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À La Une - Liban

A Costa Brava et Bourj Hammoud, les plages sont devenues de vraies décharges

Samy Gemayel appelle à la démission du ministre de l'Environnement et du président du CDR.

Une plage située près de la décharge de Costa Brava, au sud de Beyrouth. Photo publiée le 22 janvier 2018 sur la page Facebook du collectif "Vous puez!"

Les déchets qui se sont amoncelés ces derniers mois dans les décharges côtières de Costa Brava et de Bourj Hammoud, autour de Beyrouth, ont littéralement recouvert les plages avoisinantes à la faveur de la tempête ayant balayé le Liban la semaine dernière, selon des photos et des vidéos diffusées lundi par des médias locaux et des collectifs de la société civile.

Le collectif "Vous puez !", né dans la foulée du déclenchement de la crise des déchets après la fermeture de la décharge de Naamé en juillet 2015, a publié dans la matinée sur sa page Facebook plusieurs photos montrant des plages noyées de déchets, charriés et transportés par la pluie et le vent qui se sont abattus en fin de semaine dernière sur le Liban, prises sur les plages du sud de Beyrouth, près de Costa Brava, ainsi que près de la décharge de Bourj Hammoud, dans le Metn.

"Assez de destruction du Liban, de son environnement, de notre santé et de celle de nos enfants", affirme le collectif  sur Facebook.


Pour répondre à l'urgence posée par l'accumulation des déchets produits par la capitale et ses environs, le Conseil de développement et de la reconstruction (CDR) avait, à la demande du gouvernement, proposé un plan d'agrandissement des deux décharges côtières existantes, présenté comme la seule alternative au retour des déchets dans les rues.

Il y a deux semaines, le gouvernement avait décidé d'agrandir la décharge de Costa Brava mais avait évité d’évoquer l’agrandissement de celle de Bourj Hammoud, qui reste opérationnelle pour un an, alors que Costa Brava devra être saturée dans les mois à venir. Toutefois, l’agrandissement de Bourj Hammoud se posera inévitablement dans un avenir proche. Les deux décharges côtières, construites à même la mer, sont au cœur d'une polémique en raison de leur potentiel de pollution et leur sursaturation très rapide, alors qu'elles avaient été conçues, dans le plan de mars 2016, comme étant une solution pour quatre ans.

Le chef des Kataëb, Samy Gemayel, opposé au pouvoir en place, notamment sur le dossier des déchets, s'est rendu lundi après-midi sur une plage situé à Zouk Mosbeh, dans le Kesrouan, également recouverte de déchets. "Nous avions prévenu de ce qui allait arriver jusqu'à aujourd'hui dans ce dossier des déchets", a-t-il déclaré. "Tout ceci n'est que la conséquence naturelle de la négligence dans ce dossier. Nous réclamons la démission du ministre de l'Environnement, Tarek el-Khatib, et du président du CDR, Nabil Jisr", a-t-il lancé, indiquant qu'il allait porter ce dossier devant la justice internationale. "Les élections sont la seule façon de combattre cela", a déclaré M. Gemayel, candidat aux élections législatives dans le Metn.

Le CDR a répondu aux accusations lancées contre lui dans un communiqué publié dans l'après-midi. Réagissant aux informations selon lesquelles les vagues ont transporté les déchets se trouvant à Bourj Hammoud et Costa Brava jusqu'à la côte du Kesrouan, il a affirmé qu'elles étaient "fabriquées de toutes pièces". "Les deux décharges sont protégées pas des installations en béton et il est impossible que l'eau de la mer y pénètre", peut-on lire dans le communiqué. "Il est étrange que les vagues aient choisi la côte du Kesrouan pour y déposer les déchets", ajoute le texte, laissant entendre qu'il s'agirait peut-être de déchets qui n'ont pas été collectés par des municipalités de la région et qui seraient arrivés dans le lit du Nahr el-Kalb pour se déverser sur la côte.
Le Conseil a dans ce contexte proposé, afin que la vérité soit révélée, la constitution d'un comité technique du ministère de l'Environnement afin qu'il mène une enquête sur le terrain et prépare un rapport technique.

Lundi soir, le Premier ministre libanais, Saad Hariri, a pour sa part donné ses directives au Haut Comité de secours afin qu'il règle rapidement le problème des déchets accumulés sur la côte du Kesrouan.  Il a été décidé d'ordonner aux équipes de nettoyage concernées de commencer leur travail à partir de mardi à 6 heures du matin. Ces équipes doivent prendre les mesures nécessaires pour ramasser les déchets et nettoyer complètement la côte. 



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Les déchets qui se sont amoncelés ces derniers mois dans les décharges côtières de Costa Brava et de Bourj Hammoud, autour de Beyrouth, ont littéralement recouvert les plages avoisinantes à la faveur de la tempête ayant balayé le Liban la semaine dernière, selon des photos et des vidéos diffusées lundi par des médias locaux et des collectifs de la société civile.Le collectif "Vous...

commentaires (10)

Ceci dit, il faut dire à leur décharge (sans jeu de mots) que nos politiques ont des choses bien plus prioritaires à régler, comme par exemple si Fneich doit signer le décret de la promotion Aoun ou pas...

Gros Gnon

06 h 25, le 23 janvier 2018

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Commentaires (10)

  • Ceci dit, il faut dire à leur décharge (sans jeu de mots) que nos politiques ont des choses bien plus prioritaires à régler, comme par exemple si Fneich doit signer le décret de la promotion Aoun ou pas...

    Gros Gnon

    06 h 25, le 23 janvier 2018

  • On devrait destituer les deux ministres sur le champ et les juger pour incompétence et non-assistance à citoyens en danger.

    Dounia Mansour Abdelnour

    20 h 11, le 22 janvier 2018

  • Une chose est vraie. Toutes nos côtes sont devenues pleines de déchets divers et l’eau est super polluée et le risque de cancer s’amplifie. Mais à qui se plaindre ?

    Antoine Sabbagha

    19 h 34, le 22 janvier 2018

  • L,HEBETUDE LES HABITE ET LES DIRIGE AUX INCAPABLES ET IGNORANTS IRRESPONSABLES/RESPONSABLES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 55, le 22 janvier 2018

  • Rien qu'à l'idée que nous pourrions faire nettoyer cette merde , on aurait pu résorber une partie du chômage au Liban , une bonne partie même .

    FRIK-A-FRAK

    17 h 39, le 22 janvier 2018

  • papapa ... mais ce n'est pas seulement le gouvernement qui en est responsable mais le peuple aussi

    Bery tus

    17 h 36, le 22 janvier 2018

  • J’ai honte d’être Libanais...

    Gros Gnon

    17 h 35, le 22 janvier 2018

  • Démissionner? Non. Il faut les assignés à résidence au Costa Brava avec plage privée...multicolore et multiodorrr..

    Wlek Sanferlou

    17 h 17, le 22 janvier 2018

  • Si beaucoup de gens avisés savent et connaissent les conséquences de telles actions (plutôt indifférence au problème), la plus part des citoyens ignorent les effets désastreux de ces décharges sur la santé. Je plains les habitants de Bourj-Hammoud et de ces villes mais au-delà de toute la région c'est le Liban entier qui est concerné. (en plus des décharges sauvages il y en a un peu partout au Liban) Une des causes principales de la pollution atmosphérique est causée par l’existence des décharges, qui contiennent une grande quantité de déchets différents, dont les rejets organiques font partie. Et le mélange entre les déchets organiques et l’eau provoquent une fermentation de méthane qui est un gaz à l’effet de serre. Donc indirectement la décharge est une cause de la pollution d’air. Nous savons que l’eau est une substance renouvelable, donc qu’elle se nettoie toute seule des divers polluants, mais nous oublions toujours qu’il existe des limites. Lorsque l’eau reçoit une grande quantité de polluants, elle n’est plus capable de les détruire elle-même. Vivement l'arrivée d'un méga incinérateur à Beyrouth qui mettra fin à ce désastre sanitaire et humaine.

    Sarkis Serge Tateossian

    17 h 15, le 22 janvier 2018

  • Seulement les faire démissionner...? Ils méritent la prison, tout simplement ! Irène Saïd

    Irene Said

    16 h 03, le 22 janvier 2018

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