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Lifestyle - This is America

L’art du portrait officiel selon les Obama : « Shock and Awe »

Une représentation officielle est traditionnellement solennelle, pompeuse et quelque peu pontifiante, mais pas quand on est le président Barack Obama et la First Lady Michelle Obama.

Les Obama dévoilant leurs portraits respectifs au Smithonian’s National Portrait Gallery, à Washington. Jim Bourg/Reuters

De mémoire de chef d’État américain, on n’avait vu un tel accrochage. Pour l’histoire, le 44e président américain Barack Obama et son épouse Michelle devaient à leur tour se plier à l’exercice du portrait officiel pour figurer auprès de leurs prédécesseurs à la National Portrait Gallery à Washington. Ils se sont soumis à ce passage obligé non sans créer la surprise et le buzz au moment de dévoiler ces portraits totalement inhabituels, un an après leur départ de la Maison-Blanche, comme il est de coutume : le président est comme entouré d’une forêt de feuillage piquée de quelques fleurs ; la First Lady, elle, est assise, le regard direct, vêtue d’une robe blanche ample aux motifs géométriques inspirés de Mondrian signée de la créatrice Michelle Smith de la marque Milly. Ce n’est certes pas ce que l’on attendait, mais le résultat, à la fois sobre et nouveau, n’en était pas moins applaudi, même si, bien évidemment, contesté par les traditionalistes et les conformistes.

Ces portraits sont les Obama tels qu’en eux-mêmes. Le premier couple présidentiel noir, tourné vers l’avenir, prônant la tolérance et la diversité. Ils ont créé un autre précédent en choisissant de prendre la pose devant deux jeunes peintres noirs, Kehinde Wiley et Amy Sherald : aucun artiste de cette communauté n’avait jusque-là été sollicité pour une telle tâche.

Les phases de la vie du président Obama en fleurs
L’un et l’autre de ces peintres ont bousculé les normes traditionnelles du genre et ont œuvré avec un mélange de réalisme et de symbolisme, restituant avec puissance l’univers de leurs modèles. Des images fortes, qui contrastent avec l’habituelle galerie très politiquement correcte des précédents présidents, et qui dégagent de vibrants messages à la fois politiques et personnels.

C’est un peintre new-yorkais afro-américain, ouvertement gay, Kehinde Wiley, connu pour avoir revisité avec une inspiration naturiste la grande tradition des portraits, qui a saisi le président Obama en soulignant avec précision son esprit vif et son dynamisme. Trempant ses pinceaux dans un symbolisme clair et net, il l’a donc visualisé assis sur un fauteuil en bois dans un environnement d’un dense feuillage vert, parsemé de quelques fleurs. Une flore correspondant aux lieux géographiques liés aux différentes phases de sa vie. Le chrysanthème est la fleur de l’lllinois – sa capitale Chicago ayant été déterminante dans la carrière politique de Barack Obama – le lis bleu africain est une référence au Kenya, pays de son père, et le jasmin, c’est Hawaï où il a grandi.

Les tissages de l’Alabama sur la robe de la First Lady
Vue par une peintre également afro-américaine et quadragénaire nommée Amy Sherald, originaire de la ville de Baltimore, Michelle Obama, elle, se détache d’un fond bleu uni et serein. Assise, le regard franc, elle émerge des plis d’une ample robe longue ponctuée de motifs géométriques noirs et blancs. Rien à voir avec les précieuses tenues de grand soir qu’elle arborait aux grandes occasions. Ici, la sienne, découpée dans de la simple popeline et comportant deux poches, est garnie d’appliques à la manière des tissages. Plus précisément, ceux réalisés à la fin du XIXe siècle par une communauté noire isolée de l’Alabama, les Gee’s Band. Cette robe a été choisie dans la collection prêt-à-porter printemps/été 2017 de Michelle Smith. Un style reflétant l’identité de la femme-engagée qu’a été la First Lady, toujours prête à l’action, féminine avec ses légendaires bras bien musclés.

En dévoilant ces œuvres, la directrice de la National Portrait Gallery, Kim Sajet, a précisé : « Chaque portrait commissionné implique quatre personnes, le modèle, l’artiste, le responsable du projet et les visiteurs. In fine, les trois premiers vont tirer leur révérence. Ne restera que le public qui aura tout le loisir de se faire une opinion durant les 362 jours ouvrables par an de ce musée. »

Qu’il apprécie ou pas, le public ne peut ignorer que l’accession de Barack Obama au pouvoir, premier président noir à la Maison-Blanche, est un tournant historique de la vie du pays. Et que son portrait officiel ne pouvait que couler de cette même source, provoquant « Shock and Awe ». Une grande admiration.



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