Le chef du parti Kataëb, Samy Gemayel. Photo d'archives Ani
Le chef du parti Kataëb, Samy Gemayel, en visite actuellement en France où il doit rencontrer le président de l'Assemblée nationale, François de Rugy, et le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a accordé lundi un entretien télévisé à Armelle Charrier de la chaîne d'information française France 24. Lors de cette entrevue, le député libanais a exprimé son inquiétude en raison "de la mainmise du Hezbollah sur la décision politique au Liban".
"Nous sommes inquiets de la mainmise du Hezbollah sur la décision politique au Liban, a déclaré Samy Gemayel. Nous considérons que toutes les décisions qui ont rapport avec la défense et les affaires étrangères passent par le Hezbollah. C'est lui qui dicte au gouvernement sa politique étrangère et sa politique de défense. Et cela nous inquiète beaucoup parce que finalement, sous le grand slogan de la stabilité, beaucoup sont, de façon directe ou indirecte, (en train) de couvrir cette mainmise du Hezbollah sur la prise de décision au Liban", a insisté le leader maronite.
" (...) C'est le Hezbollah qui a, d'une façon ou d'une autre, empêché l'armée libanaise de réaliser une victoire éclatante contre Daech (acronyme arabe du groupe jihadiste Etat islamique) en donnant l'ordre d'arrêter les combats, parce que le Hezbollah était en train de faire des négociations avec Daech pour faire sortir des prisonniers du Hezbollah en Syrie (...)", a également regretté le chef des Kataëb.
En juillet dernier, le Hezbollah avait libéré les hauteurs de la localité frontalière de Ersal, en se battant contre les jihadistes, notamment ceux du groupe Fateh el-Cham (ex Al-Nosra). Le parti chiite avait conclu un accord avec les jihadistes en vertu duquel ils ont été évacués vers Idlib en Syrie, contre la libération de plusieurs combattants du Hezbollah qu'ils détenaient. L'armée libanaise avait, elle, sécurisé les abords de Ersal durant ces combats, avant de lancer la bataille de L'Aube des jurds, sur les hauteurs de Qaa et Ras Baalback, chassant les jihadistes de l'EI qui s'y trouvaient.
"Personne ne parle plus des armes du Hezbollah au Liban. Aucun pays qui se respecte n'accepterait la présence d'une milice armée sur son territoire (...)", a insisté Samy Gemayel.
(Pour mémoire : Les Kataëb déterminés à faire face « aux tentatives d'instaurer une dictature »)
Le Premier ministre libanais Saad Hariri, qui avait démissionné à la surprise générale le 4 novembre à Riyad, avait accusé le Hezbollah et l'Iran de mainmise sur le Liban. Il est revenu sur sa démission après son retour le 22 novembre à Beyrouth, après avoir obtenu du gouvernement une déclaration politique en vertu de laquelle le Liban s'engageait à appliquer une politique de distanciation.
Mais il reste que le communiqué gouvernemental adopté le 5 décembre a subi de graves violations, quelques jours après son adoption en Conseil des ministres. La première a été illustrée par la visite du chef de la milice irakienne "Asaeb Ahl el-Haq", Qaïs el-Khazaali, aux frontières libano-israéliennes. Il y a eu aussi les déclarations du secrétaire général adjoint du Hezbollah, le cheikh Naïm Kassem, prononcées à Téhéran, quelques heures après l'adoption du texte gouvernemental.
Voir l'intégralité de l'entretien de France 24 avec Samy Gemayel ici
Repère
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commentaires (4)
Mr Gemayel ferait bien de réviser l’histoire de sa propre famille politique avant de donner des leçons de souvrainisme ! L’élection de Bachir et Amine s'est faite sous la protection des chars israéliens en 1982!
Fredy Hakim
23 h 18, le 19 décembre 2017