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Liban - Distanciation

Hariri a-t-il les moyens de sa politique ?

« Michel Aoun et Nabih Berry en sont également responsables », estime Moustapha Allouche.

Saad Hariri s’exprimant, samedi, à la Maison du centre. Photo ANI

Depuis l'adoption, le 5 décembre, par le gouvernement du communiqué dans lequel il affirmait son attachement à la politique de distanciation du Liban par rapport aux conflits des axes régionaux, le Premier ministre Saad Hariri ne cesse d'affirmer qu'il garantira « personnellement » la mise en application de cette politique. Des messages politiques clairs qui semblent s'adresser au Hezbollah. D'autant que celui-ci n'a pas manqué de violer la déclaration de Baabda (qui stipule de tenir le Liban à l'écart des conflits des axes), en prenant part à la guerre en Syrie depuis 2013.

Samedi, M. Hariri est revenu à la charge, déclarant que tous ceux qui ne respecteraient pas le principe de distanciation du Liban par rapport aux conflits régionaux auront un problème avec lui « personnellement ». « J'effectue personnellement et quotidiennement le suivi de l'application du principe de distanciation adopté par le gouvernement. Et les pôles politiques qui ne respectent pas ce principe auront des problèmes avec moi personnellement », a déclaré M. Hariri devant une délégation d'élus locaux qu'il a reçue à la Maison du centre. « Les expériences passées, depuis 2005 jusqu'à l'élection du président Michel Aoun (en octobre 2016) et la formation du gouvernement actuel, prouvent qu'aucun pôle ne peut annuler l'autre. Le Liban ne peut exister sans une véritable cohabitation nationale », a encore martelé le Premier ministre.

De son côté, le Hezbollah continue d'affirmer son engagement dans la défense de la cause arabe, en particulier la question de la Palestine. La position du parti chiite a d'ailleurs pris un nouvel élan après la décision du président américain Donald Trump de considérer Jérusalem comme capitale d'Israël. C'est dans ce cadre que s'inscrit une déclaration du cheikh Nabil Kaouk, membre du conseil central du parti chiite. « Le Hezbollah ne manquera pas de venir en aide à la résistance en Palestine », a-t-il déclaré hier lors d'une cérémonie au Liban-Sud. Même son de cloche du côté de Hachem Safieddine, président du conseil exécutif du Hezbollah. S'exprimant lors d'une cérémonie à Tayrdebba (Liban-Sud), le dignitaire chiite a lancé : « La résistance joue aujourd'hui très bien son rôle en faisant face à l'ennemi sioniste et en affrontant les projets d'Israël et des États-Unis dans la région. »

(Lire aussi : Riyad met Hariri et Berry à l'épreuve...)

Le courant du Futur

Ces propos qui interviennent quelques heures après ceux de Saad Hariri ne sont pas sans susciter des interrogations, d'abord quant à l'étendue de la distanciation du Liban, mais aussi et surtout aux moyens dont dispose le Premier ministre pour consolider sa nouvelle politique.

Certains estiment à cet égard que M. Hariri est soucieux de maintenir son cabinet jusqu'aux législatives. Il ne désirerait donc pas entrer en confrontation directe, à l'heure actuelle, avec la formation dirigée par Hassan Nasrallah. Mais, dans les milieux proches du Premier ministre, on semble soucieux de mettre les points sur les i. Même si Saad Hariri s'est engagé à « suivre de près » l'application de la distanciation, il n'en reste pas moins que le président de la République Michel Aoun, et le chef du législatif Nabih Berry en sont également responsables. Ce point de vue est avancé par Moustapha Allouche, coordinateur du courant du Futur à Tripoli et farouche opposant au Hezbollah, ainsi qu'à la politique iranienne dans la région. Interrogé par L'Orient-Le Jour, M. Allouche souligne qu'« il est important que MM. Aoun et Berry s'acquittent de leurs responsabilités concernant la distanciation ». À la question de savoir si le Premier ministre dispose des moyens lui permettant de mener le Hezbollah à respecter son engagement pris en Conseil des ministres le 5 décembre, M. Allouche tient à faire valoir que « Saad Hariri n'a pas d'autre choix ». « La question épineuse du Hezbollah et de son arsenal ne pourra être réglée que dans le cadre d'une solution régionale globale », ajoute-t-il néanmoins. « Tout le monde sait que seul l'Iran est capable de pousser le Hezbollah à respecter la distanciation, et cela est impossible à l'heure actuelle », reconnaît encore Moustapha Allouche. Commentant les récents propos de responsables au sein du parti chiite quant à la détermination de « la résistance » à affronter Israël et ses projets régionaux, l'ancien député de Tripoli les assimile aux déclarations des dirigeants arabes qui ont toujours fait état de leur détermination à faire face à l'État hébreu, sans pour autant concrétiser leurs propos.

 

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commentaires (7)

Une nouvelle qui n'a rien à voir : Je viens d'apprendre que le procès intenté à l'ex-député Farès Souhaid, pour insulte à "Allah" vient d'être renvoyé sine die. Ainsi il a échappé à une dizaine de procès du même genre de la part d'une famille kesrouanaise qui avait prénommé ses garçons Farjallah, Abdallah, Fathallah, Saadallah, Rizcallah, Kheirallah, Naamtallah...

Un Libanais

16 h 03, le 18 décembre 2017

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Commentaires (7)

  • Une nouvelle qui n'a rien à voir : Je viens d'apprendre que le procès intenté à l'ex-député Farès Souhaid, pour insulte à "Allah" vient d'être renvoyé sine die. Ainsi il a échappé à une dizaine de procès du même genre de la part d'une famille kesrouanaise qui avait prénommé ses garçons Farjallah, Abdallah, Fathallah, Saadallah, Rizcallah, Kheirallah, Naamtallah...

    Un Libanais

    16 h 03, le 18 décembre 2017

  • Hariri n'aura jamais les moyens de sa politique et la capacité d sortir le pays des mains des envahisseurs extérieures ni les introuvables des gardiens du fromage Il est étroitement surveillé par M. AOUN et HN Je ne vois pas quel politique libanais a l'envergure de redresser notre pays et de rejeter Teheran et l;Arabie Saoudite je crains beaucoup le retour de Syrie appuyée par la Russie

    FAKHOURI

    15 h 43, le 18 décembre 2017

  • Je poserai la question différemment : Quels sont les hommes politiques qui ont eu les moyens pour appliquer leur politique ces 10 voir 20 dernières années... ? Et là, la question devient toute relative.... Car après tout le hezb n'a cessé de monter...en dépit de tout ceux qui ont gouverné avant Hariri.. Les divisions inter chrétiennes ont existé avant Hariri... Les divisions se sont amplifié entre sunnites et chiites.... Avant et malgré Hariri... Etc etc ... La réponse à cette question réside dans l'Union des libanais! Quand les libanais vont s'assoir autour d'une table pour se parler à coeur ouvert, les yeux dans les yeux ? Pour mettre à l'ordre du jour toutes les questions qui fâchent ? Les libanais doivent apprendre a s'apprécier et éliminer les obstacles et les barrières qui les séparent. Le libanais a-t-il cette volonté ? A-t-il vraiment ce désir ?

    Sarkis Serge Tateossian

    10 h 46, le 18 décembre 2017

  • Aucun dirigeant au Liban n’a tout seul les moyens de sa politique. La constitution politico-religieuse du pays fait que les décisions doivent être discutées et prises par l’ensemble des acteurs d’où la difficulté de mettre en place des réformes!

    Fredy Hakim

    10 h 28, le 18 décembre 2017

  • CERTES QUE PAS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 08, le 18 décembre 2017

  • pour y repondre faut d'abord expliciter de quelle politque s'agit il que hariri voudrait suivre ? apparemment, la politique telle que vue de l'exterieur , ben il reussi tres bien a l'appliquer. aide et couvert par ses nouveaux allies, cpl et hezb . pour ce qui est des libanais- chat echaude craint l'eau froide - est leur credo / principe dorenavant. NE PLUS CROIRE EN RIEN !

    Gaby SIOUFI

    09 h 42, le 18 décembre 2017

  • La réponse à la question posée en titre est évidemment: "non". Alors, pourquoi faire semblant?

    Yves Prevost

    07 h 09, le 18 décembre 2017

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