Rechercher
Rechercher

Liban - Législatives 2018

Beyrouth II : La guerre verbale bat son plein

Tammam Salam, dimanche, en compagnie de Saad Hariri à Mousseitbé. Photo ANI

Le discours électoral dans la circonscription de Beyrouth II s’est transformé ce week-end en une bataille relative à l’avenir existentiel de la communauté sunnite et de son directoire, dans le cadre d’une guerre verbale qui oppose l’ancien ministre Achraf Rifi à la liste du courant du Futur, le Hezbollah faisant office dans le cadre de cette rhétorique sunnite de menace à éviter à tout prix.
Lors de l’annonce lundi de la liste électorale qu’il parraine dans cette circonscription baptisée « L’opposition beyrouthine », l’ancien ministre Achraf Rifi a tiré à boulets rouges sur ses concurrents politiques directs, le courant du Futur qui soutient une liste emmenée par le Premier ministre Saad Hariri, mais aussi contre le Hezbollah, qui parraine lui aussi une liste. « Le 6 mai prochain est appelé à devenir un jour glorieux, en réponse à la journée funeste de (Hassan) Nasrallah », a-t-il dit en allusion aux événements du 7 mai 2008 déclenchés par le parti chiite.
 « La soumission, la faiblesse, la capitulation, ce n’est pas la modération. Celle-ci est plutôt synonyme de force », a-t-il ajouté, dans une pique lancée cette fois-ci au courant du Futur, dont l’un des slogans politiques est la modération. Dans une allocution prononcée dimanche lors d’un festival pour annoncer la liste de «L’opposition beyrouthine », M. Rifi a affirmé à ce propos : « Nous représentons l’une des plus grandes communautés au Liban. Mais nous sommes devenus la partie la plus faible à cause de ceux qui ont voulu faire prévaloir leurs intérêts », a-t-il dit, dans une seconde allusion au courant du Futur. Il s’en est également pris à ceux qui l’accusaient de « s’ingérer » dans la capitale, alors qu’il est originaire du Nord. « Nous avons de tout temps été aux côtés des habitants de Beyrouth, durant les bons et les mauvais moments », a-t-il dit. L’ancien ministre s’est également attaqué au ministre de l’Intérieur, Nouhad Machnouk, qu’il a accusé « d’exploiter les services de sécurité pour poursuivre ses partisans ».
Lors d’une rencontre hier à Beyrouth, où il est candidat à l’un des sièges sunnites sur la liste du courant du Futur, M. Machnouk a appelé pour sa part ses sympathisants à « resserrer les rangs devant la ruée des listes » dans la capitale. « Certaines d’entre elles ont pour mission de ravir des voix acquises au courant du Futur pour mieux permettre au projet iranien de s’infiltrer dans Beyrouth », a-t-il dénoncé en pointant un doigt accusateur en direction du Hezbollah. Et le ministre d’inviter les Beyrouthins à ne pas permettre « à ceux qui ont perpétré le 7 mai 2008 de devenir les représentants de la capitale à l’intérieur de l’hémicycle », en votant en masse le 6 mai.
À l’occasion d’une visite à l’ancien chef de gouvernement Tammam Salam à Mousseitbé, Saad Hariri avait lui aussi affirmé dimanche que « le Liban et la communauté sunnite sont en danger ». « C’est en fonction de notre comportement que nous préservons ou dispersons la communauté », a-t-il noté. En réponse à ceux qui le critiquent pour avoir établi un dialogue avec le Hezbollah, M. Hariri a indiqué : « Il est normal que nous discutions avec le Hezbollah et les formations avec lesquelles nous ne sommes pas d’accord. » « Faut-il dialoguer avec Samir Geagea ? Je suis d’accord avec lui sur le plan stratégique. Pourquoi dialoguer avec les parties avec lesquelles vous êtes d’accord ? » a-t-il ajouté.

Le discours électoral dans la circonscription de Beyrouth II s’est transformé ce week-end en une bataille relative à l’avenir existentiel de la communauté sunnite et de son directoire, dans le cadre d’une guerre verbale qui oppose l’ancien ministre Achraf Rifi à la liste du courant du Futur, le Hezbollah faisant office dans le cadre de cette rhétorique sunnite de menace à éviter...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut