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Moyen Orient et Monde - Conflit

Tir de missile : les houthis haussent le ton

Les rebelles yéménites affirment que les palais, bases militaires et infrastructures pétrolières saoudiens sont « à la portée » de leurs projectiles.

Des combattants houthis lors d’un défilé censé marquer les 1 000 jours de l’opération saoudienne au Yémen. Khaled Abdullah/Reuters

Il semble qu'une nouvelle phase commence dans le conflit qui oppose les houthis à l'Arabie saoudite. Un missile balistique Burkan (volcan) H-2 a été tiré hier par les miliciens zaydites yéménites en direction de Riyad, visant le palais Yamama, l'une des résidences royales officielles, où étaient réunis de hauts responsables du royaume et situé dans une zone résidentielle densément peuplée. Un fort bruit d'explosion a d'ailleurs été entendu en ville et une colonne de fumée a pu être aperçue dans le ciel, tandis que des fragments du missile intercepté ont été retrouvés par des habitants, qui ont aussitôt publié des photos et vidéos sur les réseaux sociaux.

Riyad a aussitôt qualifié l'attaque, qui n'a fait ni victime ni dégât, d' « irano-houthie ». « À chaque missile iranien tiré par la milice houthie contre des cibles civiles, la nécessité de (l'opération) Tempête décisive devient évidente », a réagi sur Twitter le ministre d'État pour les Affaires étrangères des Émirats arabes unis, Anouar Gargach, dont le pays intègre la coalition arabe au Yémen. Les rebelles yéménites pro-iraniens ont dans le même temps revendiqué le tir sur leur chaîne télévisée al-Massira, affirmant dans la foulée que les palais, bases militaires et infrastructures pétrolières du royaume sont « à la portée » de leurs missiles. Le chef du groupe Abdel Malik al-Houthi a de son côté déclaré que « 1 000 jours après le début des opérations saoudiennes au Yémen », ce tir répondait à l'attaque répétée des installations vitales et économiques du pays, et du palais présidentiel de Sanaa. Ce n'est pas sans rappeler le discours du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui, durant le conflit qui l'opposa à Israël en 2006, promettait de bombarder Haïfa et au-delà.

 

(Lire aussi : Les houthis, Hezbollah du Yémen, mais autrement...)

 

« Agir » contre l'Iran
Ce n'est pas la première fois qu'un missile est tiré en direction du royaume. Des régions frontalières avec le Yémen, ainsi que La Mecque, ont déjà été visées. Mais c'est la seconde fois que des missiles sont directement tirés en direction de Riyad en deux mois. Le 4 novembre, un Burkan H-2 similaire à celui utilisé hier visait l'aéroport international King Khaled. Ce premier missile, fabriqué en Iran selon Washington, avait conduit à un durcissement du blocus déjà mis en place par Riyad au Yémen, et par conséquent à une détérioration importante d'une situation humanitaire déjà catastrophique.

Des développements notables ont, depuis, eu lieu sur le terrain. Début décembre, l'ex-président yéménite Ali Abdallah Saleh se dit prêt à coopérer avec l'Arabie saoudite. Quelques jours plus tard, il est assassiné par ses alliés d'un temps, les houthis. Privés de son soutien, surtout en ce qui concerne la gestion des institutions publiques à Sanaa, les rebelles se trouvent seuls aujourd'hui face à la puissance de feu saoudienne et il n'est pas certain qu'ils puissent affronter les conséquences de cette nouvelle escalade. Le royaume wahhabite et ses alliés du Golfe, ainsi que les États-Unis, appellent régulièrement, et de plus en plus souvent, à « agir » contre l'Iran, qu'ils accusent de soutenir militairement les houthis et de violer la résolution 2231 des Nations unies, qui interdit à la République islamique toute vente de missile balistique pendant cinq ans.

 

(Pour mémoire : Washington présente des preuves "irréfutables" de ventes d'armes iraniennes)

 

Pétition dans « Le Monde »
En réponse au tir houthi, l'Arabie saoudite devait intensifier ses opérations au Yémen, malgré les protestations de la communauté internationale. En presque trois ans, l'opération Tempête décisive a fait près de 9 000 morts. Un million de personnes seraient touchées par le choléra. La grande majorité de la population a besoin d'aide humanitaire urgente. Le pire est pour bientôt : la plus grande famine de l'ère moderne se profile à l'horizon, dans le pays le plus pauvre du Moyen-Orient, avant même le début de la guerre en mars 2015. Mais le conflit semble oublié de tous. En désespoir de cause, 350 personnalités de divers domaines, dont Robert Badinter, Juliette Binoche, Charlotte Rampling, Shirin Abadi, etc., ont signé une tribune, appelant les dirigeants occidentaux à « agir d'urgence ». « Notre message est simple », écrivent les signataires de L'appel des 1000 jours pour le Yémen, publié dans le quotidien français Le Monde d'hier. « Si vous ne voulez pas avoir d'autres milliers de vies d'enfants sur la conscience, il est temps d'agir », ajoutent-ils, soulignant « la responsabilité particulière de la France, des États-Unis et du Royaume-Uni, en tant que membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies et principaux fournisseurs d'armes à l'Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis ».

 

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commentaires (2)

LES -SAVONS- DES HOUTIS SONT MONDIALEMENT LES PREMIERS EN BALISTIQUE !

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 30, le 21 décembre 2017

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Commentaires (2)

  • LES -SAVONS- DES HOUTIS SONT MONDIALEMENT LES PREMIERS EN BALISTIQUE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 30, le 21 décembre 2017

  • Soyons réalistes: selon l’organisation mondiale de la santé, 5,6 millions d’enfants en bas de 5 ans meurent par année dans le monde, soit 15000 par jours de maladies preventables et malnutrition! On s'émeut pour 9000 tués en 3 ans, avec potentiel de famine au Yémen avec pétitions dans Le Monde pour réveiller la conscience internationale... etc... Arrêtons cette hypocrisie collective: 4 milliards d’individus sur 7 vivent encore sous le seuil de pauvreté sur la planète et le fossé entre pays riches et pauvres s’agrandit... Ainsi va le monde!

    Saliba Nouhad

    15 h 07, le 20 décembre 2017

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