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Moyen Orient et Monde - Repères

De quoi l’OCI est-elle le nom ?

Le président turc Recep Tayyip Erdogan (C) accueillait hier à Istanbul le sommet extraordinaire de l’Organisation de coopération islamique (OCI). YASIN AKGUL/ AFP

Le 5e sommet extraordinaire de l'Organisation de coopération islamique (OCI) se tenait hier à l'initiative de la Turquie, à Istanbul, pour tenter de sensibiliser la communauté internationale au statut de la ville de Jérusalem, décrétée capitale israélienne par Donald Trump la semaine dernière. Mais quel est le rôle de cette organisation ? Et est-elle capable d'être un acteur important auprès de la communauté internationale ? Éléments de réponses...


Deuxième plus grande institution intergouvernementale après les Nations unies et plus grande organisation de la communauté musulmane, l'OCI a vocation d'être l'institution « porte-parole » du monde musulman. Elle rassemble 57 États membres répartis sur quatre continents, ainsi que cinq États observateurs (Russie, Thaïlande, Chypre du Nord, la Bosnie-Herzégovine et la République centrafricaine). Elle fut créée en 1969 à la suite de l'incendie criminel de la mosquée al-Aqsa de Jérusalem. Son siège social se situe à Djeddah, en Arabie saoudite, et elle possède une délégation permanente au siège des Nations unies. L'appellation a changé en 2011, passant de « l'Organisation de la conférence islamique » au nom actuel.À sa tête, un secrétaire général est élu par le Conseil des ministres des Affaires étrangères pour une période de 5 ans renouvelable une fois. Le secrétaire général est élu parmi les ressortissants des États membres. Le 11e, et actuel, titulaire de cette fonction est, depuis 2016, l'ancien ministre saoudien des Affaires sociales, Youssef al-Ossaimine.


Au sein de cette institution, plusieurs organes, comités et bureaux sont créés afin de mieux répondre aux décisions prises par les sommets islamiques, en particulier sur les plans de l'apprentissage et de la recherche. Les États membres de l'OCI en deviennent adhérents automatiquement. Le budget est approuvé par la Conférence islamique des ministres des Affaires étrangères. On y trouve des « centres de recherche » en économie, dans les domaines culturel, commercial, technologique, juridique, et l'assistance matérielle et sociale pour les États islamiques.

 

(Lire aussi : Aoun exhorte l'OCI à déposer une plainte auprès de l'ONU)

 

Suspension de pays
Mais au-delà d'un rôle symbolique de rassemblement des États à majorité musulmane, cette institution est destinée à promouvoir l'entraide, le soutien et la coopération économique, culturelle, scientifique et sociale entre les États membres. Elle a également pour objectif de sauvegarder les lieux saints de l'islam, de prendre des mesures assurant la sécurité, la lutte contre le terrorisme, la pauvreté et le règlement de la question palestinienne. Des décisions politiques, économiques, culturelles et sociales sont prises conformément à la Charte de l'OCI lors des sommets islamiques qui se réunissent habituellement une fois tous les 3 ans (le dernier était en 2016 à Istanbul). Sauf dans les cas de sommets dits « extraordinaires ». Les réunions ont lieu à chaque fois dans un pays différent de celui qui l'a précédé. Le Conseil des ministres des Affaires étrangères, lui, se réunit une fois par an pour vérifier l'avancée des décisions prises lors des sommets islamiques précédents.


L'OCI peut également procéder à des « suspensions » de pays membres sur la recommandation d'autres pays. Par exemple, en 1979, l'Égypte a été exclue de l'organisation à la suite des accords de Camps David, mais elle a été réintégrée en 1984. En 2012, la Syrie a été « suspendue » et ne participe plus aux sommets en raison de la crise qu'elle traverse depuis 2011 et du risque de propagation de celle-ci à travers la région.
Si le dynamisme et la volonté de contribution de l'organisation apparaissent comme non négligeables, son action semble néanmoins limitée au niveau de la communauté internationale. Même si l'OCI se situe au deuxième rang en termes de membres actifs (derrière les Nations unies), son influence reste étroite. Malgré les actions, les discours et les politiques menées par les États membres, l'OCI n'a pas suffisamment de poids pour parvenir à apporter des résultats significatifs, en raison notamment de la division de ses membres. À l'instar des Nations unies, l'OCI vote des résolutions dans la direction de la paix, mais n'arrive pas à y parvenir « en pratique ». Cependant, au niveau diplomatique, les pays membres sont parvenus à accomplir certains objectifs. Par exemple, œuvrer au rapprochement de certains pays membres qui étaient en froid comme l'Iran et l'Arabie Saoudite à la suite du 8e sommet qui se déroulait dans la capitale iranienne en 1997. La guerre Iran-Irak (1980-1988), l'intervention américaine en Irak en 2003, la guerre en Bosnie-Herzégovine (1994) sont autant d'exemples de conflits dans lesquels l'OCI a pris clairement position. Celle-ci tente de se montrer active sur la scène internationale afin de défendre les pays musulmans et veiller à la prospérité de la « oummah », mais reste tributaire des divergences de vision entre les pays membres. Ceux-là mêmes qui se disputent le monopole de la représentation religieuse.

 

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Le 5e sommet extraordinaire de l'Organisation de coopération islamique (OCI) se tenait hier à l'initiative de la Turquie, à Istanbul, pour tenter de sensibiliser la communauté internationale au statut de la ville de Jérusalem, décrétée capitale israélienne par Donald Trump la semaine dernière. Mais quel est le rôle de cette organisation ? Et est-elle capable d'être un acteur important...

commentaires (4)

L'avenir du monde se fera par l'ouverture d'esprit et sur les autres ...

Sarkis Serge Tateossian

18 h 46, le 14 décembre 2017

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Commentaires (4)

  • L'avenir du monde se fera par l'ouverture d'esprit et sur les autres ...

    Sarkis Serge Tateossian

    18 h 46, le 14 décembre 2017

  • Qu'a-t-on pris comme décision ? Car il y en a eu tout de même ...(plutôt des vœux) Le seul sujet à l'ordre du jour était Jérusalem ...(à l'origine) Mais chaque pays a exprimé un petit brin de ses rêves ....comme l'Azerbaidjan par exemple ... Tout ceci n'est absolument pas sérieux. Une "organisation" à caractère strictement religieux peut-il apporter des solutions durables pour l'avenir ? J'en doute Juste pour donner un exemple imaginez une organisation mondiale type : Chrétienne ou bouddhiste .... A quoi ça rimerait ?

    Sarkis Serge Tateossian

    18 h 42, le 14 décembre 2017

  • Foutaises et perte de temps! Reunir tout ce beau monde pour accoucher d'une...souris!

    IMB a SPO

    16 h 12, le 14 décembre 2017

  • Nom à revoir... Un de trois est bon et deux à revoir: islamique, ok. Organisation, mmm pas sûr. Coopération? Soyons sérieux!

    Wlek Sanferlou

    04 h 23, le 14 décembre 2017

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