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Liban - Vie diplomatique

Raï : « Nous comptons sur la France pour éviter au Liban d’être au centre d’une confrontation entre Israël et l’Iran »

« Nous sommes confiants dans la résilience du Liban », assure Foucher.

L’ambassadeur de France Bruno Foucher, hier, à la messe à l’intention de la France, en la chapelle du siège patriarcal de Bkerké. Photo ANI

Comme il est de tradition, tous les lundis de Pâques, une messe a été célébrée à Bkerké par le patriarche Béchara Raï à l’intention de la France, en présence de l’ambassadeur Bruno Foucher et des membres du personnel diplomatique français. Le patriarche a ensuite retenu ses hôtes à déjeuner, et des toasts ont été échangés au cours du repas.

« Au nom de toute la famille patriarcale, je tiens tout d’abord à vous présenter nos plus sincères condoléances pour l’attentat terroriste qui vient de toucher la France à Carcassonne et Trèbes, dans l’Aude, a commencé par dire le patriarche. Nous saluons l’acte héroïque du lieutenant-colonel Arnaud Beltrame qui s’était livré au ravisseur en échange de la libération des otages. » Repassant ensuite certaines des racines historiques de la crise régionale, Mgr Raï a ajouté : « La violence des guerres, l’implication armée des puissances régionales et internationales, les haines confessionnelles et les déplacements forcés des populations par millions vers les pays alentour et vers l’Europe nous rappellent avec crainte la période de l’effondrement de l’Empire ottoman, allant du milieu du XIXe siècle jusqu’au Traité de Lausanne en 1923 ; ce long cycle que le fameux diplomate et explorateur norvégien Nansen avait qualifié, dans son discours à l’ouverture de la Conférence de Lausanne, de “séparation des peuples”, n’ a pas arrêté de se produire au Levant : en Palestine en 1947, à Chypre en 1974, au Liban à partir de 1975 et jusqu’à 1990, aujourd’hui en Irak et surtout en Syrie. »

« Je rappelle ici avec fierté, a-t-il conclu, et en dépit de toutes les difficultés rencontrées depuis, que la France et le patriarcat maronite ont pris le pari contraire en 1920, celui de la coexistence égalitaire et libre des communautés en créant le Grand Liban. »


(Diaporama : Les catholiques du Liban célèbrent la fête de Pâques : les images)


Inquiétudes
 En revanche, le patriarche maronite n’a pas hésité à faire part de certaines inquiétudes. « Encore une fois, a-t-il insisté, nous comptons sur le soutien de la France pour œuvrer avec nous afin d’éviter que le Liban ne devienne un centre de crise et de confrontation entre Israël et l’Iran, et que son économie et son système politique ne s’écroulent sous les nombreux fardeaux accumulés depuis les années 1990, mais amplifiés par les multiples crises régionales, le déferlement des déplacés jusqu’à atteindre 1 700 000 personnes. Tout ceci a fait que le pays se trouve à un croisement de chemins qui nous mènera soit vers le salut si nous avons le soutien international (…), soit vers une crise encore plus aiguë, pour manque de responsabilité de la part des dirigeants et des responsables politiques. »
 
Des raisons d’espérer
Pour sa part, l’ambassadeur Bruno Foucher a affirmé : « Malgré les crises auxquelles le Liban fait face, la dynamique politique dans laquelle s’est engagé le pays offre de nombreuses raisons d’espérer. Nous saluons particulièrement l’organisation d’élections législatives qui se tiendront le 6 mai prochain (…). La France est confiante dans la résilience du Liban (…). Dans les instances internationales, nous continuerons à nous tenir aux côtés du Liban, comme nous l’avons fait en fondant le Groupe international de soutien, garant du consensus international en faveur de la stabilité du Liban, comme nous le faisons en tant que membres permanents du Conseil de sécurité, pour défendre l’indépendance, la souveraineté et la sécurité du Liban ; comme nous le faisons au Liban-Sud à travers notre engagement au sein de la Finul (...). »

Après avoir rappelé qu’à la Conférence de Rome, le 15 mars, la France s’est engagée à ouvrir une ligne de crédit de 400 millions d’euros au bénéfice des forces armées libanaises, le diplomate s’est dit aussi « particulièrement sensible aux efforts entrepris par les autorités libanaises pour poursuivre l’impérieux travail de modernisation de l’État et de l’économie libanaise », et la réforme d’une administration et d’un appareil d’État « délivrés de la corruption et de la collusion ».



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Comme il est de tradition, tous les lundis de Pâques, une messe a été célébrée à Bkerké par le patriarche Béchara Raï à l’intention de la France, en présence de l’ambassadeur Bruno Foucher et des membres du personnel diplomatique français. Le patriarche a ensuite retenu ses hôtes à déjeuner, et des toasts ont été échangés au cours du repas.« Au nom de...

commentaires (2)

LA FRANCE N,A POINT D,EMPRISE NI SUR L,UN ET NI SUR L,AUTRE... CHER PATRIARCHE !

LA LIBRE EXPRESSION

18 h 27, le 03 avril 2018

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Commentaires (2)

  • LA FRANCE N,A POINT D,EMPRISE NI SUR L,UN ET NI SUR L,AUTRE... CHER PATRIARCHE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 27, le 03 avril 2018

  • De 1250 à 1254, Louis IX ou Saint-Louis passa quatre années au Liban au cours desquelles il avait déclaré : "Vous les Libanais, vous êtes les Petits-Français de l'Orient". Depuis ces années-là, la France est considérée comme la "tendre mère" du Liban.

    Un Libanais

    12 h 50, le 03 avril 2018

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