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À La Une - Liban

La visite de Tillerson au cœur du Conseil des ministres

Un plan de traitement des décharges sauvages approuvé.

La visite du secrétaire d’État américain Rex Tillerson au Liban, au cours de laquelle il a violemment attaqué le Hezbollah, était jeudi au cœur du Conseil des ministres qui s'est tenu dans l'après-midi à Baabda. Photo Dalati et Nohra

La visite du secrétaire d’État américain Rex Tillerson au Liban, au cours de laquelle il a violemment attaqué le Hezbollah, était jeudi au cœur du Conseil des ministres qui s'est tenu dans l'après-midi à Baabda, en présence du président libanais, Michel Aoun, et du Premier ministre, Saad Hariri.

Lors d'une visite de quelques heures à Beyrouth, M. Tillerson a qualifié le parti chiite libanais de "groupe terroriste" et affirmé que son engagement "dans les conflits régionaux" menace "la sécurité du Liban" et a des "effets déstabilisateurs sur la région".

"Nous avons informé le côté américain de la position du Liban en ce qui concerne le mur (que construit Israël à la frontière) et les eaux territoriales, a déclaré M. Aoun. Il y a une volonté de poursuivre les discussions pour trouver des solutions".  "La position du Liban découle de la réunion tripartie à Baabda", a-t-il ajouté en précisant que "M.Tillerson était à l'écoute et compréhensif".  Le chef de l'Etat a en outre indiqué avoir discuté avec M. Tillerson de l'arrêt des aides apportées par les USA à l'UNRWA. "Cela aura des répercussions négatives sur la situation des Palestiniens au Liban", a déclaré le président libanais. 


"Les Américains sont les derniers à avoir le droit de parler de terrorisme parce que c'est l'administration américaine qui a créé le terrorisme en Amérique latine, c'est elle qui parraine le terrorisme israélien en Palestine, et c'est elle qui a créé Daech (acronyme arabe de l'EI) et al-Nosra (ex-branche d'el-Qaëda en Syrie), a déclaré avant la réunion du gouvernement le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohammad Fneich (Hezbollah), accusant les États-Unis de se trouver en Syrie "en tant que force d'occupation".

Pour sa part, le ministre d'État pour les Affaires du Parlement, Ali Kanso (prosyrien), a salué avant d'entrer en réunion "l'unanimité" des parties libanaises sur la nécessité "de rester attachés à nos droits territoriaux et maritimes". "Le Liban peut obtenir ses droits en se basant sur le triptyque armée-peuple-résistance", cher au Hezbollah, a-t-il ajouté. M. Kanso a en outre accusé M. Tillerson d'avoir voulu donner aux "Libanais deux choix : soit de se passer de leur droits territoriaux et maritimes soit de se passer de leur résistance". "Le Liban ne se passera d'aucun", a-t-il ajouté.  

Le Liban a officiellement signé vendredi dernier les contrats d'exploitation des hydrocarbures offshore du pays. Une signature qui met fin au premier volet d'un feuilleton qui aura duré plusieurs années. Le 31 janvier, le ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman, a accusé le Liban de "provoquer" Israël en lançant les procédures pour l'exploitation des ressources offshore dans un bloc proche de ses frontières. 

Le ministre de la Santé publique, Ghassan Hasbani, a indiqué que son parti, les Forces libanaises, allait demander "certaines clarifications concernant les positions de l'Etat libanais par rapport au bloc 9". 

Il y a quelque jours, l’émissaire du département d’État, David Satterfield, avait proposé une formule de compromis au sujet du bloc 9 à savoir que la compagnie chargée de l’exploration des hydrocarbures offshore verse au Liban les deux tiers de ses ventes et le tiers à Israël, en attendant que le conflit frontalier soit réglé, selon notre correspondant au palais Bustros Khalil Fleyhane. Une proposition sur laquelle les dirigeants libanais ont exprimé des réserves. 


Budget

Le président libanais a souligné, lors du Conseil des ministres, la nécessité d'adopter le budget et réclamé que les ministères réduisent leurs dépenses sans tarder.  Le Premier ministre, Saad Hariri, a demandé à toutes les administrations et institutions publiques de réduire de 20% leurs prévisions de dépenses pour le projet de budget de 2018, qui n'a toujours pas été adopté.

Le Liban a adopté en octobre 2017, et avec dix mois de retard sur le calendrier prévu par la Constitution, sa première loi des finances après douze années passées sans budget d'État en raison de tensions politiques. Si cette adoption avait été saluée, notamment par les agences de notation financière, le Liban a déjà pris du retard dans le processus d'adoption du budget pour 2018, alors que l'avant-projet préparé par le ministère des Finances n'a toujours pas été transmis au gouvernement. 

Le Premier ministre a indiqué qu'il allait convoquer un Conseil dse ministres pour que soient discutées les réformes économiques à la veille des conférences internationales de soutien qui doivent avoir lieu prochainement. 


Nominations

Par ailleurs, le gouvernement a nommé deux nouveaux directeurs généraux pour l'office des eaux de Beyrouth, du Mont-Liban, de la Békaa, du Sud, du Nord et du Litani et pour la bibliothèque nationale. Les ministres FL ont contesté les nominations parce qu'elles n'avaient pas été prévues à l'ordre du jour."Il y a un nouveau mécanisme pour faire passer des nominations en douce", a déclaré, de son côté, le ministre des Travaux publics, Youssef Fenianos, représentant le courant des Marada de Sleiman Frangié, en sortant du Conseil. 

"J'ai proposé ces nominations en raison des vacances à ces postes et j'en ai la prérogative. Si quelqu'un les rejette il peut contester", a répondu le ministre de l’Énergie et de l'Eau, César Abi Khalil. 

Décharges 

Un plan de traitement des décharges sauvages a enfin été approuvé, rapporte la chaîne LBCI . Ce plan a été présenté par le ministre de l’Environnement, Tarek el-Khatib, et vise à fermer et réhabiliter les décharges sauvages du pays. M. Khatib avait annoncé, dès la semaine dernière, qu’il allait demander un budget de 20 millions de dollars à cette fin. 

Les décharges sauvages sont presque au nombre de mille dans les différentes régions : selon les chiffres du ministère de l’Environnement et du PNUD, relayés récemment dans un rapport de Human Rights Watch sur l’incinération en plein air des déchets, il y a 941 décharges sauvages sur l’ensemble du territoire, dont 617 pour les déchets municipaux, et plus de 150 qui sont régulièrement en feu.


Electricité
Au sujet de l'électricité, le président libanais a réclamé qu'une solution soit trouvée rapidement. "Je ne veux plus entendre des discours et des commentaires, je veux une réponse (...). Il est inacceptable que l'on tienne une autre réunion gouvernementale sans qu'il y ait une décision concernant l'électricité, a-t-il lancé. Chaque fois que nous réclamons une solution, on nous accuse de conclure des bazars". M. Hariri est alors intervenu en proposant la convocation de la commission ministérielle concernée par le dossier de l'électricité pour qu'un rapport final soit présenté au Conseil des ministres.     


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