L'entrée des forces syriennes pro-Assad dans l'enclave d'Afrine pour prêter main-forte aux forces kurdes aurait de "graves conséquences", a déclaré mercredi le porte-parole du président turc Recep Tayyip Erdogan.
"Toute tentative visant à soutenir (...) l'organisation terroriste YPG signifiera qu'ils se rangent directement au côté d'organisations terroristes et deviendront donc des cibles légitimes à nos yeux", a insisté Ibrahim Kalin lors d'une conférence de presse.
L'armée turque a lancé le 20 janvier une offensive contre l'enclave d'Afrine, frontalière avec la Turquie, pour chasser les milices kurdes des Unités de protection du peuple (YPG), qu'elle considère comme terroristes.
Dans la nuit de mardi à mercredi, l'armée turque a bombardé la zone d'Afrine, où des milices pro-Assad étaient entrées quelques heures plus tôt pour prêter main-forte aux forces kurdes, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'homme, organisation basée à Londres qui suit le conflit syrien grâce à un réseau de correspondants sur le terrain.
D'après le porte-parole du président turc, un convoi de 40 à 50 véhicules transportant des forces pro-gouvernementales syriennes a dû rebrousser chemin sous les tirs d'artillerie de l'armée turque et l'Armée syrienne libre (ASL). Mais un commandant de l'alliance pro-Damas a déclaré mardi soir que ses hommes avaient repris leur progression et qu'ils se trouvaient bien dans l'enclave d'Afrine.
L'agence de presse officielle syrienne Sana a rapporté mercredi que de nouveaux renforts pro-Assad étaient arrivés à Afrine pour soutenir les populations confrontées "à l'agression continue du régime turc". Les médias officiels syriens qualifient les combattants prorégime de "forces populaires" tandis que les YPG évoquent des "unités miliaires" envoyées par le gouvernement syrien pour se déployer le long de la frontière avec la Turquie.
Cette confrontation entre Damas et Ankara complique un peu plus le jeu d'alliances dans le nord de la Syrie où sont présents la Turquie, les rebelles et l'armée syrienne, les milices chiites soutenues par l'Iran, les combattants kurdes et la Russie et les Etats-Unis.
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commentaires (3)
LE TURC JOUE AVEC LE FEU. IL N,EST PAS BIZARRE QU,ON ASSISTE PROCHAINEMENT A UNE CONFRONTATION DE LA TURQUIE AVEC LA SYRIE ET PUIS AVEC L,IRAN... L,ESCALADE EST EN VUE A CAUSE DES AVENTURES TURQUES DANS LA REGION...
LA LIBRE EXPRESSION
00 h 07, le 22 février 2018