Le scénario escompté s'est donc déroulé comme prévu et la page de la « démission de Riyad », annoncée le 4 novembre, est désormais définitivement tournée. Le gouvernement actuel, présidé par Saad Hariri, restera donc en fonction jusqu'aux élections législatives et le Liban a officiellement confirmé sa volonté de rester à l'abri des tempêtes qui soufflent dans la région.
Le plan fomenté par des Saoudiens et des Libanais pour isoler le Hezbollah et susciter de nouvelles frictions internes en radicalisant les positions autour du dossier conflictuel du parti chiite et de ses armes a échoué et le Liban devrait donc pouvoir traverser les prochains mois sans grandes secousses. Les craintes concernant la relance de l'activité gouvernementale, après les derniers développements au Yémen, ont été balayées. Le scénario mis au point a donc été appliqué à la lettre, indépendamment de ce qui se passe dans la région, qu'il s'agisse des événements au Yémen ou du déroulement du sommet des pays du Golfe au Koweït.
La réunion prévue vendredi à Paris des « Amis du Liban », sur une initiative du président français Emmanuel Macron, est ainsi la preuve d'une volonté internationale de protéger le Liban et de le maintenir à l'écart des bouleversements régionaux. Le rendez-vous, qui devait avoir lieu au début de l'année prochaine, a donc été sciemment avancé et les participants ont été soigneusement choisis pour adresser des messages clairs sur l'attachement de la communauté internationale à la stabilité du Liban, concrétisée par l'actuel gouvernement. En plus des représentants des cinq membres permanents du Conseil de sécurité, il y aura donc ceux de l'Allemagne et de l'Italie, ainsi que la représentante de l'Union européenne, le représentant de l'Égypte et le secrétaire général de la Ligue arabe. De la sorte, la couverture arabe est assurée, même en l'absence des représentants des pays du Golfe, l'Arabie saoudite en tête, mais aussi probablement les Émirats arabes unis. D'ailleurs, depuis le recul de l'influence saoudienne au Liban, suite à l'échec du plan d'écarter Saad Hariri de la présidence du Conseil, l'Égypte semble avoir pris le relais, ayant déjà joué un rôle important pour permettre à Dar el-Fatwa et au mufti Abdellatif Deriane de remplir pleinement leur rôle dans cette étape critique et sensible.
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Pour des observateurs libanais, la tenue de cette conférence dans les circonstances actuelles est une réponse indirecte aux déclarations du ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Jubeir, qui avait affirmé la semaine dernière, lors de la conférence interméditerranéenne de Rome, que le Hezbollah a pris en otage le Liban, accusant les banques libanaises de l'aider dans de prétendues actions de blanchiment d'argent.
Après les protestations du président de l'Association des banques Joseph Torbey, ainsi que de nombreuses personnalités libanaises, c'est donc au tour de la communauté internationale d'adresser un message fort d'appui au Liban et à ses institutions officielles et privées, sachant que le secteur bancaire est un des piliers de l'économie libanaise. De plus, la réunion de Paris devrait se tenir au niveau des ministres des Affaires étrangères, avec la participation notamment des représentants américain et russe. On parle aussi d'une présence du président français, alors que la délégation libanaise devrait être conduite par le Premier ministre Saad Hariri. Ce qui montre qu'il ne s'agit pas d'une réunion formelle, mais d'une volonté internationale réelle d'aider le Liban et d'exprimer l'attachement de la communauté internationale à sa stabilité.
Si la conférence de Paris a un côté économique prononcé, le volet sécuritaire et militaire n'est pas non plus occulté. Au contraire, la communauté internationale exprime chaque jour de diverses manières son attachement à la sécurité du Liban. Les visites successives des responsables militaires et sécuritaires aux États-Unis en sont un indice important, tout comme les réunions des ambassadeurs occidentaux en poste au Liban avec le commandant en chef de l'armée, le général Joseph Aoun.
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La semaine dernière, un haut responsable du ministère britannique de la Défense a effectué une visite au Liban, au cours de laquelle il a précisé que son pays continuera à aider l'armée libanaise et à renforcer sa coordination avec les différents services de sécurité en matière de lutte contre le terrorisme. En même temps, l'armée libanaise et les services de sécurité poursuivent leurs actions préventives dans la poursuite et le démantèlement de cellules terroristes dormantes et dans la protection de la paix interne. L'armée a même effectué récemment des manœuvres spéciales qualifiées de très avancées, portant sur la lutte contre des groupes terroristes, dans différentes situations complexes, notamment des quartiers habités par des civils. En conclusion, on peut dire que le niveau d'appui international à la stabilité du Liban est monté d'un cran, alors que les services militaires et sécuritaires libanais perfectionnent chaque jour leurs capacités à faire face à toute tentative terroriste de déstabilisation.
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commentaires (4)
Selon Scarlett Haddad, le plan fomenté par des Libanais sur le dossier des armes du Hezbollah iranien a échoué... Mabrouk aalayki (félicitations pour vous). Sachez, chère Madame, que je ne lirai plus jamais vos décryptages afin de préserver ma santé et mes nerfs. Dorénavant je ne lirai que les chroniques qui concernent mon pays et non celles qui défendent les pays des autres. PEUPLE-ARMEE-ETAT.
Un Libanais
16 h 44, le 06 décembre 2017