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Liban - Interview

Geagea à « L’OLJ » : Malgré les mésententes avec le CPL, les FL désirent consolider le sexennat

Le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, a affirmé dans une interview express accordée hier soir à L'Orient-Le Jour que malgré les mésententes avec le Courant patriotique libre sur certains points en rapport avec la gestion au niveau de l'exécutif, les Forces libanaises désirent consolider le sexennat actuel. M. Geagea a, d'autre part, indiqué que des contacts sont entrepris loin des feux de la rampe afin de retourner à la normale dans les relations entre les FL et le courant du Futur. Au plan international, le leader des FL a qualifié « d'inconcevable » et d'« énigmatique » la décision du président Trump sur Jérusalem. M. Geagea a enfin invité le Hezbollah à respecter ses engagements concernant la politique de distanciation, mettant en garde contre les retombées, notamment économiques, du non-respect de l'engagement pris par le parti chiite sur ce plan. Le leader des FL a estimé dans ce cadre que le Premier ministre Saad Hariri pourrait remettre en question sa position concernant le gouvernement en cas de violation de la politique de distanciation.

Quelles sont les conditions et les circonstances qui doivent être réunies afin que le principe de distanciation affirmé par la déclaration ministérielle se traduise en actes et ne se limite pas à une simple position de principe ?
Pour que le principe de distanciation soit mis en application de manière effective, il faut absolument que le Hezbollah respecte son engagement de se distancier par rapport aux conflits régionaux. Le parti chiite a en effet approuvé ce principe lors des discussions du Conseil des ministres qui ont abouti à la déclaration ministérielle et a adopté cette déclaration. Par conséquent, il ne doit plus s'impliquer dans les crises régionales.
Or les tournées au Liban-Sud du chef de la milice irakienne Assaëb Ahl el-Haq, Kaïs al-Khazaali, et de combattants irakiens et afghans, que rapportent depuis quelques jours des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, constituent d'ores et déjà une atteinte au principe de distanciation et une violation de la résolution 1701 de l'ONU, résolution que le Groupe international de soutien au Liban (GISL) a pourtant appelé à appliquer lors de sa réunion à Paris, vendredi.

En cas de non-respect de la politique de distanciation, quelles pourraient être les mesures concrètes à adopter ? En a-t-il été question lors des débats qui ont entouré la nouvelle entente ayant conduit le Premier ministre, Saad Hariri, à revenir sur sa démission ?
Face, par exemple, à la toute récente violation du principe de distanciation, le Premier ministre a ordonné hier aux autorités de mener une enquête pour savoir comment les miliciens irakiens et afghans se sont introduits dans le pays, et les a appelées à prendre des mesures qui les empêcheraient d'y entrer à nouveau et d'y exercer leurs activités.
Pour notre part, nous attendons les résultats de ces investigations en vue de définir les failles et tenter de les combler. Nous comptons également nous concerter avec M. Hariri sur le respect par les parties de leur engagement, d'autant que lors des discussions ayant précédé la déclaration ministérielle, le chef du gouvernement avait affirmé qu'il reverrait sa position en cas de violation du principe de distanciation.

La communauté internationale, et plus particulièrement la France, pourrait-elle jouer un rôle en vue de surveiller la bonne exécution du principe de distanciation ?
Lors de sa réunion, le Groupe international de soutien au Liban a manifesté de manière explicite son appui à ce principe, mais son soutien est, à mon avis, strictement politique. Toutefois, si les résolutions 1701 et 1559 prônées par les participants à la réunion internationale ne sont pas respectées, les conséquences pourraient se répercuter au plan économique et exposer le pays à un manque à gagner, parce que la communauté internationale risquerait de réduire ses aides.

Que pensez-vous de la décision du président américain de considérer Jérusalem comme capitale d'Israël et d'y transférer l'ambassade américaine, et quel pourrait être l'impact sur la situation régionale ?
Je suis perdu face à cette décision que je qualifie d'inconcevable. J'ai cherché longuement à lui trouver une raison, mais en vain. Elle reste énigmatique.
La reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël, que les prédécesseurs de Donald Trump avaient reportée à maintes reprises, risque de causer des problèmes énormes à la région du Moyen-Orient, voire un chaos politique total. J'estime, d'ailleurs, que les pays arabes n'admettront plus que l'administration américaine parraine les négociations de paix, qui risquent ainsi de s'arrêter.

Où en sont les relations des FL avec le courant du Futur ? Une réunion est-elle prévue entre vous et le Premier ministre ?
Les relations se sont perturbées, suite notamment à notre position à l'égard de la démission de M. Hariri, et elles ne sont pas encore revenues à la normale. Toutefois, beaucoup de travail est en train d'être fourni pour y parvenir, et des contacts sont activement entrepris afin de mettre les choses au clair. Cela pourrait prendre plusieurs jours ou plusieurs semaines, et ce n'est qu'après cette échéance qu'une réunion pourrait être fixée.

Quid des relations avec le CPL ?
Nos relations ont commencé à s'envenimer il y a sept ou huit mois. Le président de ce parti, Gebran Bassil, nous fait le reproche d'avoir dans notre collimateur les ministres du bloc du Changement et de la Réforme. Or ce n'est pas vrai. Prenez par exemple l'octroi de licences pour la production du courant électrique : nous voulons juste ne pas être de faux témoins dans ce dossier d'une valeur de plusieurs milliards de livres libanaises, et nous avons donc présenté nos remarques. D'ailleurs, le directeur de la Direction des adjudications, Jean Alieh, qui entretient de bonnes relations avec le CPL, a émis les mêmes observations.
En outre, le CPL nous reproche de nous ingérer dans les portefeuilles ministériels qu'il détient. Or ce n'est pas intervenir dans ses ministères que de nous pencher sur des décisions qui sont adoptées par le gouvernement dans son ensemble.
En dépit des points de mésentente, il existe des canaux de contact parallèles avec le CPL parce que nous restons attachés à l'entente avec cette formation, et que nous nous tenons aux côtés de ce sexennat que nous voulons consolider.

Que pensez-vous des tentatives récurrentes de réprimer les libertés publiques ?
Une faute de frappe sur un compte de réseau social, ou un écrit journalistique relevant de la loi sur les imprimés, ou encore l'animation d'une émission télévisée au cours de laquelle des propos virulents sont prononcés ne constituent pas des délits susceptibles d'entraîner leurs auteurs auprès du juge d'instruction. De telles poursuites judiciaires représentent une attitude qui n'est pas digne des libertés et d'un système démocratique.

 

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Le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, a affirmé dans une interview express accordée hier soir à L'Orient-Le Jour que malgré les mésententes avec le Courant patriotique libre sur certains points en rapport avec la gestion au niveau de l'exécutif, les Forces libanaises désirent consolider le sexennat actuel. M. Geagea a, d'autre part, indiqué que des contacts sont...

commentaires (9)

CONSOLIDER LE SEXENNAT AVEC LA DISTANCIATION BAFOUEE DES QUE DECIDEE ET LES EXACTIONS DE LA MILICE... C,EST... HAKIM... SE RENIER SOI-MEME !

LA LIBRE EXPRESSION

21 h 26, le 11 décembre 2017

Tous les commentaires

Commentaires (9)

  • CONSOLIDER LE SEXENNAT AVEC LA DISTANCIATION BAFOUEE DES QUE DECIDEE ET LES EXACTIONS DE LA MILICE... C,EST... HAKIM... SE RENIER SOI-MEME !

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 26, le 11 décembre 2017

  • pour le bien des chrétiens en entier et non pour le bien de sa seule personne !! il ne veut pas que nous redevenions les dindons de la farce again ... il ne se rend pas ni n'a perdu quoi que se soit .. au contraire il acquiers encore plus de sympathisant et ses choix sont a respecter surtout la reconciliation interchrétienne

    Bery tus

    20 h 35, le 11 décembre 2017

  • S. Geagea s’est souvent aplati devant ses adversaires et il a ainsi acquis une souplesse qui lui permet de continuer l’exercice du « retrait tactique «  dont il excelle à merveille!

    Fredy Hakim

    20 h 19, le 11 décembre 2017

  • c'est ce qu'on appelle une force tranquille ... et je ne serais meme pas étonner qu'il s'allie avec les Kataeb aussi pour les legislatives

    Bery tus

    19 h 46, le 11 décembre 2017

  • Entre deux rives un pont est nécessaire. Un pont réuni, rassemble, fortifie les positions ... Il y a les politiques expérimentés, charismatiques, bâtisseurs, annonciateurs d'espoir ... et il y a ceux qui prônent sans cesse la démolition, le désespoir et le capharnaüm. Je ne dirai pas qu'il faut forcément être dans le gouvernement pour être un bon politicien, mais dans ce cas précis, on constate la sagesse et la grandeur de l'homme. Respects

    Sarkis Serge Tateossian

    14 h 49, le 11 décembre 2017

  • DU NON COMPRIS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 39, le 11 décembre 2017

  • Les intentions paraissent bonnes .Courage . A suivre .

    Antoine Sabbagha

    08 h 47, le 11 décembre 2017

  • Qu'est ce qu'il est rusé !! Comme un renard. Il n'est d'accord avec personne mais il s'accommode de tout. Calcul très rusé en effet. Ce lui permet de rester un peu plus audible que les kataebs par exemple. Les places qu'il tient il y tient ma foi, lol.

    FRIK-A-FRAK

    08 h 32, le 11 décembre 2017

  • CONSOLIDER LE SEXENAT C'EST FAIRE SURVIVRE CE CHEHABISME SOURCE DE TOUT LES MALHEURS DU GRAND LIBAN ..... LE GRAND COEUR DU DR GEAGEA ET SON PARDON NE DOIVENT PAS AVOIR LE DESSUS SUR SA MEMOIRE ET CELLE DE TOUT CEUX QUI ONT SOUFFERT DE CE MAL QUI REPAND LA TEREUR MAL QUE LE CIEL EN SA FUREUR INVENTA POUR PUNIR LES LIBANAIS CE CHEHABISME QUI DE CES CENDRES RENAIT LE PETIT LIBAN DEMANDE AU GRAND LIBAN ,,, PITIE PITIE AVANT QUE LES 2 NE DISPARAISSENT A JAMAIS

    michel raphael

    06 h 37, le 11 décembre 2017

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