Une femme a été abattue lundi en pleine rue par son mari à Beyrouth et une autre a été blessée au poignard, également par son époux, au Liban-Sud. Deux nouveaux cas de violences meurtrières envers les femmes, qui viennent s'ajouter aux sept cas recensés depuis début décembre par l'ONG Kafa.
La première scène s'est déroulée dans le quartier de Ras el-Nabeh, au coin de la rue Omar Ben Khattab. Selon les médias locaux, F. A. a tiré sur son épouse, Nada Bahlawan, avant de s'enfuir. Selon l'Ani, le mari n'a toujours pas été retrouvé. L'action s'est déroulée en quelques secondes, d'après des photos et des vidéos publiées sur les réseaux sociaux. Sur l'une de ces photos, on voit la victime, vêtue d'une abaya noire, gisant sur le sol, et une autre femme semblant crier à l'aide, quelques minutes après le crime. L'armée libanaise et les services de sécurité se sont rapidement déployés sur les lieux.
Quelques heures plus tard, l'Ani rapporte qu'une autre femme, D.M.H, a été poignardée par son mari, A.R.R., à Majdel Selem, au Liban-Sud. La victime a survécu et a été transportée à l'hôpital de Tebnine. Son mari a été arrêté et une enquête a été ouverte par les Forces de sécurité intérieure.
En 2014, le Liban a adopté une loi qui, pour la première fois, punissait les violences domestiques grâce à une campagne sans précédent de la société civile après le meurtre de plusieurs femmes sous les coups de leurs maris.
La loi de 2014 est un progrès, mais il faut lutter contre "une société dominée par une mentalité machiste, qui justifie la violence envers les femmes", a indiqué à l'AFP la porte-parole de Kafa, Diala Haidar.
"Travailler contre cette mentalité et empêcher la justification des violences envers les femmes, c'est ce qu'il y a de plus difficile", précise Mme Haidar. "Il faut aussi encourager les femmes à porter plainte", ajoute-t-elle, tout en soulignant l'importance "d'avoir des verdicts prononcés rapidement contre les coupables".
En décembre, des dizaines de personnes s'étaient rassemblées devant le musée national de Beyrouth pour protester contre les violences envers les femmes.
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commentaires (6)
Avec en plus, l'amnistie possible pour tous les assassins et criminels ...
Remy Martin
21 h 35, le 22 janvier 2018