L'Iran a estimé vendredi que les Etats-Unis lancent des accusations à son encontre sur l'armement des rebelles yéménites pour détourner l'attention de leur propre rôle dans la guerre meurtrière qui déchire le Yémen. De son côté, l'Arabie saoudite a appelé vendredi à agir "immédiatement" contre l'Iran, son principal rival au Moyen-Orient.
"Alors que l'Iran appelle depuis le début à un cessez-le-feu (...) et au dialogue au Yémen, les Etats-Unis ont vendu des armes permettant à ses alliés de tuer des civils et d'imposer la famine", a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif en référence au soutien militaire américain à l'Arabie saoudite.
Le royaume saoudien sunnite a pris en 2015 la tête d'une coalition militaire arabe au Yémen voisin pour aider le pouvoir à stopper la progression des houthis qui s'étaient emparés de vastes régions, et pour empêcher par extension, selon lui, l'expansion iranienne chiite à sa frontière sud.
Cette coalition mène de nombreux bombardements au Yémen et elle a été accusée par l'ONU de bavures contre des civils. L'Iran soutient les houthis mais dément leur fournir des armes.
La guerre au Yémen a fait plus de 8.750 morts et 50.600 blessés, dont de nombreux civils.
"Aucune quantité de preuves ou de faits +alternatifs+ ne masqueront la complicité des Etats-Unis dans cette guerre", a poursuivi le chef de la diplomatie iranienne.
Jeudi, répétant les accusations de leur allié saoudien, les Etats-Unis ont affirmé qu'un missile tiré début novembre par les rebelles depuis le Yémen en direction de l'aéroport de Riyad avait été "fabriqué en Iran".
Ce missile, qui avait été intercepté en vol, avait aggravé la crise dans les relations entre les rivaux saoudien et iranien.
(Lire aussi : Les houthis, Hezbollah du Yémen, mais autrement...)
En accusant jeudi l'Iran, l'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley, a affirmé que les Etats-Unis avaient des "preuves irréfutables" de ventes de missiles par l'Iran, une "violation flagrante" de ses obligations internationales. Selon elle, Téhéran viole la résolution 2231 des Nations unies qui englobe l'accord nucléaire interdisant à l'Iran toute vente de missile balistique pendant cinq ans.
Dans un récent rapport sur des tirs de missiles par les houthis vers l'Arabie saoudite, l'ONU indiquait avoir inspecté des débris d'engins laissant penser qu'ils avaient été fabriqués en Iran. Mais elle indiquait toutefois n'avoir pas été en mesure d'identifier le fournisseur des missiles ou les intermédiaires éventuels, poursuivant son enquête.
La mission iranienne à l'ONU avait rejeté dès jeudi les accusations "infondées" de Mme Haley.
M. Zarif avait posté sur Twitter la photo de Nikki Haley devant les missiles incriminés juxtaposée à celle de l'ancien secrétaire d'Etat Colin Powell, brandissant en 2003 à l'ONU ce que les Etats-Unis considéraient comme la preuve de la détention d'armes de destruction massive par Saddam Hussein, juste avant l'invasion américaine de l'Irak.
"Quand j'étais à l'ONU, j'ai assisté à ce spectacle et à ce qu'il a engendré", a commenté M. Zarif sous la double photo.
When I was based at the UN, I saw this show and what it begat... pic.twitter.com/2sAsMB6o4m
— Javad Zarif (@JZarif) December 14, 2017
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L,IRAN INITIATEUR DE LA GUERRE DU YEMEN TOUT COMME DES AUTRES PAYS ARABES ACCUSE LES AUTRES POUR ESSAYER DE SE DISCULPER !
18 h 00, le 15 décembre 2017