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Et la lumière électrique des sapins fut...

Le scintillement multicolore qui fait la magie des arbres de Noël était une idée inspirée de Thomas Edison, avant d'être détournée par Edward Hibberd Johnson, un modeste ingénieur et homme d'affaires à l'esprit fantaisiste.

Le sapin de Noël brillant de mille feux grâce à Edward Hibberd Johnson. Jewel SamadAFP.

C'est ce qu'a dévoilé une étude publiée par la revue The Smithsonian Magazine et signée Jamie Malinowski. Elle remet à l'honneur Edward Hibberd Johnson (1846-1917), devenu « le père des lumières électriques de l'arbre de Noël ». Un surnom qui lui va bien car il avait été le premier à les agencer en guirlandes et à les enrouler autour d'un arbre, en décembre 1882. L'idée lui fut inspirée par l'inventeur Thomas Edison chez qui il avait repéré des lampes bleues, rouges et blanches. Il en a choisi 80 et les a placées sur un même câble.

Curieux et créatif, il a alors installé son arbre ainsi illuminé sur une base tournante opérée par un générateur et a posé l'ensemble près d'une fenêtre dans le bureau de Thomas Edison donnant sur la rue. Puis, utilisant son sens de la communication et des affaires, il a fait appel à un journaliste qui s'est dépêché de rapporter la nouvelle en écrivant : « L'arbre était remarquablement éclairé avec 80 flammes encastrées dans de délicats œufs en verre de trois différents tons, du rouge, du bleu et du blanc. Difficile d'imaginer quelque chose de plus beau ! » Ce spectacle avait également attiré une foule de passants qui se sont arrêtés par milliers pour admirer cette nouveauté. Devant un tel succès, Johnson a transformé son initiative en tradition, améliorant chaque année ses illuminations qui étaient en avance sur leur temps. Leur coût était élevé et l'électricité se faisait rare. Ainsi, un fil comprenant seize petites flammes encastrées dans du cuivre se vendait à 12 dollars en 1900, ce qui équivaut aujourd'hui à... 350 dollars. Néanmoins, en 1894, le président américain, Grover Cleveland, en a garni l'arbre de Noël de la Maison-Blanche. En 1930, les petites lumières colorées sont enfin devenues à la portée de tous. Aujourd'hui, il se vend plus de 150 millions de ces guirlandes chaque année au pays de l'Oncle Sam et elles consomment 6 % de la charge électrique du mois de décembre.

 

Edward Hibberd Johnson, illuminé
Edward Hibberd Johnson avait une autre corde à son arc : c'était un découvreur de talents. En 1871, il recrute Thomas Edison, un inventeur alors âgé de 24 ans, comme consultant pour la Automatic Telegraph Company. Il avait été, disait-il, impressionné par ce jeune homme « qui mangeait à sa table de travail et dormait sur une chaise. Et qui, en six mois, avait consulté de multiples bouquins, rédigé un ouvrage et réalisé quelque deux mille expériences, avant de finir par trouver une solution ». Subjugué par le personnage, il était devenu son loyal lieutenant, l'accompagnant dans ses multiples projets et inventions. En 1883, Johnson avait repéré un autre prodige scientifique, Frank Julian Sprague, officier naval et inventeur. Celui-ci, un brillant ingénieur électrique, avait été baptisé « le père de la traction électrique », pour avoir appliqué cette méthode notamment aux chemins de fer et aux ascenseurs.

Fasciné par cette nouvelle énergie, ce passionné et jusqu'au-boutiste devait périr par elle. Edward Hibberd Johnson est décédé des suites d'un choc électrique. Mais ses petites lumières de Noël sont éternelles et ont récemment fait l'objet d'un musée en ligne, créé en 1999 par deux de ses admirateurs, les frères Bill et George Nelson. Ils ont ainsi lancé sur la toile le « Antique Christmas Lights Museum ». Tous deux fascinés par la trouvaille de Johnson, ils sont remontés à son origine et ont suivi son évolution. Ils ont même retrouvé les images des différentes formes d'ampoules piquées sur des fils électriques et leurs boîtes décorées aux couleurs de la fête. Ils ont ainsi réussi à constituer la plus importante collection du genre et la plus complète. À leurs décès respectifs (l'un en 2003 et l'autre en 2010), plusieurs aficionados ont pris la relève pour poursuivre l'évolution de ces habits de lumière, devenus un symbole indissociable de Noël. Une magie qui opère d'une simple pression sur un bouton.

 

 

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