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Liban - Déchets

Le CDR chargé de négocier l’agrandissement de Costa Brava... avec Jihad el-Arab

Le Conseil des ministres a « réaffirmé » hier les décisions prises durant la réunion précédente.

Des camions acheminant des ordures empaquetées vers la décharge de Costa Brava, située à proximité de l’Aéroport international de Beyrouth. Photo ANI

Si les déchets ménagers ont figuré en bonne place hier lors de la réunion du Conseil des ministres, il n’y a pas eu de grande nouveauté sur ce plan. Le gouvernement a réaffirmé sa volonté d’agrandir la décharge de Costa Brava, qui devra aussi recevoir les déchets de Aley et du Chouf, ainsi que celle de lancer des appels d’offres pour l’usine de tri du site, et, dans six mois, des appels d’offres pour les usines de transformation « waste to energy » (incinération).

Comme d’habitude, c’est au Conseil du développement et de la reconstruction (CDR) que reviendra la tâche de négocier tous les futurs contrats que ces décisions impliquent. Selon des sources anonymes à L’Orient-Le Jour, le CDR a été chargé hier d’entamer des négociations avec l’incontournable et actuel entrepreneur en charge de la décharge de Costa Brava, Jihad el-Arab, pour son agrandissement. Aucun chiffre précis concernant le coût de cette future opération n’a été avancé, le coût devant être déterminé par ces négociations, selon ces mêmes sources. Le ministre des Finances Ali Hassan Khalil a été chargé, pour sa part, d’assurer les sources de financement.

Il est également prévu que le CDR lance un appel d’offres pour la construction d’un centre de tri sur le site de Costa Brava, ainsi que des négociations avec les responsables actuels des usines de tri de Amroussiyé et de la Quarantaine, en vue de l’amélioration de leur rendement.


(Lire aussi : Khatib tente de dorer la pilule : tri obligatoire avant toute incinération)


Toutes ces décisions restent néanmoins controversées. La décharge de Costa Brava fait l’objet de procès pratiquement depuis sa création, et son agrandissement n’a pas arrangé les choses. Et ce d’autant plus que le coût de cette opération n’est pas encore connu et risque d’être conséquent.

La décharge de Bourj Hammoud, l’autre site côtier officiel du plan gouvernemental de gestion des déchets de mars 2016, a été laissée hors de cette opération, même si son agrandissement avait été mentionné en même temps que celui de Costa Brava. Les deux décharges ont en effet été considérées comme sursaturées il y a plusieurs mois déjà. Il semble que ce site, où des problèmes avec les compagnies pétrolières empêchent la construction d’un brise-lames qui aurait protégé la mer de la pollution, restera opérationnel d’ici à 2019.

Quant aux futurs appels d’offres sur les incinérateurs, autant dire qu’ils suscitent déjà une opposition ferme. Une manifestation a ainsi eu lieu aujourd’hui, organisée par la société civile, devant l’abattoir de Beyrouth, contre le projet d’installation, par le conseil municipal de Beyrouth, d’un incinérateur dans cette zone. Mercredi, le ministre Michel Pharaon, lui-même député de la capitale, avait clairement annoncé son refus de la construction d’un incinérateur dans cette région qui subit déjà de nombreux problèmes écologiques.


(Pour mémoire : Déchets : de commissions en sous-commissions...) 


Le waste to energy… à Tripoli aussi
L’autre décision que le Conseil des ministres a « réaffirmée » hier, confiant son dossier au CDR, est relative à la gestion des déchets de Tripoli via la réhabilitation de l’actuel dépotoir qui s’effondre littéralement dans la mer ; la construction d’une décharge « contrôlée » à proximité afin qu’elle desserve la ville pour deux ou trois ans ; puis la construction d’un incinérateur également selon la technologie de « waste to energy » (récupération des gaz pour la production d’énergie).

Le président de la fédération des municipalités de Tripoli, Ahmad Qamareddine, a indiqué à L’OLJ « que le Premier ministre Saad Hariri lui a promis que cette affaire serait traitée au plus vite ». « Nous n’avons pas un délai précis d’exécution de ces projets, c’est le CDR qui en sera chargé », précise-t-il. Pourquoi un incinérateur pour la ville de Tripoli ? « Nous n’avons pas d’autre choix, l’expérience l’a bien montré », répond-il.

À une question sur l’usine de tri et de compostage de la ville, fermée fin décembre pour cause de nuisances ainsi que l’avait justifié la municipalité, M. Qamareddine indique que « des pourparlers sont en cours avec la ministre du Développement administratif, Inaya Ezzeddine, pour sa réouverture après amélioration de son infrastructure ». Cette usine avait été ouverte six mois plus tôt grâce à des fonds de l’Union européenne et sous la supervision du ministère du Développement administratif, et confiée à une entreprise privée.



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