Le président libanais, Michel Aoun, a appelé mardi la communauté internationale à faciliter le retour en sécurité des réfugiés syriens, lors d'un discours prononcé devant le corps diplomatique, au Palais de Baabda.
Fin novembre, le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a recensé 997.905 réfugiés syriens enregistrés au Liban, en grande majorité des femmes et des enfants. Chassés par la guerre qui ravage leur pays depuis 2011, plus de la moitié des ces réfugiés vivent, selon les Nations unies, dans une "extrême pauvreté", dans des camps informels ou des immeubles délabrés.
"Le besoin de résoudre le problème des réfugiés est devenu plus qu'urgent au Liban", a déclaré M. Aoun. "Nos capacités sont limitées", a ajouté le président, affirmant que la présence des réfugiés au Liban "pèse de tout son poids sur les domaines économique, social et sécuritaire". "Je renouvelle mon appel à la communauté internationale et à l'ONU(...) pour les aider à retourner en sécurité dans leur pays", a-t-il ajouté.
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Commentant par ailleurs la décision du président américain, Donald Trump, de transférer l'ambassade des États-Unis à Jérusalem, M. Aoun a estimé qu'il n'y avait "pas de doute que chaque État a le droit de décider du lieu de son ambassade, mais choisir Jérusalem (...) éloigne les possibilités de paix et avive l'incendie en Orient".
Le chef de l'État a remercié au début de son discours "tous les pays amis qui ont soutenu le Liban et l'ont aidé à se stabiliser (...)" ainsi que "le pape qui s'est montré compréhensif à l'égard du Liban et sa situation".
Le président a estimé par ailleurs que "la nouvelle loi électorale basée sur la proportionnelle va assurer davantage de stabilité politique parce qu'elle va assurer plus de justice dans la représentation". Il a affirmé qu'il allait "veiller à ce que les élections législatives aient lieu comme prévu en mai 2018".
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Budget, terrorisme
Il a en outre rappelé les réalisations effectuées lors de son mandat entamé en octobre 2016. "Mes premières priorités ont été abordées dans mon discours d’investiture et se résument par la stabilité. Nous avons commencé par assurer une stabilité politique sans laquelle on ne peut avancer, a-t-il ajouté. Le gouvernement a aidé à assurer la stabilité même si des voix contradictoires se sont élevées en son sein car elles restent dans le cadre du désaccord politique, signe d'une vie démocratique".
Le chef de l’État libanais a de même rappelé que le budget avait été adopté après plusieurs années mais que l'économie reste "le chemin le plus difficile car le Liban croule depuis plusieurs années sous les dettes".
Le Liban a adopté en octobre, et avec dix mois de retard sur le calendrier prévu par la Constitution, sa première loi des finances après douze années passées sans budget d'État en raison de tensions politiques. Si cette adoption avait été saluée, notamment par les agences de notation financière, le Liban a déjà pris du retard dans le processus d'adoption du budget pour 2018, alors que l'avant-projet préparé par le ministère des Finances n'a toujours pas été transmis au gouvernement.
"Le Liban a été victorieux face aux groupes extrémistes et notre armée et les autre forces de sécurité ont réussi à les chasser du territoire libanais", a encore rappelé M. Aoun.
En août 2014, des affrontements avaient éclaté entre les groupes terroristes qui sévissaient alors dans le jurd (arrière-pays) de Ersal, localité proche de la frontière libano-syrienne. Ces événements avaient mené à l'enlèvement et aux meurtres de soldats libanais et d'éléments des forces de l'ordre. Les jihadistes, qui sévissaient depuis le début de la guerre en Syrie, sur les hauteurs de Ersal, Qaa et Ras Baalbeck, trois localités de la Békaa proches de la frontière syro-libanaise, ont été évacués en août dernier après plusieurs jours de combat, soldés par un accord passé entre les terroristes et le Hezbollah.
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C'est facile de débiter de belles phrases devant le corps diplomatique concernant les pauvres réfugiés syriens, leur retour Syrie etc. Pourtant on continue de laisser aller et venir ces soi-disant réfugiés entre les deux pays... Et une grande partie de notre société profite de cet apport de travailleurs meilleur marché dans beaucoup de domaines, n'est-ce pas ?! Ce qui veut dire que les deux parties y trouvent leur compte: les Libanais et les réfugiés Syriens. Alors, Messieurs les Responsables de cette mascarade, cessez de pleurnicher devant la communauté internationale qui a très bien compris ce qui se passe par ici et en profite aussi ! Irène Saïd
21 h 57, le 16 janvier 2018