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Liban - Cérémonie

À Dar el-Amal, une remise de diplômes sous le signe de l’autonomisation

La cérémonie organisée récompense les participants aux cours de formation accélérée de l’ONG.

Une lauréate recevant son diplôme des mains de Nabil Kahalé, président du conseil municipal de Sin el-Fil, entouré d’Emmanuelle Lamoureux, ambassadrice du Canada, et de Habib Hatem, président de Dar el-Amal. Photo Dar el-Amal

La salle se remplit et les derniers réglages s’opèrent sous l’œil attentif de Hoda Kara, directrice de Dar el-Amal, une ONG luttant contre la marginalisation, notamment celle des femmes. Elle tient à ce que la cérémonie se déroule sous les meilleurs auspices. C’est en effet un grand jour pour la vingtaine de personnes, des jeunes femmes en majorité, qui ont bénéficié des cours de formation de l’ONG et vont se voir décerner leur diplôme.

Ces jeunes ont en commun de devoir lutter contre l’exclusion économique et sociale. « Nous ne faisons aucune discrimination et les bénéficiaires de Dar el-Amal comprennent des Libanais, des Syriens comme des Palestiniens », souligne Hoda Kara.

Dar el-Amal s’est donc donné pour mission de les réhabiliter et les réintégrer dans la société par différentes formations : formation professionnelle, ateliers de sensibilisation aux droits civiques ou encore séances d’apprentissage de l’estime de soi. La diversité des diplômes distribués témoigne de la richesse des enseignements proposés par l’association. 

Emmanuelle Lamoureux, ambassadrice du Canada et marraine du projet, et Habib Hatem, président de Dar el-Amal, ont rappelé la nécessité de continuer la lutte contre la marginalisation, quand une femme sur trois subit des violences dans le monde. Ils ont tour à tour décerné aux participants leurs diplômes. Ce rite de passage, Habib Hatem souhaitait l’ouvrir à celles et ceux qui pensaient ne jamais y avoir droit. « Pour moi, il n’y a pas de chemin de vie ayant plus de valeur que d’autres, et à ce titre il est naturel que ces jeunes soient traités de manière similaire », dit-il à L’OLJ. La fierté de ces jeunes lauréats, brandissant leurs diplômes après de longues photographies, est la preuve que l’opération est réussie.

Au lendemain de la onzième Journée mondiale pour la justice sociale, l’occasion est parfaite pour démontrer que cette notion n’est pas qu’un vœu pieux, mais qu’au niveau local des initiatives voient le jour. L’ONG Dar el-Amal compte en effet presque cinquante ans d’activité, s’associant avec d’autres organisations internationales telles que l’organisation suédoise Diakonia ou des gouvernements étrangers parmi lesquels le Canada fait figure de partenaire privilégié.


Un combat pour la dignité

Après toutes ces années, le but de l’ONG n’a pas changé : protéger les droits des femmes et des enfants faisant face à des situations de violence, de mauvais traitements, d’exploitation, d’abus sexuels, sans distinction de nationalité.

L’organisation mène un travail de profondeur pour aider ces personnes à reconstruire leur confiance en elles, à acquérir de nouvelles compétences, les mener à leur autonomisation et leur pleine insertion dans la société. L’enjeu est de taille, notamment dans le contexte du marché du travail dont il faut apprendre à maîtriser les codes.

Les activités menées pour atteindre ces objectifs sont variées et témoignent de la volonté de l’organisation de s’attaquer au problème de l’exclusion sous toutes ses dimensions. Il est proposé aux participants de l’encadrement psychosocial par des professionnels, des sessions de maintenance téléphonique ou d’informatique ou encore des ateliers de sensibilisation aux droits civiques et des suivis médicaux.

L’ONG n’hésite pas à élargir son public pour résonner là où les droits humains ne sont pas forcément entendus. L’organisation intervient ainsi dans les prisons où l’objectif est d’améliorer les conditions de vie des femmes prisonnières tout en les préparant à leur future réinsertion. Dar el-Amal donne aussi de sa voix à ceux qui ne sont pas encore aptes à en avoir. Elle a ouvert des centres à Nabaa et à Sabra pour s’occuper sans discrimination des enfants qui socialement, économiquement ou psychologiquement sont en difficulté.

Enfin, dernier élément mais non des moindres, la famille est au centre du projet, puisque son accord et son soutien sont la pierre angulaire d’une réinsertion réussie. Au Liban, où le taux d’analphabétisme atteint 7 %, il est important d’impliquer les familles, afin qu’elles prennent conscience qu’une éducation minimale est nécessaire pour que leurs enfants soient en capacité de s’autonomiser civiquement et financièrement.

« Sauvegarder les droits des autres est la plus noble et belle finalité d’un être humain. » La citation du poète Gibran Khalil Gibran pourrait être le slogan de Dar el-Amal tant cette organisation s’attelle à cette tâche avec ferveur. Une ardeur synonyme de succès, puisque les centres Dar el-Amal fleurissent déjà dans tout le Liban, à Beyrouth, Choueifae mais aussi à Tripoli où plusieurs pourraient voir le jour.


Pour mémoire

Remise de diplômes à la prison de Baabda à des prisonnières formées par Dar el-Amal


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