 

Plus tôt dans la journée, le chef du gouvernement s'était entretenu au Grand sérail avec la coordonnatrice spéciale par intérim des Nations unies pour le Liban, Pernille Dahler Kardel, accompagnée du commandant de la FINUL, le général Michael Beary.

Dans la soirée, le Premier ministre doit inaugurer l'avenue du roi Salmane d'Arabie saoudite lors d'une cérémonie devant l'hôtel Four Seasons, dans le secteur de Zaytuna Bay, à Beyrouth. 


Aoun à Riyad pour le sommet arabe
Par ailleurs, le chef de l'Etat, Michel Aoun, a été officiellement invité au sommet de la Ligue arabe qui aura lieu le 15 avril prochain à Riyad. C'est le chargé d'affaires saoudien, Walid Boukhari, qui a transmis cette invitation au président lors d'un entretien au palais de Baabda.

Plus tôt dans la journée, M. Boukhari s'était lui aussi rendu à Bkerké pour un entretien "protocolaire" avec le patriarche. Le 14 novembre dernier, le patriarche maronite avait effectué une visite historique en Arabie saoudite, où il avait été reçu par le roi Salmane et y avait rencontré le Premier ministre Saad Hariri, qui avait annoncé quelques jour plus tôt sa démission avant de revenir sur cette décision.

Le chargé d'affaires saoudien a multiplié ces derniers jours les entretiens avec les responsables libanais, et s'était rendu vendredi à Baalbeck, dans la Békaa, dans le fief du Hezbollah. Certains, notamment dans l'orbite du Hezbollah, dénoncent une ingérence de Riyad dans les affaires intérieures libanaises.



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Le Premier ministre libanais, Saad Hariri, a reconnu mardi depuis Bkerké, où il s'est rendu auprès du patriarche maronite, Mgr Bechara Raï, que ses relations avec le leader druze Walid Joumblatt, assombries par la mise à l'écart, par le leader du Futur, d'Antoine Saad, proche du Parti socialiste progressiste (PSP) qui voulait briguer le siège grec-orthodoxe dans la circonscription de la...

commentaires (1)

Ils sont vraiment drôles , ces "certains dans l'orbite du Hezbollah" de dénoncer l'ingérence de Riyad dans les affaires intérieures libanaises ! Le Hezbollah tout entier, selon ses propres aveux, agit à 100% sous les ordres de l'Iran, officiellement mais aussi de façon plus masquée quand cela l'arrange...mais attention !... cela n'est pas de l'ingérence iranienne dans les affaires internes libanaises...c'est de l'amitié très...très dévouée ! Bon...l'essentiel est de se manifester...pour la galerie qui n'attend que cela pour se sentir exister ! Irène Saïd

Irene Said

16 h 13, le 03 avril 2018

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Commentaires (1)

  • Ils sont vraiment drôles , ces "certains dans l'orbite du Hezbollah" de dénoncer l'ingérence de Riyad dans les affaires intérieures libanaises ! Le Hezbollah tout entier, selon ses propres aveux, agit à 100% sous les ordres de l'Iran, officiellement mais aussi de façon plus masquée quand cela l'arrange...mais attention !... cela n'est pas de l'ingérence iranienne dans les affaires internes libanaises...c'est de l'amitié très...très dévouée ! Bon...l'essentiel est de se manifester...pour la galerie qui n'attend que cela pour se sentir exister ! Irène Saïd

    Irene Said

    16 h 13, le 03 avril 2018

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