Vue de l'entrée de l'hôpital al-Makassed, à Beyrouth. Photo tirée du site web du Croissant Rouge
Une nouvelle victime de la violence conjugale a succombé à ses blessures dimanche au Liban, selon des informations rapportées par la chaîne de télévision LBCI et confirmées par l'ONG Kafa, pour la défense des droits des femmes. Il s'agirait de Malak M., 23 ans, décédée quelques temps après son arrivée à l'hôpital des Makassed des suites de ses blessures. La jeune femme aurait été poignardée à mort et des signes de violences étaient visibles sur son corps, selon le médecin légiste cité par Kafa. L'ONG affirme par ailleurs que le mari de la victime a été placé en détention à la suite d'une plainte déposée par le père de la jeune femme.
Samedi, des dizaines de personnes avaient allumé des bougies devant le Musée national de Beyrouth pour protester contre les violences envers les femmes après le meurtre d'au moins trois d'entre elles au Liban en une semaine.
"Ça aurait pu être moi" était le slogan de l'appel lancé sur les réseaux sociaux par des militantes féministes pour exprimer leur rejet d'une "violence (...) généralisée qui poursuit les femmes dans les espaces public et privé".
Entre le 13 et le 18 décembre, au moins trois femmes ont été tuées dans le pays, selon les organisatrices. Le mari de l'une et le gendre d'une autre sont en garde à vue. La troisième, dont le meurtre a été le plus médiatisé, est Rebecca Dykes, une Britannique travaillant pour l'ambassade de son pays au Liban, étranglée par un chauffeur de taxi.
Dans leur appel à manifester, les organisatrices ont évoqué une quatrième femme dont les circonstances de la mort, apparemment un suicide, ne sont pas claires, selon elles.
"Les crimes de la semaine dernière prouvent qu'il n'y a pas d'endroit sûr pour les femmes. Nous subissons quotidiennement différentes formes de discrimination, de violences et d'agressions", ont-elles affirmé. Elles ont déploré "le refus de la société de voir" ces violences jusqu'à ce que "notre sang soit versé et qu'on soit jeté sur le bord des routes".
En 2014, le Liban avait adopté une loi qui, pour la première fois, punit les violences domestiques grâce à une campagne sans précédent de la société civile après le meurtre de plusieurs femmes sous les coups de leurs maris. Mais pour les militants, les Libanaises restent mal protégées, malgré la législation. Ils ont appelé à la "reconnaissance véritable et sérieuse de cette violence masculine systématique" et à la mise en place d'actions "concrètes" pour le respect des corps des femmes.
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C'est sûr, la violence conjugale ainsi que la criminalité conjugale au Liban sont des problèmes très graves. Mais il faut voir aussi ce qui se passe ailleurs, p.ex. dans les pays soi-disant plus "civilisés". Pour preuve, voici un extrait de Wikipedia sur ce sujet: "En France a été publiée en 2006, par l'Observatoire National de la Délinquance, une étude sur « les éléments de mesures des violences conjugales ». Il a été dénombré, pour l'année 2004, 25 hommes et 162 femmes tués par un conjoint ou un concubin." Remarquez que près de 14 % des victimes sont des hommes...La violence conjugale n'est pas une rue à sens unique, donc!
15 h 54, le 28 décembre 2017