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À La Une - Conflit

Ankara accusé de recourir à la "force meurtrière" pour refouler les Syriens

HRW appelle la Turquie à accueillir "les milliers" de réfugiés.

Une épaisse fumée noir émane du nord d'Afrine, en Syrie, suite aux bombardements turcs dans la région. AFP / Delil souleiman

Human Rights Watch a dénoncé samedi l'usage d'une "force meurtrière" par les gardes-frontières turcs pour refouler les demandeurs d'asile syriens, et appelé Ankara à accueillir "les milliers" de personnes qui fuient notamment les combats à Idleb et l'offensive turque contre Afrine. Selon l'ONU, le nombre de déplacés fuyant l'offensive des troupes gouvernementales syriennes dans la province d'Idleb (nord-ouest de la Syrie) s'est élevé à 272.000 personnes depuis le 15 décembre. 

De nombreux Syriens ont tenté de franchir la frontière vers la Turquie, mais ils ont été la cible des gardes-frontières "qui ont tiré aveuglément et refoulé les demandeurs d'asile", affirme HRW.
La Turquie accueille sur son sol 3,5 millions de réfugiés ayant fui le conflit qui fait rage depuis près de 7 ans en Syrie, mais elle essaie depuis août 2015 de refouler toute personne qui chercherait à entrer dans le pays par sa frontière sud.
"Les Syriens qui fuient vers la frontière turque en quête de sécurité et d'asile sont renvoyés de force: ils sont la cible de coups de feu ou victimes d'abus", a dénoncé Lama Fakih, directrice adjointe du Moyen-Orient à HRW. 

L'ONG se base sur les témoignages recueillis auprès de 16 Syriens ayant réussi à franchir la frontière par voie clandestine entre mai et décembre 2017. Treize d'entre eux ont dit avoir été la cible de tirs lors de leur fuite, précisant avoir été témoins de la mort d'au moins dix personnes, dont un enfant. Ils ont, par ailleurs, affirmé avoir payé "entre 300 et 8.000 dollars par personne pour atteindre la Turquie, épuisant ainsi leurs ressources", selon HRW.
Des cas de maltraitance ont également été relevés à l'encontre des demandeurs d'asile, dont l'absence volontaire de toute assistance médicale à des personnes nécessiteuses. 

"Alors que les combats à Idlib et Afrine déplacent de plus en plus de civils, le nombre de Syriens piégés le long de la frontière et prêts à risquer leur vie pour atteindre la Turquie ne fera qu'augmenter", avertit HRW.
L'organisation souligne que la "situation en Syrie n'est pas sûre pour le retour des réfugiés" et que l'offensive turque contre l'enclave d'Afrine "pousse de plus en plus de civils à la fuite", appelant "la Turquie à permettre aux milliers de Syriens désespérés, qui cherchent un refuge, à franchir la frontière".
L'ONG appelle le "gouvernement turc à donner des consignes générales aux gardes-frontières: la force meurtrière ne doit pas être utilisée, aucun demandeur d'asile ne doit être maltraité (...) et le principe du non-refoulement doit être respecté".


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Human Rights Watch a dénoncé samedi l'usage d'une "force meurtrière" par les gardes-frontières turcs pour refouler les demandeurs d'asile syriens, et appelé Ankara à accueillir "les milliers" de personnes qui fuient notamment les combats à Idleb et l'offensive turque contre Afrine. Selon l'ONU, le nombre de déplacés fuyant l'offensive des troupes gouvernementales syriennes dans la...

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