De nombreuses manifestations ont eu lieu hier dans plusieurs régions libanaises pour protester contre la décision du président américain, Donald Trump, de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël. Parmi ces rassemblements, une manifestation devant l'ambassade des États-Unis à Aoukar a rapidement dégénéré en agressions contre l'armée et les forces de l'ordre, nécessitant une riposte à coups de gaz lacrymogène et de jets d'eau de la part des forces de sécurité.
Brandissant des drapeaux de la Palestine, du Parti communiste libanais et du Parti syrien national social (PSNS), les manifestants à Aoukar ont scandé des slogans contre Donald Trump. Ils ont également brûlé une effigie du président Trump, ainsi que des drapeaux d'Israël et des États-Unis. De nombreux manifestants étaient venus des camps palestiniens de Saïda.
Empêchés d'avancer du fait de l'installation d'un long portail métallique qui barrait la route menant à l'ambassade, les manifestants ont lancé des pierres, des morceaux de verre et des drapeaux en direction de l'armée. Cette dernière a riposté à coups de gaz lacrymogène et de jets d'eau pour tenter de les disperser.
Une vingtaine d'agents des Forces de sécurité intérieure ont été blessés au cours de ces incidents, dont un grièvement. Dix manifestants ont été interpellés, quatre Libanais et six Palestiniens. Selon la Croix-Rouge libanaise, 42 cas de suffocation ont été traités sur place et huit blessés ont été transportés dans les hôpitaux de la région.
Présent sur place, le secrétaire général du Parti communiste libanais (PCL), Hanna Gharib, a affirmé devant la presse qu'il « faut fermer l'ambassade des États-Unis à Beyrouth parce que les États-Unis sont à la tête du terrorisme mondial et les ennemis de tous les peuples qui ont soif de liberté ». « La décision de Trump vise à éliminer la cause palestinienne, a-t-il accusé. Nous demandons à l'État libanais et aux États arabes d'arrêter tous les programmes de coopération avec les États-Unis et de chasser les ambassadeurs américains de leurs pays. »
(Lire aussi : Bassil aux ministres arabes des AE : Soit nous agissons maintenant, soit nous pouvons dire adieu à Jérusalem !)
« Aoukar n'est pas Gaza »
Une fois la manifestation terminée à Aoukar, plusieurs responsables ont réagi sur les réseaux sociaux. « Aoukar n'est pas Gaza et les Forces de sécurité libanaises ne sont pas israéliennes, et il n'est pas permis de nuire aux biens des citoyens, privés et publics », a réagi sur Twitter le député Ibrahim Kanaan, secrétaire général du bloc parlementaire aouniste. « Manifester en soutien à Jérusalem ne signifie pas violation des lois libanaises », a souligné M. Kanaan.
Le chef des Kataëb, Samy Gemayel, a également dénoncé sur Twitter le dérapage de la manifestation. « Permettre que Aoukar se transforme en un champ (de confrontation) pour certains fauteurs de troubles qui attaquent l'armée libanaise, les habitants et les établissements de cette région (...) constitue une honte pour cette autorité qui ne montre ses muscles que face à ceux qui défendent le Liban », a-t-il dénoncé.
Par ailleurs, une manifestation au niveau de l'autoroute d'Amioun lancée par le PSNS a rassemblé des représentants du Hezbollah, d'Amal, du Courant patriotique libre, des Marada, de la Jamaa islamiya et du PCL.
Un sit-in des factions palestiniennes et de partis dits nationaux a également eu lieu hier à Sibline, durant lequel les manifestants ont brûlé des drapeaux israéliens et américains. Un autre rassemblement a eu lieu samedi soir à Saïda, place de l'Étoile. Les manifestants y ont brandi des drapeaux libanais et palestiniens, ainsi que des drapeaux du mouvement nassériste et du Hezbollah.
Aujourd'hui, une « manifestation populaire massive » est prévue, dans la banlieue sud de Beyrouth cette fois et à l'appel du Hezbollah.
Par ailleurs, deux personnes ont été tuées ce week-end dans le camp de Aïn el-Héloué et trois autres blessées par des balles perdues suite à des tirs de joie célébrant le lancement de roquettes, il y a quelques jours, de Gaza vers Israël.
Signalons, enfin, que la Grotte aux pigeons, à Raouché, a été illuminée ce week-end aux couleurs du drapeau palestinien, à la demande du Premier ministre, Saad Hariri.
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commentaires (9)
mais qu'est ce que le drapeau algérien faisait la !?!?! de plus ces gens la ... sont moins attirer par le fait de manifester pour une cause que de vandaliser et détruire ce qu'il jalouse ...
Bery tus
20 h 07, le 11 décembre 2017