Environ 20.000 civils ont fui jeudi la partie rebelle de la Ghouta orientale près de Damas, après avoir été soumis depuis près d'un mois à des bombardements ravageurs et subi pendant cinq ans un siège asphyxiant du régime syrien de Bachar el-Assad.
Sept ans jour pour jour après le début du tragique conflit syrien, le régime de Bachar el-Assad, soutenu par son indéfectible allié russe, semble sur le point de reprendre la totalité de ce dernier fief rebelle aux portes de Damas, sa place forte.
Dans cette guerre complexe aux multiples acteurs, un autre exode a eu lieu dans le nord-ouest du pays, avec la fuite de 30.000 civils de la ville d'Afrine, cible de bombardements de l'armée turque qui veut en déloger des combattants kurdes qu'Ankara qualifie de "terroristes".
Dans la Ghouta orientale, le régime appuyé militairement par Moscou a lancé le 18 février une offensive aérienne d'une rare intensité suivie d'un assaut terrestre avec l'objectif déclaré de reprendre coûte que coûte l'enclave rebelle, qu'il a morcelée pour affaiblir les groupes rebelles.
Il en contrôle désormais plus de 70%, après la reprise totale de la localité de Hammouriyé, au prix d'un sanglant coût humain, outre les destructions colossales: plus de 1.260 civils, dont plus de 250 enfants, ont été tués et plus de 4.800 blessés, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Si l'intensité des bombardements a relativement baissé jeudi, au moins 12 civils ont encore péri sous les bombes du régime, a indiqué l'OSDH.
A pied, à moto ou en voiture, des familles syriennes épuisées et affamées ont quitté Hammouriyé et ses environs vers des zones gouvernementales, laissant derrière elles des proches et des maisons détruites par les bombardements du régime. "Nous avons énormément souffert, il n'y avait plus de nourriture ni de médicaments et nous passions de longues heures dans les sous-sols", dit à l'AFP Hania Homs, 30 ans, à un barrage tenu par le régime. "Nous avons abandonné notre maison. J'ai même laissé ma fille sous les décombres", raconte Ismaïl, 46 ans. "Je n'ai pas réussi à la retirer"!
Selon l'OSDH, près de 20.000 civils ont été évacués de Hammouriyé et de localités environnantes, l'exode le plus massif depuis le 18 février de l'enclave rebelle où quelque 400.000 civils subissaient un siège asphyxiant imposé en 2013 par le régime. L'ONU a néanmoins affirmé que le nombre des départs n'était "pas connu, pas plus que les destinations". Selon le gouverneur de la banlieue de Damas, Alaa Mounir Ibrahim, "plusieurs centres d'accueil provisoires ont été aménagés" dans des localités proches de la capitale, dont celle d'Adra, sous contrôle du régime.
Pour le troisième jour consécutif, près de 250 personnes, dont 40 malades, ont par ailleurs été évacuées de la ville rebelle de Douma. Et un nouveau convoi d'aide alimentaire est entré dans cette ville, accompagné du président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Peter Maurer.
Au cours de la guerre, le régime a souvent recours à la stratégie de siège et de bombardements massifs des zones insurgées pour les reprendre. Les rebelles dénoncent eux un "déplacement forcé de la population" et un "crime de guerre".
C'est grâce à l'appui militaire russe depuis 2015 que le régime Assad, alors en mauvaise posture, a réussi à enchaîner les victoires, parvenant à reprendre le contrôle de plus de moitié du pays. Jeudi, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a affirmé que les forces russes continueraient d'aider les prorégime: "Nous continuerons à combattre les terroristes, nous les vaincrons". Russie et régime syrien désignent par "terroristes" tous les opposants armés à M. Assad.
Le rôle russe a de nouveau été critiqué par les Etats-Unis. "La Russie est moralement complice et responsable des atrocités d'Assad", a dit le Pentagone. Le temps est venu d'agir contre la Russie par des mesures "politiques et économiques sérieuses", a indiqué le conseiller de Donald Trump à la sécurité nationale, le général H.R. McMaster.
(Lire aussi : "C'était l'enfer sur terre" : premières évacuations de civils de la Ghouta)
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commentaires (2)
Quelle chance qu'ont les turcs d'erdo l'hypocrite , il possède des armes qui évitent les civils et ne touchent que les combattants kurdes . On se demande même où est ce quil achète ce genre d'armes. Sûrement pas aux russes en tout cas ETA t donne que celles de russes ne touchent que des civils et des hôpitaux , lol. Un sot attend toujours de rire et rire très fort. Bienheureux les pauvres d'esprit.
FRIK-A-FRAK
12 h 09, le 15 mars 2018