Soyons des gens bien

Noël. Noël, c'est le sapin, la dinde, la bûche, les marrons glacés, les cadeaux. Noël, ce sont des guirlandes lumineuses à l'intérieur, dans certaines rues et devant quelques enseignes. C'est le cauchemar des embouteillages. Noël, c'est Mariah Carey et Wham !, Tino Rossi et Frank Sinatra. Ce sont les films de Noël qui repassent inlassablement. C'est La Petite Fille aux allumettes. Ce sont des papiers d'emballage qui forment un grand tas le 25 au matin. Des jouets, des pulls, des accessoires hi-tech que l'on a achetés après avoir fait la queue dans les rayons correspondants, cherchant inlassablement un escompte qui peine à venir. Noël, ce sont les fêtes de fin d'année. Des soirées à n'en plus finir. Des gatherings, des early drinks et des soirées dansantes. Des after parties, des déjeuners imbibés de vin et le foie qui devient trop gras.
Mais Noël, c'est bien au-delà. Malgré les réunions (barbantes) de famille, les devoirs et les obligations ; l'entre-deux familial et les beaux-parents ; les parents divorcés ; les joies et les peines ; les souvenirs et les moments difficiles de solitude... c'est surtout l'amour. Aussi cheesy que cela puisse paraître, aussi mielleux et naïf, Noël, c'est définitivement l'amour. Cet amour qui engendre pardon et générosité.

Le pardon. Celui que l'on donne et celui que l'on demande. Pardonner à ceux qui nous ont voulu du mal, ceux qui nous ont blessés, qui nous ont abandonnés dans les moments difficiles. Ceux-là, on doit leur pardonner. D'une manière ou d'une autre. Parce que le pardon libère. Des griefs et des rancœurs. Du mauvais, de la haine et de la rage. Il libère parce qu'il permet de demander pardon. De s'excuser de nos erreurs, des vexations et de la douleur que l'on a pu infliger. Bon gré ou malgré soi. Demander pardon, c'est accepter ses failles. Demander pardon libère. Il libère de la culpabilité. Demander pardon, c'est tourner la page. Et c'est ça Noël, passer à autre chose. Laisser derrière soi l'année écoulée. Ce qui s'est passé en 2017 doit rester en 2017. Noël, c'est célébrer la fin de ces 365 jours avant de fêter les prochains qui se présentent.

Noël, c'est aussi et surtout la générosité. C'est donner. C'est ouvrir son cœur et ses portes. Donner à ceux qui ne reçoivent pas. À ceux qui sont seuls. Donner à ceux qui n'ont rien. C'est oublier qui ils sont, d'où ils viennent. C'est arrêter l'espace d'un instant de leur demander de rentrer chez eux. C'est rayer les différences de couleur de peau, de religion. Les disparités sociales. C'est sortir de l'indifférence. Regarder là où plus personne ne regarde. C'est sourire et accueillir. Offrir des cadeaux aux autres et arrêter de penser à soi.

Noël, c'est également recevoir chez soi, en ce 24 décembre, ceux qui n'ont personne ou nulle part où aller. C'est partager ce repas loin d'être frugal et distribuer les restes. Parce qu'on sait qu'ils finiront indéniablement aux ordures. Noël, c'est dire je t'aime. Ces trois mots qu'on oublie trop souvent de dire à ceux qu'on aime. Qu'on ne dit pas assez.

Noël, c'est ça. C'est se rappeler fondamentalement pourquoi on célèbre cette fête. Une fête qui ne devrait pas être le summum du consumérisme, ni de la surenchère. Du tbe3zo2 ou de l'ostentatoire. Noël, c'est laisser derrière et ne pas oublier que demain est un autre jour. Un jour de lumière.