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Liban - Société

Lutte contre la violence à l’égard des femmes : le Liban a fait des progrès

À l'occasion de la campagne internationale lancée dans la foulée de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, célébrée le 25 novembre, l'Organisation des Nations unies a publié une liste de huit pays qui « ont fait des progrès » sur ce plan. Parmi ces pays, figure le Liban, dont le Parlement a abrogé en août dernier l'article 522 du code pénal qui stipulait, entre autres, qu'un violeur pouvait échapper à la condamnation s'il reconnaissait son crime et épousait sa victime. L'ONU a en outre salué les efforts de l'ONG Abaad qui a « lancé une campagne nationale, en partenariat avec UN Women Lebanon, pour atteindre cet exploit juridique majeur ».

À noter toutefois que les effets de l'article abrogé restent maintenus en cas d'une relation sexuelle « consentie » avec une mineure âgée entre 15 et 18 ans, et en cas d'une relation sexuelle non consentie avec une mineure dans la même fourchette d'âge, mais avec promesse de mariage.

Prié par L'Orient-Le Jour de commenter le rapport de l'ONU, le ministre d'État pour les Affaires de la femme, Jean Oghassabian, a affirmé que « les efforts se poursuivront en vue d'établir une législation favorisant la protection de la femme contre toutes sortes de violences, physiques et sexuelles. Ces efforts seront toujours accompagnés de mobilisation pour la sensibilisation dans les écoles et les milieux vulnérables ».

Pour sa part, Ghida Anani, directrice d'Abaad, attribue l'évaluation de l'ONU au développement de la stratégie nationale menée par le Conseil national de la femme libanaise (actuellement présidé par Claudine Aoun). Cette stratégie, initiée à l'époque où l'ancienne Première dame Wafa' Sleiman se trouvait à la tête de l'instance, s'étend sur cinq ans et comporte plusieurs objectifs, notamment l'éradication de la violence contre la femme, la participation de celle-ci à la vie politique, l'obtention de ses droits économiques et sa protection face aux conflits armés. Mme Anani dresse en outre pour L'OLJ une liste des mesures adoptées aux niveaux législatif et social qui ont valu, selon elle, l'appréciation de l'ONU. Ainsi, outre l'abrogation de l'article 522 du code pénal, un projet de loi a été proposé cette année, visant à modifier l'article 293 du même code, relatif à la protection de la famille contre la violence domestique, de sorte à assurer une protection spécifique de la femme.

« Elles osent parler... »

La directrice d'Abaad évoque également une proposition de loi fixant l'âge minimum du mariage à 18 ans, présentée par Élie Keyrouz, député de Bécharré, ainsi qu' « un projet de loi sur la protection de la femme contre le harcèlement sexuel, présenté par le ministre Jean Oghassabian », se félicitant de ce que « le texte se trouve déjà au Parlement ».

Parmi les autres initiatives visant à garantir la protection de la femme, Mme Anani évoque aussi la proposition faite tout récemment par l'ordre des avocats de Beyrouth sur le mariage civil facultatif, affirmant que si ce texte, qui n'a pas encore été soumis à la Chambre, venait à être appliqué, il donnerait à la femme le droit à l'autorité parentale au même titre que son époux et lui épargnerait beaucoup d'injustices liées actuellement à son statut de femme.

Au niveau social, l'activiste salue les progrès effectués au niveau de la sensibilisation à l'égard des violences contre les femmes. « Alors qu'il constituait auparavant un tabou, le sujet est désormais évoqué partout, notamment dans les médias et dans les secteurs artistiques », fait-elle observer. Et de souligner qu' « aujourd'hui beaucoup de femmes ne se résignent plus au silence. Elles osent ainsi parler de leurs souffrances dans les centres d'écoute mis à leur disposition par les associations et se réfugient dans leurs centres d'hébergement, ou encore elles ont la hardiesse de porter plainte contre leurs agresseurs auprès de la justice et, dans les cas les plus urgents, auprès de la police ».

La directrice d'Abaad indique, à cet égard, que des associations dispensent aujourd'hui des sessions de formation spécifique aux agents de la gendarmerie pour leur apprendre à agir face aux cas de violences infligées aux femmes, notamment en les informant sur le profil psychologue des femmes agressées et en leur inculquant les principes d'éthique à adopter.

Le Liban aura bien mérité jusque-là sa notation internationale. Mais beaucoup, beaucoup reste encore à faire...

 

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De toutes façon il ne pouvait que progresser et heureusement !!

yves kerlidou

09 h 34, le 27 novembre 2017

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Commentaires (1)

  • De toutes façon il ne pouvait que progresser et heureusement !!

    yves kerlidou

    09 h 34, le 27 novembre 2017

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