Le président libanais Michel Aoun lors du sommet de l'Organisation de coopération islamique, à Istanbul, le 13 décembre 2017. Photo Dalati et Nohra
Le président libanais Michel Aoun a appelé mercredi les membres de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) à déposer un recours à l'Onu contre la décision du président américain Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël, et à s'unir pour sauver la ville sainte.
Jérusalem-Est capitale de la Palestine
"Nous devons déposer un recours au Conseil de sécurité et aux Nations unies, au nom de l'OCI, pour entraver la décision américaine et obliger les Etats-Unis à l'annuler", a déclaré le chef de l'Etat lors de son discours lors du sommet extraordinaire de l'OCI à Istanbul, en Turquie.
Lors de ce sommet, le président turc Recep Tayyip Erdogan a exhorté la communauté internationale à reconnaître Jérusalem-Est comme la "capitale de la Palestine", le leader palestinien Mahmoud Abbas estimant qu'il n'y aurait "ni paix, ni stabilité" sans cela.
"Nous devons lancer une campagne diplomatique afin de conduire d'autres pays à reconnaître l'Etat palestinien afin que la Palestine devienne membre à part entière des Nations unies", a encore lancé M. Aoun, appelant à prendre des "mesures juridiques, politiques et diplomatiques" pour faire de Jérusalem-Est la capitale de la Palestine, ainsi que des sanctions contre les Etats ayant reconnu la Ville sainte comme capitale d'Israël.
"Si les Nations unies venaient à ne pas s'opposer à la décision du président américain, elles renonceraient alors à leur rôle d'autorité internationale devant régler les conflits internationaux conformément aux principes de la justice et des lois internationales édictés dans sa charte", a affirmé M. Aoun.
"La décision de M. Trump retire aux Etats-Unis le rôle de parrain d'une solution en faveur de la paix au Moyen-Orient", a-t-il encore martelé, soulignant qu'Israël était "le seul bénéficiaire de cette situation regrettable et douloureuse". "Cette situation est la conséquence inévitable du fait que nous ayons dévié de notre objectif à tous", a estimé le chef de l'Etat libanais. "Nous sommes-nous insurgés dans le passé ? Allons-nous nous unir pour Jérusalem afin de sauver notre histoire, notre humanisme et nos racines ? Ou allons-nous échouer et perdre Jérusalem, ainsi que la Palestine, pour toujours ?", a-t-il lancé.
(Lire aussi : Diplomatie de crise ou en crise ?, l'éditorial d'Issa GORAIEB)
"Danger"
Après son discours, Michel Aoun s'est entretenu avec le président palestinien Mahmoud Abbas, en présence du ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil. Avant l'ouverture du sommet, le président Aoun s'était entretenu avec son homologue turc, l'émir du Koweït, cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah, le président iranien Hassan Rohani, l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad al-Thani et le roi Abdallah II de Jordanie.
Lors de la réunion préparatoire des chefs de la diplomatie des Etats membres de l'OCI qui a précédé dans la matinée l'ouverture du sommet, M. Bassil avait appelé l'organisation à prendre "des décisions et des mesures à la hauteur du danger qui pèse sur Jérusalem et du symbole que la ville représente pour les musulmans, les chrétiens et les juifs", rappelant que le Liban était en accord avec le communiqué final publié dimanche à l'issue d'une réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères des pays membres de la Ligue arabe sur lequel il avait émis des réserves.
La Turquie, en tant que présidente en exercice de l'OCI, a convoqué à Istanbul les dirigeants de la cinquantaine de pays membres pour définir une réponse commune à la décision de Donald Trump, annoncée il y a une semaine. L'initiative américaine a indigné nombre de pays de la région, dont le Liban.
(Pour mémoire : Aoun réclamera à l’OCI une position ferme contre Trump)
"Le Liban veut défendre Jérusalem qui porte un héritage chrétien et musulman. Le Liban est attaché à l'arabité de Jérusalem et au fait que c'est la capitale de la Palestine", avait déjà dit mardi M. Aoun. Plus tôt dans la semaine, il avait estimé que la décision du président américain était "une faute grave, sur laquelle il doit revenir".
Lundi, un rassemblement monstre avait eu lieu dans la banlieue-sud de Beyrouth pour protester contre la décision américaine, à l'appel du secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah qui s'était exprimé à cette occasion. Dimanche, des centaines de personnes avaient manifesté près de l'ambassade des Etats-Unis à Aoukar. Une manifestation qui avait dégénéré en heurts entre protestataires et forces de l'ordre, faisant plusieurs blessés. Vendredi déjà, les députés libanais avaient réaffirmé à l'unanimité au Parlement leur ferme opposition à la décision du président américain Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël.
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Jérusalem-Est capitale de la Palestine"Nous devons déposer un recours au Conseil de...
commentaires (7)
Heu, une question. Avant 1967, qui "occupait" Jerusalem EST? Purquoi PERSONNE n'avait parle de "Capitale" de la Palestine? Parce que avant 1967, Jerusalem Est n'etait qu'une ville parmi tant d'autre en cisjordanie. Et maintenant tous se reveillent? Mais enfin, ls Arabaes sont toujours en retard d'un demi siecle.... Et maintenant notre KHENERAL veut jouer les tartarin de tarascon lui qui implore les USA d'armer son Armee il veut imposer des sanctions aux USA? Mais il reve ou quoi?
IMB a SPO
19 h 17, le 13 décembre 2017